Véhicule électrique : Amazon va investir « plus d'un milliard d'euros » en Europe pour « doubler » sa flotte

Amazon compte « plus que doubler » sa flotte de véhicules électriques effectuant des livraisons en Europe, avec un investissement de « plus d'un milliard d'euros » sur cinq ans.
Amazon prévoit aussi de développer des zones de micromobilité pour assurer des livraisons à pied ou en vélo-cargo.
Amazon prévoit aussi de développer des zones de micromobilité pour assurer des livraisons à pied ou en vélo-cargo. (Crédits : Pascal Rossignol)

Amazon, qui dit utiliser déjà « plusieurs milliers de véhicules zéro émission dans le cadre de ses activités européennes », notamment cinq poids lourds électriques au Royaume-Uni et 20 en Allemagne d'ici la fin de l'année, accélère l'électrification de sa flotte de véhicules. Le groupe prévoit d'acheter et de déployer plus de 1.500 poids lourds électriques au sein de sa flotte européenne, dont plus de 300 en France dans les années à venir. Un investissement chiffré « à un plus d'un milliard d'euros ». A plus petite échelle, l'entreprise entend porter sa flotte d'utilitaires électriques de « plus de 3.000 » aujourd'hui à « plus de 10.000 d'ici 2025 ».

Développement de pôles de micromobilité

En outre, Amazon prévoit de développer ce qu'elle appelle des « pôles de micromobilité », c'est-à-dire des dépôts de plus petite taille que les entrepôts de périphérie d'où elle peut assurer la livraison au coeur des villes à pied ou en vélo-cargo. Ce genre de pôles existe déjà dans plus de « 20 villes européennes » dont Paris, Lyon et Nice en France, et seront présents dans « deux fois plus de municipalités d'ici fin 2025 ».

Ce déploiement de véhicules électriques doit aider l'entreprise à « moins dépendre des énergies fossiles traditionnelles » et à « encourager davantage les secteurs du transport et de la construction automobile en Europe et dans le monde à redoubler d'efforts et à continuer d'innover » pour lutter contre le réchauffement climatique. Amazon s'est fixé pour objectif d'être à « zéro émission nette de CO2 d'ici 2040, avec dix ans d'avance sur l'objectif fixé par l'Accord de Paris », un objectif vu avec scepticisme par certaines organisations de lutte contre le changement climatique en raison de la très forte empreinte carbone de l'entreprise.

Une entreprise énergivore

Le géant américain gère en effet un gigantesque réseau logistique à travers le monde pour ses livraisons ainsi qu'une offre de « cloud », espace de stockage en ligne, basée sur des fermes de serveurs grandes consommatrices d'énergie. A noter que par « véhicule zéro émission », Amazon entend les véhicules « qui ne rejettent aucune émission de CO2 lors de leur phase de roulage ». Leur fabrication a en revanche pu entraîner l'émission de gaz à effet de serre.

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ZOOM- Clauses imposées aux fournisseurs d'Amazon : le Conseil constitutionnel donne tort au e-commerçant

Le Conseil constitutionnel a considéré jeudi « conformes à la constitution » des dispositions du code du commerce contestées par Amazon, dont certaines pratiques commerciales sont dénoncées par l'Ilec, organisation professionnelle qui regroupe les grandes marques de la consommation courante. Cette décision fait suite à une audience début 2022 auprès du Tribunal de commerce de Paris qui avait confirmé que l'Ilec était bien fondée dans son action, ce que contestait Amazon, a indiqué Daniel Diot, le secrétaire général de l'Institut de liaisons des entreprises de consommation (Ilec). A la suite de de ce jugement, le Conseil constitutionnel avait été saisi le 7 juillet 2022 par la Cour de cassation d'une question prioritaire de constitutionnalité posée par la défense d'Amazon. L'assignation, qui remonte à 2020, porte notamment sur des clauses jugées abusives ou encore des pénalités exorbitantes imposées aux fournisseurs d'Amazon. Les dispositions du code du commerce contestées par Amazon « ne méconnaissent ni le principe d'égalité ni aucun autre droit ou liberté que la Constitution garantit » et « doivent être déclarées conformes à la Constitution », a déclaré jeudi l'instance dans sa décision.

Amazon contestait la possibilité pour le « juge de procéder à un contrôle des conditions économiques de toute relation commerciale, alors même que ces conditions seraient librement négociées entre les parties ». Indépendamment de cette décision, Amazon a déjà été condamné en 2019 par le tribunal de commerce de Paris à une amende de 4 millions d'euros pour des clauses contractuelles « manifestement déséquilibrées » envers des entreprises utilisant la place de marché du géant américain du commerce en ligne. La répression des fraudes (DGCCRF), à l'origine des poursuites, avait alors relevé une asymétrie du rapport de force entre Amazon et les entreprises désireuses de vendre par son intermédiaire.

L'Ilec regroupe 90 fabricants des produits de marque de grande consommation (PGC), de notoriété nationale et internationale, alimentaires et non alimentaires. Ces entreprises pèsent 42 milliards d'euros de chiffre d'affaires en grandes surfaces.

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