Tourisme : le Japon a dépassé son record de visiteurs étrangers en mars, avec plus de trois millions de personnes

Plus de trois millions de visiteurs étrangers sont entrés au Japon en mars. Un cap pour la première fois franchi sur un mois et même supérieur de +11,6% par rapport au même mois en 2019, avant la crise du Covid-19.
Le mythique Mont Fuji souffre de la surfréquentation touristique si bien que son accès va être restreint à partir de cet été.
Le mythique Mont Fuji souffre de la surfréquentation touristique si bien que son accès va être restreint à partir de cet été. (Crédits : Reuters)

Il n'y a jamais eu autant de visiteurs étrangers au Japon sur un mois que courant mars. Plus de trois millions sont entrés sur le sol nippon sur ces 31 jours, selon des données fournies ce mercredi 17 avril par l'organisation nationale du tourisme (JNTO). Un record absolu pour l'archipel : c'est la première fois que ce cap est franchi sur un mois.

Le plus grand contingent de visiteurs est arrivé de Corée du Sud (663.100 personnes, +13,2% par rapport à mars 2019). Mais des augmentations bien plus importantes ont été notées pour les visiteurs venant des États-Unis (+64,3%) et de pays européens comme l'Allemagne (+66,1%).

Des niveaux supérieurs à l'avant-Covid

Comparé aux années précédentes, cela représente une hausse du nombre de visiteurs de +69,5% par rapport au même mois l'an passé, et de +11,6% par rapport à mars 2019, période avant la crise sanitaire qui fait référence dans le secteur du tourisme.

Plus globalement, le nombre mensuel de visiteurs au Japon dépasse les niveaux d'avant-Covid depuis octobre dernier. L'archipel s'était totalement fermé aux étrangers durant la pandémie, mais le gouvernement s'efforce depuis 2022 de les faire revenir en masse, les considérant comme un renfort bienvenu pour soutenir la consommation dans le pays.

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Au-delà du fort rebond du tourisme mondial après les années de pandémie, la période de la floraison des cerisiers japonais (sakura) et les vacances de Pâques à l'étranger ont contribué à ce record en mars. Tout comme la grande faiblesse actuelle du yen par rapport au dollar et à l'euro, qui rend le Japon relativement bon marché pour les Américains et les Européens.

Le revers de la médaille du surtourisme

Reste que ce flot de touristes, s'il est bienvenu, amène avec lui des désagréments. Ainsi, la ville de Kyoto, dans l'ouest de l'archipel, a récemment décidé d'interdire l'accès aux visiteurs étrangers à certaines voies privées dans Gion, son célèbre quartier des geishas. Depuis ce mois d'avril, ils ne sont plus les bienvenus dans ces ruelles, le conseil local ayant déploré que certains se comportaient comme des « paparazzi » et se croyaient dans un « parc d'attractions ». Contrairement à certaines idées reçues, les geishas, appelées localement « geikos » (« femmes d'art »), ne sont pas des prostituées, mais des artistes du divertissement distrayant leurs clients avec des danses traditionnelles, de la musique et des jeux. Il existait déjà depuis 2019 une interdiction de prendre des photos dans les voies privées de Gion, sous peine d'une amende pouvant aller jusqu'à 10.000 yens (environ 62 euros), sans que cela ait suffi.

Kyoto n'est pas le seul lieu au Japon à prendre plus de mesures face au surtourisme. À partir du 1er juillet, un quota quotidien de 4.000 personnes s'appliquera pour emprunter le sentier Yoshida, le plus populaire pour gravir le mythique Mont Fuji. Son accès sera par ailleurs interdit entre 16h et 2h du matin et payant (2.000 yens par personne, soit un peu plus de 12 euros). L'objectif des autorités japonaises est de réduire l'encombrement et d'améliorer la sécurité de ce volcan, qui attire plus de 220.000 visiteurs à chaque période d'escalade, de juillet à septembre.

Quant au maire d'Osaka, la principale métropole de l'ouest du Japon, il a dit envisager d'imposer une taxe aux touristes étrangers, en plus de la taxe hôtelière existante.

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Le Japon sous le feu des projecteurs en 2025

L'attrait du Japon ne risque pas de retomber en 2025, année où se tiendra l'Exposition universelle. Elle aura lieu à Osaka entre le 13 avril et le 13 octobre. Les organisateurs tablent sur 28,2 millions de visiteurs (dont 3,5 millions de l'étranger), soit 4 millions de plus qu'à l'Expo 2020 de Dubaï. Plus de 1,2 million de billets ont déjà été vendus.

Reste que l'événement est critiqué dans la péninsule nippone pour la flambée de ses coûts, liée à la hausse générale des prix et à la pénurie de main-d'œuvre dans le pays. Le budget du chantier, financé aux deux tiers par la ville d'Osaka, son département et l'État, a ainsi été réévalué à 235 milliards de yens (1,4 milliard d'euros), un bond de 27% par rapport à la précédente estimation en 2020. L'Expo a aussi été accusée par certains détracteurs d'accaparer les efforts du Japon, à un moment où le gouvernement devrait selon eux se concentrer sur la reconstruction des zones dévastées par le séisme du 1er janvier dans le centre du pays. Environ 6.300 personnes y vivent encore dans des centres d'évacuation ou des hôtels. Le gouvernement nippon a cependant exclu d'annuler ou de reporter l'événement.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 18/04/2024 à 7:48
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Myazaki a fait une publicité monstrueuse à ce pays exposant le côté d'abord poétique de cette île totalement liée à son environnement naturel. Un peu comme les islandais et cette sérénité liée au respect de la nature ne peut qu'être attractive par le...

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