La startup tourangelle LovalTech vient d'être déclarée co-lauréate du programme France 2030, conjointement au fabricant de système d'application nasale Aptar Pharma, pour le développement de son vaccin protéique contre la Covid-19. A la clé, l'attribution d'une subvention totale de plus de 8 millions d'euros.

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LovalTech, qui en recevra les deux tiers, soit 5 millions d'euros, lancera par ce biais les premiers essais cliniques sur l'homme de son vaccin en 2024. Testée avec succès sur les rongeurs (souris, hamsters & lapins), la solution protéique vaccinale fabriquée par le laboratoire GTP Bioways à Toulouse et mise au point par l'équipe de recherche de l'université de Tours, revêt trois atouts majeurs par rapport aux vaccins classiques. Outre son efficacité vis-à-vis du virus, y compris ses variants, elle en stoppe la contagiosité. Le vaccin se conserve de surcroît à température ambiante.

Une mise sur le marché en 2026 ?

LovalTech prévoit de mener plusieurs phases d'essais cliniques pour son vaccin sur la période 2024-2025. En revanche, l'entreprise n'a pas vocation à le développer ensuite au plan commercial.

« Une fois la solution validée par les autorités sanitaires, ce dont nous ne doutons pas au vu des bons résultats des tests sur les animaux, nous céderons la fabrication et commercialisation du vaccin à un laboratoire, explique Patrick Barillot. Nous avons d'ores et déjà entamé de premiers contacts avec des structures pharmaceutiques, et anticipons une mise sur le marché en 2026 ».

Le futur exploitant s'appuiera sur Aptar Pharma. Ce dernier prévoit d'investir 10 millions d'euros sur son site de Vaudreuil, près de Dreux en Eure-et-Loir, afin de mettre au point un dispositif d'application spécialement adapté. Dans un contexte de redémarrage de l'épidémie de Covid-19, constatée en Europe depuis le deuxième trimestre 2023, LovalTech table sur une première transaction de l'ordre de 100 millions d'euros au total pour son premier vaccin.

En parallèle, la startup compte développer de nouveaux vaccins pour contrer des maladies mal couvertes actuellement. Plusieurs domaines d'affections sont plus particulièrement ciblés. Il s'agit notamment de la bronchiolite pédiatrique, du paludisme et des cancers des muqueuses.

« Notre objectif est de valider trois nouvelles solutions de vaccins d'ici cinq ans, assure Patrick Barillot. Toujours sur le même modèle économique, nous en céderons le développement et l'exploitation à des structures tiers ».

200 millions de chiffre d'affaires

Fondée en janvier 2022 en prolongement des travaux de recherche de l'Université de Tours et du centre d'Indre-et-Loire de l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRAE), LovalTech compte quatre associés, dont la directrice scientifique, Isabelle Dimier-Poisson, et son président, Patrick Barillot. Cet ancien directeur en France du laboratoire façonnier suédois Recipharm, dont l'un des quatre sites hexagonaux est basé à Monts dans l'agglomération tourangelle, en est la cheville ouvrière. Il se partage la majorité du capital avec Isabelle Dimier-Poisson.

Avant d'être sélectionnée au sein de France 2030, LovalTech avait déjà bénéficié en avril dernier d'une première levée de 250.000 euros de la part de l'incubateur de jeunes pousses de Deeptech, Da Vinci Labs. La startup a intégré dans la foulée le programme d'accélération de cette structure fondée en 2021 par le business angel Xavier Aubry. Pour l'instant basée à l'espace de création et d'innovation Mame à Tours, LovalTech déménagera dans le futur bâtiment de Da Vinci Labs, qui sera en principe opérationnel en 2025 sur la commune de Reugny au nord-est de Tours.

LovalTech, qui prévoit de porter ses effectifs à une quinzaine de salariés l'année prochaine, anticipe un chiffre d'affaires de l'ordre de 200 millions d'euros en 2026, si sa feuille de route est respectée. La réussite de ce pari ambitieux pourrait amener la société à créer son propre laboratoire de recherche à l'horizon 2030. Une étude de futur bâtiment pour l'accueillir sur une surface de 600 à 700 m2 aurait déjà été menée par la CCI d'Indre et Loire, qui reste à affiner.