Vins de Bourgogne : une récolte 2023 très prometteuse

Pour la deuxième année consécutive, les conditions climatiques permettent aux producteurs bourguignons de miser sur une très belle récolte… Selon une enquête réalisée par le bureau interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), le cru 2023 promet d'être un millésime remarquable, aussi bien en quantité qu’en qualité. De quoi reconstituer les stocks et rééquilibrer les marchés.
(Crédits : © BIVB / Aurélien Ibanez)

« C'est ce que j'appelle le miracle bourguignon ! », annonce Laurent Delaunay, président délégué du bureau interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB). Une récolte 2023 particulièrement exceptionnelle pour plusieurs raisons. La première, est que cette récolte est à la fois quantitative et qualitative, note l'organisation. Et de souligner que cette concomitance est assez rare : « au regard de l'histoire, lorsque la quantité était au rendez-vous, généralement, la qualité ne l'était pas. Or, le climat de ces derniers mois a permis de produire des raisins d'une qualité de très haut niveau », précise Laurent Delaunay.

Après un été un peu maussade, voire humide, la dernière quinzaine d'août a été chaude, voire caniculaire, et les trois semaines de septembre qui ont suivi ont apporté à la fois, du soleil, de la chaleur et des averses.

« Pour nos deux cépages principaux, le Chardonnay et le Pinot noir, qui murissent très vite à la fin, ce sont des conditions idéales », poursuit Laurent Delaunay.

La seconde, est qu'il s'agit de la deuxième année consécutive. 2022 était assez similaire avec un volume largement au-dessus de la moyenne. Pour rappel, la Bourgogne a produit 1.750.000 d'hectolitres pour une moyenne quinquennale qui situe un peu en dessous d'un 1.500.000 d'hectolitres, selon les chiffres du BIVB. Une bonne nouvelle puisque le millésime 2021 avait été anormalement bas, à cause des gelées de printemps, avec en moyenne une perte de 33 % de déficit de production, voire 50% par endroit. À l'époque, le BIVB avait déclaré : « il nous faudrait au moins deux beaux millésimes pour rééquilibrer les marchés ». Il faut croire que Dame nature a écouté le syndicat...

« La nature nous a redonné la capacité de remettre la machine en route et de voir les deux prochaines années de façon plus sereine »

Reconstitution des stocks et perspectives à la hausse

« Par rapport à la campagne précédente qui concernait la vente du millésime 2021, très déficitaire, les transactions entre la viticulture et le négoce sont repartis fortement à la hausse », constate Laurent Delaunay. Selon les chiffres du BIVB, les viticulteurs bourguignons vendent environ 60% de leur production en négoce et 40% en vente directe. À fin juillet, les viticulteurs et les négoces ont pu reconstituer leurs stocks, même s'ils ne sont pas revenus à un niveau suffisant. « Ils sont remontés d'un peu plus de 2,5 mois en moyenne de stocks, en passant de 11,9 mois à fin juillet 2022 à 14,3 mois à fin juillet 2023 », précise Laurent Delaunay. Ce qui montre la nécessité d'un deuxième millésime pour apaiser les tensions du marché. « La nature nous a redonné la capacité de remettre la machine en route et de voir les deux prochaines années de façon plus sereine », se rassure Laurent Delaunay.

Une baisse de la consommation en France

Au niveau du marché de la grande distribution, sur les huit premiers mois de 2023, les ventes de vins bourguignons ont chuté de 14,6%, soit beaucoup plus que la consommation de vins AOC français, qui est en recul de 6,2%. Un phénomène qui s'inverse puisqu'au cours des dix dernières années, la Bourgogne était la région qui progressait le plus en grande distribution, malgré un prix moyen à la bouteille des plus élevés. « D'une part, cette baisse s'explique majoritairement par le manque de disponibilité du millésime commercialisé sur cette période, en particulier celui de 2021. D'autre part, pour des raisons à la fois sociétale et économique : la déconsommation générale de vins en France, et notamment des vins rouges, et également la tendance générale de la consommation des Français en baisse due à l'inflation », analyse Laurent Delaunay.

« Le quinté de tête » reste inchangé, même s’il baisse un peu au profit de marché émergent, tel que l’Asie.

À l'export, « le quinté de tête » reste inchangé

Même si le marché à l'export est en baisse par rapport à l'année dernière, les chiffres sont encore parmi les plus élevés de ces trente dernières années. Ils continuent même à progresser en valeur, soit + 5,5% sur les huit premiers mois de l'année, contre une baisse de 7% en volume pour l'ensemble du marché à l'export. « D'où une tendance un peu inflationniste, avec une montée des prix des vins de Bourgognes sur les marchés export », constate Laurent Delaunay. « Ceci s'explique, en partie, parce qu'il y a encore plus de 2021 qui s'exportent en ce moment que sur le marché français, avec des prix élevés », poursuit-il.

Les principaux marchés restent les mêmes, dont les cinq premiers sont les États-Unis, Le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, et la Belgique. « Le quinté de tête » reste inchangé, même s'il baisse un peu au profit de marché émergent, tel que l'Asie. « Le marché asiatique a tiré l'export au premier semestre, nous permettant, d'atteindre notre record en chiffre d'affaires, pour six mois, avec 752 millions d'euros à l'export des vins de Bourgogne, soit déjà 43 millions de bouteilles commercialisées à l'étranger », se réjouit Laurent Delaunay.

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