Logement : la fondation Abbé Pierre veut peser sur le prochain quinquennat

Réunissant une partie des candidats à l'élection présidentielle ce 2 février, après avoir échangé avec le président Macron et la ministre du Logement Emmanuelle Wargon, la fondation d'utilité publique plaide pour la construction de 150.000 logements sociaux par an, contre moins de 100.000 actuellement. De la même façon que son délégué général Christophe Robert espère une loi de programmation pluriannuelle pour le prochain quinquennat.
César Armand
(Crédits : © Jacky Naegelen / Reuters)

Fabien Roussel (Parti communiste français), Christiane Taubira (soutenue par le Parti radical de gauche), Anne Hidalgo (Parti socialiste), Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), Yannick Jadot (Europe Ecologie Les Verts), ou encore Aurélien Pradié, député (LR) du Lot pour Valérie Pécresse.

A deux mois et une semaine du premier tour, tous les candidats à la présidentielle, ou presque, étaient ce 2 février les invités de la Fondation Abbé Pierre. Après avoir échangé en amont avec le président Macron - pas encore officiellement déclaré - et en direct avec la ministre du Logement Emmanuelle Wargon, le délégué général de la Fondation Christophe Robert entend bien peser dans le débat actuel.

"Le logement reste le premier poste de dépenses des Français et il reste 300.000 sans domicile fixe (SDF), 4 millions de mal-logés et 12 millions de précaires énergétiques", rappelle-t-il à La Tribune. "C'est une question de pouvoir d'achat et de santé !"insiste le porte-parole de la Fondation Abbé Pierre (FAP).

Aussi, Christophe Robert juge que le logement a été "l'un des parents pauvres du quinquennat", avec un bilan "en demi-teinte voire inquiétant". "Des choses ont évolué dans le bon sens, comme le plan Logement d'abord (pour loger des sans-abri, Ndlr), la création de 40.000 places d'hébergement pendant la Covid-19 et maintenu depuis, ou encore la montée en puissance des travaux de rénovation", poursuit-il, en référence aux 4 milliards d'euros débloqués dans le cadre de France Relance et du budget 2022.

150.000 logements sociaux par an

N'en demeurent pas moins des "choses préoccupantes" pour le délégué général de la FAP. Entre la baisse de 5 euros des APL votée fin 2017 et la réduction du loyer de solidarité des offices HLM qui ont rapporté "15 milliards d'euros" à l'Etat, "cela constitue l'une des causes de la baisse de la production de logements sociaux".

"On est à peine à 95.000 en 2020. Le reste, ce sont des logements perdus qu'on ne rattrapera pas", ajoute Christophe Robert. "Il faudrait même 150.000 logements sociaux par an", égrène-t-il.

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Dans ces conditions, faut-il réaménager la loi "Climat et résilience", promulgué en août 2021, qui interdit la location des passoires thermiques G, F et E à horizon 2025, 2028 et 2034, soit autant d'habitats qui vont échapper aux locataires ?

"Non", estime le délégué général de la Fondation Abbé Pierre. "Il faut au contraire absolument renforcer les aides publiques, en allant même jusqu'au zéro reste à charge pour les plus modestes. Le bâtiment est le premier producteur de gaz à effet de serre !", ajoute-t-il.

"Il faut une loi de programmation pluriannuelle!"

D'autant que la production de logements neufs peine à retrouver ses niveaux d'avant-crise, prise en étau entre la Covid-19 et les maires qui rechignent parfois à délivrer des permis de construire. "Si nous voulons répondre aux besoins annuels non-satisfaits, il faut entre 400 et 500.000 logements neufs par an", estime Christophe Robert.

Au-delà du logement privé et du logement social, le délégué général de la FAP considère qu'il faut aider les ménages les plus modestes à accéder à la propriété et développer les outils de dissociation du foncier (les terrains) et du bâti (les murs). "Il faut une loi de programmation pluriannuelle pour le logement social et l'accession à la propriété, mais aussi pour encourager les maires", insiste-t-il. Vaste programme...

César Armand

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Commentaires 4
à écrit le 09/02/2022 à 19:42
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Supprimer les APL acquisition est exactement l'inverse de ce. Qu'il faut pour que les jeunes menages construisent , et un pavillon neuf, c'est un logement de libéré, ce qu'on appelle maintenant le ruissellement.

à écrit le 03/02/2022 à 9:57
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Ce qui me désole c'est qu'il faille des "associations" pour parer a l'irresponsabilité du pouvoir en place!

à écrit le 02/02/2022 à 21:30
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La chose qui m'éffraie le plus, c'est qu'on le sait depuis des mois, la ministre du logement s'est faites engueulée sur bfm radio le printemps dernier, en avouant que les chiffres étaient nuls et insuffisants, ce qui a poussé le gouvernement à demand...

à écrit le 02/02/2022 à 20:51
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moi, jai une solution sociale qui ne coutera rien a personne.....sachant que les syndicats sont gaves d'immobilier, on peut requisitionner tout ca gratuit pour y mettre des misereux, ils seront d'accord, ils sont de gauche donc genereux...........apr...

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