Assurance : Covéa affiche un résultat record en 2023 grâce à la réassurance

Pari gagné pour Thierry Derez, directeur général de Covéa : la première année d’intégration du réassureur Partner Re s’est traduite par une contribution de plus d’un milliard d’euros, ce qui a permis à l’assureur mutualiste d’afficher un résultat net en hausse de 60 %. Le tableau est cependant moins flatteur sur le marché français, notamment en assurance dommages, le cœur du métier de Covéa.
Thierry Derez, directeur général de Covéa, souligne que le métier d'assureur aura besoin d'énormes investissements dans les prochaines années.
Thierry Derez, directeur général de Covéa, souligne que le métier d'assureur aura besoin d'énormes investissements dans les prochaines années. (Crédits : Thierry Borredon)

Les résultats 2023 de l'assureur mutualiste Covéa, leader en France de l'assurance habitation et auto pour les particuliers, témoignent de la justesse de la stratégie de diversification menée contre vents et marées par son patron Thierry Derez, avec comme point d'orgue, le rachat en 2022 du réassureur Partner Re. Et 2023 représente d'ailleurs le premier exercice complet de cet « arrimage réussi », selon l'expression du directeur général.

Car, au final, Covéa doit bien son résultat record de 1,5 milliard d'euros aux excellentes performances de Partner Re alors que les autres activités de l'assureur, notamment en France, son principal marché, sont moins flamboyantes. « Les cycles d'assurance et de réassurance étaient clairement opposés cette année », résume Maud Petit, en charge des finances, et désormais numéro deux du groupe. La réassurance pèse désormais 37% du chiffre d'affaires et contribue pour près des trois quarts du résultat net.

La réassurance connaît, il est vrai, un cycle particulièrement porteur, grâce à la hausse des taux (résultats financiers) et à la très forte hausse des tarifs ces deux dernières années (résultats techniques), associée à des franchises plus élevées. Bref, la réassurance, pour le moment, c'est le bon choix. Et ce malgré des pertes techniques de près de 380 millions d'euros, constatées sur un portefeuille de réassurance-vie, racheté à Scor (et qui fait l'objet d'un litige depuis), et logés au sein de la holding Covéa Coopérations.

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Résultats mitigés sur le marché français

Sur le marché français, comme beaucoup de ses concurrents, l'activité a été plombée par le poids des sinistres climatiques, mais également par la dérive des coûts de la réparation automobile. Les assureurs le dénoncent sans succès auprès des autorités, mais, selon eux, les constructeurs automobiles sont en train de financer leur transition vers l'électrique grâce aux marges dégagées sur leur monopole des pièces détachées.

Malgré tout, Covéa réussit, grâce à ses hausses tarifaires, à afficher une hausse de 2,5% de ses primes en assurance dommages à plus de 10 milliards d'euros. Mais le ratio combiné de l'assurance dommages s'est dégradé à 102% et le résultat net de l'activité a reculé de plus de 40 % à 321 millions d'euros. Globalement, Covéa a réussi à compenser la hausse des sinistres par une hausse des primes. « La hausse des coûts en assurance habitation va se poursuivre », prévient Valérie Cohen, directrice générale des Offres et Services.

Et Covéa de montrer que la moyenne des charges brutes de sinistres sur l'assurance habitation est passée de 160 millions par an pendant quinze ans, puis à partir de 2016, à 340 millions, puis à nouveau multipliée par deux ces deux dernières années à 780 millions d'euros. D'où l'ampleur du défi et l'importance de jouer sur la prévention climatique qui devrait être placée au cœur du lien social, comme le fut la prévention routière dans les années 70.

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