C'est une belle année pour la marque Peugeot, malgré des conditions de marché pour le moins complexe. La marque, filiale du groupe Stellantis, est montée sur le podium des marques européennes. Elle est même numéro un sur certains marchés. Ses deux derniers modèles ont pris la première place de leur segment, la 208 et la 2008, là où la génération précédente était loin derrière... Mieux: 34% des ventes sont sur les finitions les plus haut de gamme (+1,3 point), un niveau jamais vu pour Peugeot. Les ventes de boîtes automatiques sont également en hausse de 4,4 points.
L'autre point de satisfaction de Peugeot est son électrification. Celle-ci, arrivée tardivement avec la e-208 et la e-2008, puis par la gamme des hybrides rechargeables, a représenté une vente sur six en 2021. Enfin, les ventes d'utilitaires, eux aussi réputés très rentables, ont bondi de 12%.
Ainsi, la marque qui fournissait déjà l'essentiel des profits du groupe PSA, avant sa fusion avec FCA pour devenir Stellantis, pourrait contribuer encore plus aux profits du nouvel ensemble.
Le niveau d'avant-crise est encore loin
Au total, les ventes de Peugeot ont augmenté de 5% par rapport à l'année précédente, avec 1,2 million d'immatriculations. C'est 250.000 voitures de moins qu'avant-crise, mais dans le contexte de pénurie de semi-conducteurs, d'incertitudes pour le consommateurs, et de confinements ciblés ci et là, cette progression reste une performance.
Pour Lynda Jackson, qui a pris les rênes de Peugeot il y a tout juste un an lorsque Jean-Philippe Imparato est parti redresser Alfa Romeo, ce rebond est la preuve de "l'agilité" de Peugeot. Et de mettre en avant des progrès sur les marchés hors-Europe, historiquement talon d'Achille de la marque française. Elles progressent de 5 points à 23,7% des ventes totales. Autrement dit, elles restent encore largement minoritaires. Peugeot ne s'est toujours pas relevé de l'effondrement de ses ventes en Chine entamé en 2016 qui était pourtant devenu au mitan des années 2010, son deuxième marché après la France.
Peugeot passé sous les radars en Chine
La hausse de 37% des ventes en Chine l'an dernier dissimule en réalité l'extraordinaire faiblesse de Peugeot puisqu'avec 38.000 ventes, il ne représente que 0,15% de parts de marché, loin des 4% atteint en 2015. Les très bonnes performances en provenance d'Amérique Latine (+52%) avec un rebond massif au Brésil (+126%) ne concerne également que de très petits volumes... Ainsi, la marque au lion ne pèse pas plus de 1,4% de parts de marché au Brésil, là où un Renault est à plus de 6%. Sur la zone Afrique-Moyen Orient, les chiffres sont toutefois plus significatifs puisque les ventes ont augmenté de 20% avec 109.000 immatriculations.
Peugeot est loin... Très loin des 49% de ventes hors Europe atteint en 2015. La Chine oui, a amputé la marque de plusieurs centaines de milliers d'immatriculations. Mais il manque surtout près de 400.000 unités du marché iranien, que Peugeot a été contraint de quitter au moment du retour de l'embargo sur le pays en 2018.
Vers un rebond en 2022 ?
A la direction de la marque, on croit toutefois que le rebond sur les émergents va se poursuivre en 2022. Le Landtrek, un pick-up dédié à ces marchés (et plutôt bien accueilli) sera bientôt produit en Amérique Latine pour compléter l'usine chinoise où il est actuellement construit, et ainsi amplifier les livraisons. L'arrivée de nouveaux produits, l'accueil encourageant du 2008, mais surtout la perspective d'une fin de la pénurie des semi-conducteurs, fondent ces espoirs d'un bon millésime 2022.
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