En grande difficulté financière, le verrier Duralex cherche un repreneur

Le verrier français Duralex, en difficulté depuis la crise énergétique de 2022, a sollicité mardi l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce d'Orléans. Trois ans seulement après sa reprise par La Maison française du verre (International Cookware), propriétaire de Pyrex, Duralex cherche un repreneur.
Duralex sed lex : la loi est dure mais c’est la loi. Le verrier du Loiret a fait les frais de la locution latine qui a inspiré son nom, après sa condamnation à payer des pénalités pour pollution qui seraient dues par l’ancien propriétaire.
Duralex sed lex : la loi est dure mais c’est la loi. Le verrier du Loiret a fait les frais de la locution latine qui a inspiré son nom, après sa condamnation à payer des pénalités pour pollution qui seraient dues par l’ancien propriétaire. (Crédits : ( © MFV))

Duralex, le fabricant des iconiques gobelets incassables Gigogne, sera probablement placé en redressement judiciaire mercredi 24 avril par le tribunal de commerce d'Orléans dans le Loiret. En cause, une situation économique rendue périlleuse par la baisse de la consommation dans les arts de table, en raison de l'inflation. Elle pousse les foyers français à recentrer leurs dépenses sur les produits essentiels. La concurrence accrue sur le marché du verre en France et à l'international, où la marque est diffusée dans 140 pays, a également fait reculer l'activité de Duralex. Enfin, la hausse des prix de l'énergie en 2022 et 2023, dont l'entreprise verrière est très consommatrice via ses immenses fours à 1.500 degrés, a encore plombé ses comptes.

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Contradictions étatiques

Dans ce contexte déjà délicat, la décision du tribunal administratif d'Orléans, prise le 14 mars dernier, est venue aggraver la situation du verrier. La juridiction a en effet condamné la Maison française du verre (MFV) à s'acquitter des pénalités pour émission de gaz à effet de serre (GES) qui seraient dues par les anciens propriétaires de Duralex, Antoine et André Ioannides. La juridiction réclame ainsi 1,3 million d'euros à MFV qui a fait appel de sa décision, non suspensive. Illustration de la position contradictoire de l'Etat sur ce dossier, le ministre de l'Industrie Roland Lescure s'est déplacé en pompier chez le verrier dès le 15 avril. Il a assuré aux salariés vouloir tout faire pour sauver Duralex de la faillite.

Patrimoine industriel français

Tout en gelant ses dettes et en mettant Duralex à l'abri de ses créanciers, le tribunal de commerce du Loiret ouvrira une période d'observation de plusieurs mois afin de permettre la recherche d'un nouveau repreneur. L'entreprise, basée à la Chapelle Saint Mesmin dans l'agglomération orléanaise, emploie 230 salariés. Elle réalisait près de 30 millions d'euros de recettes en 2022 avant que l'activité recule l'année dernière de façon significative. Affaibli, Duralex dispose néanmoins d'atouts significatifs, un savoir-faire reconnu et unique d'une part, une notoriété nationale et internationale d'autre part. Fondée en 1945, la marque fait ainsi partie intégrante du patrimoine industriel français et devrait ainsi ne pas manquer de postulants, d'après un expert du secteur de la verrerie.

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Commentaires 7
à écrit le 18/04/2024 à 17:10
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Dans le cas présent, le problème n'est-il pas le coût de l'énergie? S'il n'est pas question de subventionner, le gouvernement serait bien inspiré de d'en ramener le prix à son coût réel et le détacher du prix d'une énergie concurrente.

à écrit le 18/04/2024 à 12:18
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Dura lex said Lex !

à écrit le 18/04/2024 à 12:16
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On attend le gouvernement et l'Europe sur la mise en place de mécanismes permettant l'arrêt des délocalisations et possiblement la relocalisation d'industries. Plus de 4 décennies d'optimisation financière portée par le Make or Buy, la Supply-chain ...

le 18/04/2024 à 15:35
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Que les ingénieurs restent au design des produits et à la mise en place de chaines se production. Tout ce qu'ils touchent ailleurs va à la catastrophe. Je ne parle pas uniquement des subprimes ou des ingénieurs se sont improvisés financiers, le res...

le 18/04/2024 à 20:26
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@churchill : vous n'avez pas idée de la proportion d'ingénieurs dans les salles de marché car ils savent garder la tête froide là où des commerciaux et des sciences-po courraient comme des poulets sans tête... C'est inhérent au processus de sélection...

à écrit le 18/04/2024 à 11:18
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Ben quels sont ces diregeants qui peuvent pas trouver des marches pour exporter ces produits.

à écrit le 18/04/2024 à 7:34
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Et donc les propriétaires pollueurs ils ont eu quoi !? Parce que du coup ils ont coulé une entreprise française culte ces gros nuls.

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