Il fut un temps où une marque low cost avait appris à imaginer des voitures basiques mais robustes et même avec un certain charme, disposant de prestations de meilleure qualité, un agrément de conduite respectable... Cette marque, c'était Dacia. Le succès de sa Sandero et de son Duster, parmi les voitures les plus vendues en Europe, sont là pour le prouver et leur taux de fidélité égalant ceux des marques premium ne laissait plus aucun doute. Pour les avoir essayées, nous avons pu constater un rapport qualité-prix tout à fait intéressant.
Un prix imbattable
Il y a un an, en présentant le Jogger, la marque roumaine voulait faire un nouveau coup avec un véhicule sept places à seulement 17.000 euros (moins de 16.000 euros pour la version 5 places). Imbattable! Mais attention... le succès n'est pas garanti par un concept à un prix coutant, il suffit de se souvenir (à défaut d'en voir dans les rues) du Lodgy, cette espèce de Scenic low cost, dont le concept était très séduisant sur le papier mais qui n'a pas su trouver son public.
Certes, le Lodgy est arrivé au plus mauvais moment puisque sorti en 2012, il a coïncidé pile-poil avec la descente aux enfers du segment des monospaces. C'est d'ailleurs l'erreur que n'a pas voulu reproduire le Jogger en se présentant sous le signe du SUV. Une condition nécessaire mais pas suffisante...
Manque cruel d'élégance
Car sur le design, il y a beaucoup à dire même pour un produit qui se revendique avant tout comme rationnel. Premier défaut, ce SUV de seulement 4,51 mètres pèche par des proportions déséquilibrées: une proue légère et plongeante, une poupe massive et rectangulaire. Les barres de toit n'arrangent rien dans cette silhouette qui manque cruellement d'élégance.
A l'intérieur, c'est également la douche froide. On retrouve ce textile noir et blanc absolument cheap et au toucher rugueux sur la planche de bord et sur les portières. Il est surplombé par un plastique très basique. L'écran de contrôle est toutefois adapté. Minimaliste mais définitivement fonctionnel pour l'essentiel et qui accueille CarPlay et AndroidAuto y compris en Bluetooth. Les cadrans de vitesse, eux, sortent tout droit d'une autre dimension appelée tristesse. L'assise est également décevante... Tristesse bis...
Une boîte manuelle à bannir
Mais le pire n'est pas encore arrivé... C'est l'expérience de conduite qui nous a achevé. Le Jogger est pourtant équipé du très honorable moteur 1 litre 110 chevaux, bien qu'un peu léger pour une voiture de ce poids et de cette envergure. Non... Le vrai problème provient d'une boîte manuelle qui n'offre aucune souplesse à bas régime (le périphérique parisien devient alors un enfer) et le point de patinage est très précaire (bonjour les démarrages en côte de cette voiture équipée d'un frein à main électronique). Le passage de rapport est pénible, les frottements sont légions. C'est un zéro pointé. Et pour le moment, le Jogger n'est disponible qu'en version manuelle! Il faudra attendre un an pour le voir équipé d'une boîte automatique assortie d'une électrification E-Tech.
Alors oui, à un prix d'appel à 15.990 euros, le Jogger cible un marché et une clientèle particulière. Mais les compromis sont trop nombreux... Un peu trop à notre goût et nous préférons largement nous tourner vers le marché de la seconde main pour des produits nettement plus compétitifs en termes de prix, et de prestations, même avec de l'usure.
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