La compagnie sicilienne Windjet, au bord de la faillite et dont les négociations pour un rachat par Alitalia ont échoué n'ira pas plus loin. Faute de moyens et d'aide de la part d'autres compagnies qui n'ont pas accepté de reprendre la société, elle  stoppe ses opérations dimanche à minuit, ses vols seront pris en charge moyennant un supplément par d'autres compagnies. Cette compagnie low cost a suspendu tous ses vols et sa licence pourrait être révoquée dès dimanche soir par l'Enac, l'autorité de l'aviation civile, "pour incapacité manifeste" à garantir ses opérations.

Windjet aurait rencontré des problèmes d'approvisionnement en carburant et aurait déjà dû restituer des avions en leasing à une société en Irlande, ce qui aurait précipité l'interruption des vols. Quelque 200 passagers d'un avion pour Tel Aviv étaient toujours bloqués dimanche midi à l'aéroport de Rome-Fiumicino après avoir passé la nuit dans les locaux, dormant sur le sol, après l'annulation de leur vol au dernier moment samedi soir. Les autres passagers qui devaient voler avec Windjet se voient proposer des billets sur d'autres compagnies comme Alitalia, Meridiana, Easyjet, Blu Panorama et Neos. Mais moyennant un supplément de 80 euros pour les vols nationaux, une décision contestée par les associations de consommateurs.

Un supplément jugé injuste

"Il s'agit d'un supplément absolument injuste demandé à des voyageurs qui se trouvent justement en situation de nécessité", a dénoncé le président de Codacons, Carlo Rienzi, exigeant le transfert totalement gratuit des passagers vers d'autres compagnies qui "pourront se retourner vers Windjet pour les coûts soutenus". Selon l'Enac, d'ici à octobre, 300.000 voyageurs avaient réservé des vols sur Windjet.

Après d'âpres et longues négociations, Alitalia a finalement jeté l'éponge. Les deux compagnies se renvoient la responsabilité de cet échec, Windjet suspectant Alitalia d'avoir fait traîner les pourparlers pour abaisser le prix, tandis qu'Alitalia affirme que Windjet "ne satisfait pas les conditions requises" pour mener à bien l'opération. Le ministre du Développement économique Corrado Passera a convoqué pour mardi les dirigeants des deux compagnies et de l'Enac alors que la faillite de Windjet signifierait la perte de 500 à 800 emplois.