Alors que les professionnels du tourisme regrettent l'absence de ministère ou de secrétariat dédié à leur secteur d'activité, le PDG du groupe hôtelier Accor, Sébastien Bazin, a appelé, vendredi dernier, les hôteliers à « franchement monter leurs prix » pour retrouver « des capacités financières » après deux ans de crise sanitaire. Des propos qui tranchent avec les appels du nouveau gouvernement aux acteurs économiques pour participer à la lutte contre l'inflation.
Lors de l'assemblée générale des actionnaires du sixième groupe hôtelier dans le monde, Sébastien Bazin a évoqué « le désir de voyager (qui) ne fait que s'accélérer » et les prix des prestations de ses hôtels - Accor en compte quelque 5.300 dans le monde - qui « sont supérieurs à 2019 ». Le dirigeant a rappelé que les coûts d'exploitation sont très inflationnistes en « raison de l'augmentation des salaires et des prix de l'énergie ».
Revalorisation des salaires
Un accord salarial entre les partenaires sociaux a instauré depuis le 1er avril une rémunération minimum supérieure de 5% au Smic et une augmentation moyenne de 16,33% de la grille des salaires, dans une branche des hôtels, cafés et restaurants (HCR) aux rémunérations historiquement basses.
Face à la pénurie de main d'œuvre, l'Umih, principal syndicat patronal de l'hôtellerie-restauration, s'apprête à signer une convention avec le gouvernement tunisien pour faciliter la venue de jeunes Tunisiens désireux de travailler comme saisonniers dans le secteur.
Dans le cadre d'une convention que l'Umih veut signer en juin à Tunis, l'organisation mettra en relation l'agence pour l'emploi tunisien, l'ANETI, et les entreprises françaises souhaitant recruter des saisonniers tunisiens pour cinq mois maximum, payés selon les grilles de salaires de la branche hôtellerie-restauration en France. Ce dispositif devrait cependant rester marginal dans le volume total d'embauches.
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