Métropole du Grand Paris : plus de 8 vice-présidents sur 10 sont des hommes

Onze jours après la rocambolesque réélection de Patrick Ollier à la tête de la MGP, la super-intercommunalité aux 131 communes a élu ses vingt vice-président(e)s, dont dix-sept hommes et... trois femmes. Parmi eux: le nouveau président des Hauts-de-Seine et un maire de 27 ans. Les délégations seront, elles, connues que d'ici à septembre prochain.
César Armand
(Crédits : DR)

On prend les mêmes et on recommence. Trois semaines après le second tour des élections municipales et onze jours après la rocambolesque réélection de son président Patrick Ollier, la métropole du Grand Paris a élu ses vingt vice-président(e)s ce 20 juillet 2020. Surprise: parmi ces vingts postes dont la durée de mandat est de 6 ans, dix-sept sont attribués à des hommes et... trois à des femmes. "Le nouvel exécutif est le résultat d'un accord global intervenu entre l'ensemble des groupes politiques", est-il écrit dans le communiqué de la MGP.

Sans surprise en revanche, les élus de la droite et du centre, arrivés en tête dans la majorité des 131 communes qui composent la super-intercommunalité, raflent la mise avec 13 fauteuils sur 20. La gauche hérite, elle, de 7 sièges: 3 pour le groupe socialiste et apparentés, 2 pour le "Front de gauche et citoyens" et 2 pour Europe Ecologie-Les Verts.

Lire aussi : Métropole du Grand Paris: la rocambolesque réélection du président Patrick Ollier

Trois femmes sur vingt vice-président(e)s

Qui sont ces femmes ? Dans le détail, la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, conserve son poste de première vice-présidente, suivi du maire (UDI) de Sceaux Philippe Laurent. Candidat au premier tour de scrutin le 7 juillet dernier, ce dernier avait rassemblé sur son nom 73 voix sur 207, talonnant le candidat officiel des Républicains Vincent Jeanbrun (79 voix). Rangé derrière la candidature de Patrick Ollier au second tour, il avait permis la réélection du maire (LR soutenu par En Marche) de Rueil-Malmaison à la tête de la Métropole. Avec cette deuxième vice-présidence, Philippe Laurent est comme récompensé.

La troisième vice-présidence revient, elle, à la deuxième des trois femmes de la nouvelle gouvernance: Djeneba Keita, adjointe (PCF) au maire de Montreuil chargée de la vie économique, de l'économie sociale et solidaire, de l'emploi et de l'insertion. La quatrième vice-présidence incombe, elle aussi, à une femme: Antoinette Guhl, ex-adjointe (EELV) à la maire de Paris chargée de l'économie sociale et solidaire, de l'innovation sociale et de l'économie circulaire.

Georges Siffredi, président du 92 et VP de la MGP

Les hommes se sont, eux, partagés les dix-sept vice-présidences restantes. Président du groupe Les Républicains, Divers droite et indépendants, adjoint au maire de Courbevoie (92) et vice-président de la Métropole chargé de l'immobilier d'entreprises et des quartiers d'affaires, Eric Cesari, est confirmé à la cinquième vice-présidence. Idem à la sixième place avec Daniel Guiraud, ex-maire (PS) des Lilas (93) et vice-président, depuis 2016, délégué à la mise en œuvre de la Stratégie environnementale et du Développement des réseaux énergétiques.

Suivent le nouveau président des Hauts-de-Seine Georges Siffredi, qui a succédé à Patrick Devedjian, à la septième vice-présidence, le maire (LR) d'Asnières-sur-Seine (92) Manuel Aeschlimann, huitième vice-président ainsi que l'ex-maire (PCF) de Vitry (94) et président du territoire Grand Orly Seine Bièvre Michel Leprêtre, neuvième vice-président après s'être occupé des Politiques territoriales de l'habitat de 2016 à aujourd'hui. A la dixième vice-présidence, le maire (UDI) d'Issy (92), André Santini, et doyen des 208 conseillers métropolitains.

Quentin Gesell, maire à 27 ans et 20ème vice-président

La onzième vice-présidence échoit, elle, au maire (LR) de Saint-Maur (94), déjà responsable de la gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations (GEMAPI), compétence-clé de la MGP dans le millefeuille territorial francilien. Sylvain Berrios est en outre un proche de Vincent Jeanbrun. Vainqueur de la primaire interne aux Républicains, ce dernier a dû retirer sa candidature à la présidence de la Métropole, avant de devenir président du groupe LR et indépendants au conseil régional d'Île-de-France.

A la douzième place, le maire (PS) d'Alfortville Luc Carvounas, chargé entre 2016 et 2017 des zones d'activité et des grands équipements, suivi à la treizième place du maire (LR) du 17ème arrondissement de Paris Geoffroy Boulard, et à la quatorzième du maire (LR) de Montfermeil et président de Grand Paris Grand Est (93), Xavier Lemoine, déjà vice-président de la MGP chargé de l'économie circulaire depuis quatre ans. Jean-Pierre Barnaud, maire (MoDem) de Chennevières-sur-Marne (94), hérite, lui, de la quinzième vice-présidence, de même que son voisin val-de-marnais, Richard Dell'agnola, maire (LR) de Thiais, de la seizième vice-présidence.

Pour la dix-septième vice-présidence, un nouveau visage est récompensé: Karim Bouamrane, nouveau maire (PS) de Saint-Ouen (93). Idem avec le 18ème Denis Cahenzli, adjoint au maire (LR) d'Aulnay-sous-Bois (93) et le 19ème Quentin Gesell, jeune maire de 27 ans de Dugny (93) qui a battu son mentor de 82 ans André Veyssière. A la 20ème et dernière vice-présidence, c'est le maire de Colombes (92) Patrick Chaimovitch, premier élu écologiste d'Île-de-France avec plus de 85.000 administrés.

Lire aussi : Pourquoi Ollier veut rempiler à la présidence de la métropole du Grand Paris

Les délégations... attribuées "d'ici à septembre"

En revanche, s'agissant des délégations des 20 vice-présidents et de celles des conseillers métropolitains délégués, "le président de la métropole du Grand Paris [les] attribuera" d'ici à la rentrée du mois de septembre 2020, précise l'intercommunalité aux 131 communes dans une déclaration transmise à la presse.

Il n'empêche qu'en séance, cette absence de parité femme-homme et de renouvellement générationnel a fait jaser. L'ex-porte-parole de l'association Osez le féminisme désormais conseillère (EELV) de Paris, Raphaëlle Rémy-Leleu, a ainsi cité, une par une, les conseillères métropolitaines, qui représentent tout de même 30% des élu(e)s de la MGP. De même que le maire (PS soutenu par En Marche) de Clichy-sous-Bois (93), Olivier Klein, a également regretté cette sous-représentation féminine.

Lire aussi : Le comité de suivi des mesures économiques d'urgence très loin de la parité

César Armand

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Commentaires 2
à écrit le 21/07/2020 à 10:12
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Normal ! Car "qui va garder les gosses" pendant que les gens sérieux débattrons de sujets techniques auxquels les femmes ne comprennent rien? C'est ce que pensait Fabius ancien Ministre, membre du Conseil Constitutionnel, soi disant socialiste...

à écrit le 21/07/2020 à 9:02
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c'est sur que quand on a le choix entre une N'Diaye ou une Royal et un homme il n'y a pas a hésiter !

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