Les autorités américaines aux trousses de Goldman Sachs pour ses pratiques de recrutement et son courtage de haute fréquence

La prestigieuse banque avait réussi à se faire discrète ces derniers mois alors que ses rivales comme JPMorgan et Bank of America faisaient les gros titres. Elle est notamment soupçonnée de corruption.
Pour faire face aux affaires qui la visent, Goldman Sachs a indiqué avoir mis de côté quelque 3,7 milliards de dollars. (Photo : Reuters)

Mauvaise passe pour la banque d'affaires américaine. Goldman Sachs se retrouve sous les feux de la rampe, visée par une série d'enquêtes des autorités américaines sur ses recrutements et sur son activité de courtage de haute fréquence, selon des documents boursiers consultés vendredi.

Dans ces documents, la prestigieuse banque qui avait réussi à se faire discrète ces derniers mois, alors que ses rivales comme JPMorgan Chase, Bank of America et Citigroup faisaient les gros titres, fait état de plusieurs affaires dans lesquelles elle dit "coopérer".

Des soupçons de corruption

Goldman Sachs révèle que les autorités américaines enquêtent sur "son respect de la loi américaine relative aux activités internationales des entreprises américaines (FCPA), et plus particulièrement sur la conformité des pratiques de recrutement de la firme". Une loi qui vise à empêcher la corruption directe ou indirecte de fonctionnaires ou personnalités étrangers.

Les politiques d'embauche de parents de personnalités chinoises par les banques américaines font l'objet d'une enquête du département américain de la Justice (DoJ) depuis l'été dernier. Les enquêteurs veulent savoir si les recrutements de "Fils et Filles de" auraient pu aider ces banques dans leurs opérations asiatiques, notamment à obtenir des contrats.

JPMorgan est ainsi dans la ligne de mire des autorités américaines. Le New York Times avait révélé que cette dernière avait employé comme consultante la fille de Wen Jiabao, lorsque celui-ci était Premier ministre. Celle-ci opérait sous le pseudonyme de "Lily Chang" et seuls quelques cadres de la banque américaine connaissaient sa véritable identité.

>> Soupçons de népotisme chez JPMorgan 

Des investigations sur le trading à haute fréquence

Par ailleurs, Goldman Sachs est  également visé par des investigations sur son courtage de haute fréquence. Selon le Wall Street Journal, la banque envisagerait d'ailleurs de fermer sa place de marché interne, Sigma X, qui compte parmi les "dark pools" les plus importantes de la planète.

Depuis le krach éclair de Wall Street en mai 2010, pour lequel il avait été mis en cause, le courtage de haute fréquence, qui permet à des robots d'échanger des actions à la vitesse de la lumière, est sous haute surveillance du public, comme des autorités, bien que la pratique ne soit pas illégale en soi.

La parution du best-seller du journaliste Michael Lewis, "Flash Boys", qui relate l'histoire vraie d'un courtier en rébellion contre les méthodes de courtage les plus sophistiquées, a encore accentué la tendance.

Une plainte l'accuse de délit d'initiés

La justice de l'État de New York, le gendarme boursier américain (SEC) et le FBI ont, séparément, ouvert leurs propres enquêtes sur cette pratique.

Dans ce même dossier, Goldman Sachs révèle aussi qu'une action judiciaire en nom collectif contre elle a été déposée devant un tribunal de Manhattan à New York. Selon cette plainte, qui l'accuse de délit d'initiés, Goldman Sachs aurait manipulé le marché.

Pour faire face à toutes ces affaires, la banque a indiqué avoir mis de côté quelque 3,7 milliards de dollars, en hausse de 100 millions par rapport à février.

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Commentaires 8
à écrit le 23/07/2014 à 11:53
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Ils sont rigolos les Américains, on retrouve jp morgan et chase bank dans l'entre deux guerres chez Allemands, et la dans des scandales financiers. De Gaulle a nationalisé Renault à Obama d'en faire autant. S'il a un minimum de conscience.

à écrit le 11/05/2014 à 11:31
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quand les US vont défaire cette pelote de laine on va se rendre compte que toute l'Europe est impliquée dans les magouilles et donc bonjour le déballage a puissance 1000 .. cela risque de faire des degats

à écrit le 10/05/2014 à 15:56
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c'est bizarre nous en Europe on aurait dû pousser les investigations sur les pratiques des banques US ou germano-US, ou britanico-US ou que sais je encore et on n'a rien fait. A croire que l'euro (et ses conditions d'admission trafiquées) et la crise...

à écrit le 10/05/2014 à 11:19
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? C'est une banque, pas emmaus... Le THF est un problème ! Faut vraiment avoir un problème pour affirmer le contraire...

à écrit le 10/05/2014 à 0:40
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Le trading à haute fréquence est un faux problème. La vente à découvert est un véritable fléau destructeur de valeur sans d'autre motif que la "mauvaise" spéculation.

le 10/05/2014 à 8:57
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@Michel Un faux problème? Quel est intérêt économique d'un tel système? Parfaitement d'accord sur la vente à découvert qu'il faut interdire.

le 10/05/2014 à 20:16
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@JB38 L'intérêt d'augmenter la fréquence de trading c'est de réinvestir très rapidement de faibles gains pour engendrer un effet levier (à la hausse). Aucun investisseur n'est suffisamment stupide pour multiplier rapidement ses pertes au comptant.

le 11/05/2014 à 11:33
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le trading a haute fréquence ira plus vite que le cerveau humain et donc les gains engendrés peuvent être pharaoniques , la vente a découvert et les produits dérivés , 3 plaies actuelles du système mondial et en prime l'optimisation fiscale via des p...

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