Pour aider à alléger les voitures électriques, Imerys ouvre une usine de talc en Chine

Le groupe Imerys, spécialisé dans les minéraux industriels, ouvre début novembre une nouvelle usine de talc de nouvelle génération. Le but ? Alléger le poids des carrosseries des véhicules électriques, un enjeu majeur pour la filière.
L'allègement du poids des voitures est devenu un élément clé de la stratégie des constructeurs automobiles
L'allègement du poids des voitures est devenu un élément clé de la stratégie des constructeurs automobiles (Crédits : AdobeStock/PiyawatNandeenoparit)

Imerys, le spécialiste des minéraux industriels, a annoncé lundi 6 novembre l'ouverture en Chine d'une usine de talc et minéraux de nouvelle génération destinés à alléger le poids des carrosseries des véhicules électriques. C'est son plus important investissement réalisé dans le pays, où le groupe possède déjà une dizaine d'usines et emploie 1.400 personnes au total.

Il faut dire que l'allègement du poids des voitures est devenu un élément clé de la stratégie des constructeurs automobiles, et notamment depuis l'engouement des automobilistes pour les gros SUV. S'en est suivi le tournant de l'électrification qui implique l'utilisation de batteries électriques remplies de métaux lourds comme le nickel, le cobalt ou encore le lithium.

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Une gamme de talc nouvelle génération

Ouverte depuis début novembre, l'usine de Wuhu produit dès lors une gamme de talc « à haut coefficient de forme, ultra-fins et micro-lamellaires », à partir de talc extrait dans la région. Ils sont conçus pour améliorer les performances mécaniques des pièces automobiles en plastique renforcé, qui remplacent de plus en plus les pièces métalliques dans les véhicules modernes, précise le groupe.

« Avec l'essor de la production de véhicules électriques en Chine, la capacité d'Imerys à fournir une source locale de minéraux critiques est cruciale pour les fabricants locaux de pièces automobiles », souligne Guillaume Delacroix, vice-président matériaux et performance d'Imerys, cité dans le communiqué.

Une usine à 43 millions d'euros

Pour rappel, Imerys possède déjà une usine de talc en France, à Aixe-sur-Vienne, en Haute-Vienne. Le minerai est alors extrait d'une importante carrière en Europe, située dans les Pyrénées. « Un pare-chocs de 3 cm d'épaisseur avec du talc aura la même résistance mécanique aux crash tests qu'un de 4 cm. C'est une économie de matière première et de poids. C'est la chasse au poids car les constructeurs en rajoutent avec les batteries. », expliquait dès lors en 2022 le directeur du site, Dominique Ligouret, interrogé par La Tribune.

L'usine en Chine représente quant à elle un investissement de 43 millions d'euros, et emploie une trentaine de personnes, a indiqué le groupe dans un communiqué. Objectif ? Produire 35.000 tonnes de talc par an d'ici 2025. « La nouvelle usine sera en mesure de fournir aux producteurs de polymères chinois les mêmes produits de pointe à base de talc que ceux que nous fournissons actuellement aux leaders mondiaux des polymères automobiles à partir de nos sites de production européens », a complété le vice-président matériaux et performance d'Imerys.

« Trou d'air » de la demande industrielle pour Imerys au troisième trimestre

Le groupe, qui exploite des gisements de plus de 30 minéraux, a souffert d'un « trou d'air » dans la demande industrielle au troisième trimestre, enregistrant un chiffre d'affaires en recul de plus de 17%. En Asie Pacifique, le chiffre d'affaires dans les minéraux de haute performance a de ce fait reculé de 8%. Et ce à cause notamment de la faiblesse du secteur du papier et du fléchissement de la demande de batteries lithium-ion.

Le chiffre d'affaires a également reculé de 18,3% en Europe, affecté surtout par la baisse de la demande dans les activités céramique, ainsi que dans les minéraux pour papiers et cartons. Aux Etats-Unis, la baisse de 17,5%, toujours à taux de change et périmètre constants, traduit de son côté « le recul des activités papier et plastiques ».

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 08/11/2023 à 9:00
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C'est effrayant tandis que l'entretien de nos routes est confié à des entreprises là pour prendre l'argent public d'abord et avant tout tandis que le poids des voitures et camions ne cesse de s'alourdir et de faire toujours plus de dégâts matériels, ...

à écrit le 07/11/2023 à 23:31
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Ben quand ils seront copiés par les Chinois sur leur process ils pourront Partir et dire «  on ne savait pas « .

à écrit le 07/11/2023 à 17:11
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La plume de canard c'est bien aussi😂

à écrit le 07/11/2023 à 12:34
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"en plastique renforcé, qui remplacent de plus en plus les pièces métalliques" ça aide déjà a alléger le véhicule, mais la batterie rend les efforts vains avec sa grosse masse. A quand une Mehari électrique ? On fait dans le compliqué de nos jours. ...

le 07/11/2023 à 21:12
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Bah, que le magnésium, bien plus léger que l'alu, et qui intéresse d'ailleurs les batteries. Plus généralement allié, sert bien dans l'aéronautique : fonderie et forge

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