Après le fiasco du Galaxy Note 7, à l'automne 2016, Samsung Electronics avait annoncé, sous la pression de ses actionnaires notamment du fonds spéculatif Elliott, qu'il envisageait une scission en deux entités.
Mais ce vendredi 24 mars, le premier fabricant mondial de smartphones, qui émerge à peine d'une des pires séquences de son histoire, a annoncé, lors de son assemblée générale, qu'il renonçait à un projet de scission qu'il avait auparavant évoqué.
Des explications lacunaires
Kwon Oh-Hyun, le président du conseil d'administration, a ainsi exposé que l'étude des aspects légaux et fiscaux d'une telle opération avait permis d'isoler "certains effets négatifs".
"A ce stade, (la scission) semble difficile à mettre en oeuvre", a-t-il expliqué, sans donner plus de précision.
Amélioration de la gouvernance et pénurie de candidats compétents
Une nouvelle commission de gouvernance, qui avait été promise dans la foulée du rappel du Galaxy Note 7, sera en revanche bien mise en place fin avril, a-t-il précisé.
Mais Samsung Electronics n'a pour l'instant pas été en mesure de recruter les "cadres dirigeants étrangers qui ont l'expérience de la direction exécutive des grands groupes" et qui seraient susceptibles d'entrer dans cette commission, a-t-il dit, "en raison des incertitudes sur l'environnement interne et externe du groupe".
Elliott, la stratégie du grain de sable
Pour mémoire, Elliott Management avait proposé en novembre dernier cette restructuration pour accroître la valeur en Bourse du groupe. Il demandait à ce que l'entreprise se divise en deux sociétés, une holding cotée et une autre qui regrouperait les activités opérationnelles. Il réclamait également le versement d'un dividende spécial de 26 milliards de dollars (24,4 milliards d'euros) et la nomination de trois administrateurs indépendants.
Elliott Management, fondé par le financier Paul Singer, détient une infime part de Samsung : 0,62%. Mais, très actif, Elliott s'était déjà illustré en 2015 en contestant le rachat de C&T, une fusion réalisée mais désormais dans le collimateur de la justice.
Du fiasco planétaire au scandale d'Etat
Le géant sud-coréen vient d'être confronté à deux crises majeures: d'abord le désastreux rappel planétaire de son Galaxy Note 7, un appareil dont la batterie présentait des risques d'explosion, et ensuite son implication dans le scandale retentissant de corruption qui a entraîné la destitution de la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye.
Le vice-président de Samsung Electronics, Lee Jae-Yong, qui n'est autre que l'héritier de sa maison-mère - le Groupe Samsung -, a été inculpé entre autres pour corruption et est toujours incarcéré.
(Avec AFP)
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REPERES
Samsung Electronics est le navire-amiral du groupe Samsung, lequel, premier conglomérat du pays, pèse environ un cinquième du PIB sud-coréen.
2016
- 11 octobre > Samsung annonce l'arrêt total de la production du Galaxy Note7
- 27 octobre > Samsung paie cash le fiasco de son Galaxy Note 7
- 12 nov. > Samsung scindé en deux ? Le coréen étudie la proposition du fonds spéculatif Elliott
- 15 nov. > Les déboires de Samsung continuent avec une affaire de corruption
- 29 nov. > Corruption en Corée du Sud : la présidente propose de démissionner, l'opposition enrage
- 9 décembre > Corée du Sud : le Parlement vote la destitution de la présidente
2017
- 17 février > Samsung : l'héritier de l'empire placé en détention provisoire
- 28 février > Inculpé pour corruption, l'héritier Samsung ne quitte pas (encore) l'entreprise
- 10 mars > Corée du Sud : quel scénario après la destitution de la présidente ?
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