Immobilier : Action Logement va investir 14,4 milliards d'euros pour soutenir l'accès au logement

Le groupe Action Logement, géant de la production de logements sociaux et des aides à la mobilité des salariés, va investir 14,4 milliards d'euros sur cinq ans pour soutenir le secteur, selon la nouvelle convention quinquennale signée l'État à Matignon.
(Crédits : DR)

Dotée d'une enveloppe en légère baisse par rapport à la précédente - 14,4 milliards d'euros contre 15,2 milliards pour la période 2018-2022 - Action Logement table sur la construction de 200.000 nouveaux logements en cinq ans et sur la réhabilitation de 200.000 autres. Sur l'enveloppe globale, 5,5 milliards serviront à financer les bailleurs pour la construction et la réhabilitation de logements sociaux et intermédiaires. Olivier Klein, ministre de la Ville et du Logement avait déjà fait savoir que l'organisme participerait à la relance de l'immobilier neuf.

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Prise en compte de la dimension écologique

L'accompagnement des salariés, deuxième grand domaine d'Action Logement, bénéficiera lui de 3,7 milliards d'euros, tandis que 5,25 milliards seront dédiés aux politiques publiques, dont 3,8 milliards pour l'Agence nationale de la rénovation urbaine et un milliard pour « Action cœur de ville ». « On donne clairement un « boost » à la construction de logements neufs et à la réhabilitation », a indiqué Matignon lors d'un point presse.  « La différence, avec la précédente convention, c'est la prise en compte de la dimension écologique et bas carbone dans l'ensemble de nos interventions », a indiqué de son côté la directrice générale d'Action Logement Nadia Bouyer.

Une nouvelle convention qui doit bénéficier à quatre millions de ménages

Concrètement, la nouvelle convention doit bénéficier à quatre millions de ménages. La garantie Visale, qui aide des salariés à louer un logement en leur octroyant une caution, passera notamment de 900.000 à 2,1 millions de bénéficiaires. Cette garantie bénéficie essentiellement à des jeunes de moins de 30 ans mais devrait être bientôt élargie aux travailleurs saisonniers et aux indépendants. Autre nouveauté, les prêts d'accession à la propriété dans le neuf et les programmes de vente HLM seront ramenés à 1%, contre 1,5% actuellement, pour aider les primo-accédants.

« Cette convention, c'est le succès de la concertation et du dialogue social pour trouver un accord, bénéfique à nos concitoyens », a déclaré dans un communiqué la Première ministre Elisabeth Borne.

« Cela a été une négociation difficile, exigeante, longue, mais qui, au final, a porté ses fruits, parce que les ambitions restent fortes, l'ambition globale élevée et le ciblage plus précis », a déclaré à l'AFP le président d'Action Logement Bruno Arcadipane.

Il était « nécessaire que cette convention soit conclue après tant d'attente incompréhensible », a estimé de son côté Emmanuelle Cosse, présidente de l'Union sociale pour l'habitat, qui représente les bailleurs sociaux.  Mais cette signature « ne règle rien à la question du financement de la production de nouveaux logements sociaux », a-t-elle ajouté, le gouvernement devant admettre « qu'il doit revenir dans le tour de table du financement du logement social ».

Ce nouvel accord intervient moins de deux semaines après la conclusion du Conseil national de la refondation sur le logement, dont les annonces avaient unanimement déçu les professionnels du secteur. Lors d'un point presse à la Fondation Abbé Pierre, son délégué général Christophe Robert a évoqué un sentiment de « gueule de bois » avec « deux gros sujets d'inquiétude » ; dont l'absence de mesures fortes pour le logement social. « En termes de production de logements sociaux, on est face à une dégringolade hyper importante. L'objectif du gouvernement, c'était 125.000 logements sociaux agréés en 2022, il y en a eu 95.000 et cette année on sera plutôt à 80-85.000. Quand on perd 30.000 logements par an, c'est 30.000 ménages qui ne sont pas logés », a-t-il relevé.

L'Association des maires d'Ile-de-France (AMIF), l'Association des maires ruraux de France (AMRF), l'Association des petites villes de France (APVF), France Urbaine, Intercommunalités de France et Ville & Banlieue regrettaient notamment l'absence de mesures leur permettant d'avoir la main sur les crédits MaPrimeRénov', et l'accès aux « outils de la régulation publique aujourd'hui réservés aux zones tendues, comme l'encadrement des loyers, la régulation des meublés touristiques afin de lutter plus efficacement contre la spéculation immobilière ».

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 19/06/2023 à 15:34
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14 milliards moins 5 milliards ca fait 9 milliards pour produire 200000 logements soit 45000 par logement...sachant que le nombre de gens qui paye plein pot pour financer gratuitement leurs futurs voisins sociaux s'effondre, on ne voit pas comment c...

à écrit le 18/06/2023 à 16:17
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Etant donné une inflation qui en cumulée a atteint autour de 9.1 % (1.8 + 0.5 +1.6 + 5.2) depuis 2018, les crédits sont en fait en forte baisse . 14.4 contre 15.2 milliards. En tenant compte de l'inflation, les crédits auraient dû être d'environ 16...

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