
La nouvelle politique du logement commence à prendre forme. Après son rendez-vous à Bercy avec les promoteurs immobiliers, le ministre de la Ville et du Logement, Olivier Klein, était l'invité, ce 1er juin, de France Inter. Sur la radio publique, l'ex-maire (Divers gauche) de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en a dit un peu plus sur les conclusions du conseil national de la refondation (CNR) prévues le 5 juin prochain.
Pressé par les journalistes Léa Salamé et Nicolas Demorand, ainsi que ses débatteurs l'ancienne ministre Emmanuelle Cosse, présidente de l'Union sociale pour l'habitat (USH), la confédération des bailleurs sociaux, et Jacques Ehrmann, directeur général d'Altarea, deuxième promoteur français, Olivier Klein a fait savoir qu'Action Logement participerait à la relance de l'immobilier neuf.
Des annonces précisées lundi
Après avoir évoqué le rachat de 17.000 logements par la Caisse des Dépôts moyennant 3,5 milliards d'euros, le ministre de la Ville et du Logement a fait savoir que ce sera « probablement autant voire plus par Action Logement », le premier bailleur social et le premier producteur de logements sociaux.
Selon une source proche du dossier, ni le volume ni les modalités de financement ne sont définies pour l'instant. « Cela fera partie des annonces de lundi », déclare son cabinet à La Tribune. Egalement sollicité, le groupe Action Logement n'a, lui, pas souhaité réagir à cette communication.
Selon nos informations, l'organisme qui collecte la participation de l'employeur à l'effort de construction (PEEC) a certes confirmé sa participation au deuxième volet d'« Action Cœur de ville » mais négocie toujours avec le gouvernement sa convention quinquennale 2023-2027, notamment pour sortir du statut d'administration publique, qui assimile sa dette à celle de l'Etat.
« Demain, nous serons étranglés financièrement et c'est l'ensemble du secteur qui va bouger et qui va être atteint », a alerté Bruno Arcadipane, le président (Medef) d'Action Logement en commission des Affaires économiques du Sénat le 24 mai.
« On met la carte et on tire de l'oseille, ce n'est juste pas possible ! »
« Je souhaite de tous mes vœux que la trésorerie d'Action Logement ne soit pas centralisée, que la signature de ce décret n'arrive jamais, que l'on nous laisse travailler », a enchaîné Bruno Arcadipane.
D'autant que dans la dernière loi de finances 2023, le groupe administré par le patronat et les syndicats s'est fait, une nouvelle fois, prélever 300 millions d'euros. « 300 millions d'euros de ponction, c'est 25.000 salariés qui n'auront pas d'aides derrière, tout ça c'est du concret », a illustré, le vice-président (CFDT) d'Action Logement, Philippe Lengrand.
« Action Logement ça ne peut pas être un distributeur automatique. On met la carte et on tire de l'oseille, ce n'est juste pas possible ! », a encore asséné, de son côté, son patron Bruno Arcadipane.
Qui ? Quoi ? Où ?
Reste qu'il faudra clarifier la nature des achats opérés par CDC Habitat, la filiale de la Caisse des Dépôts, et a priori par Action Logement. « Qui ? Quoi ? Où ? » s'est interrogé, le 31 mai lors d'une table-ronde organisé par les Républicains de l'Assemblée, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers, Pascal Boulanger.
Et surtout à quel prix. « La CDC nous propose -15% voire -20%. L'équation économique n'est pas simple », a insisté le porte-parole des professionnels du logement neuf, rappelant qu'ils ne réalisent que 5% de marges.
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