
Le ministère de l'Économie a dressé un bilan pour le moins positif du plan d'épargne retraite (PER), un produit de retraite très largement constitué par capitalisation, créé par la loi Pacte de 2019. A ce jour, quelque 7 millions de Français y ont souscrit pour un encours total de 80 milliards d'euros à la fin 2022. Bercy affichait initialement un objectif de 3 millions de souscripteurs à fin 2022. L'encours, qui devait atteindre 50 milliards d'euros à cette date, est également de facto supérieur aux attentes.
« La réforme du PER (...) est un grand succès : nous avons plus que doublé notre objectif de distribution du PER à fin 2022 », s'est félicité Bruno Le Maire, cité dans un communiqué.
Le PER est cependant encore loin des 500 milliards d'euros sur les livrets d'épargne réglementés ou des 1.800 milliards de l'assurance-vie (qui intègrent les encours PER individuels assurance).
Cette dynamique « concerne tant les PER d'entreprise, collectif (plus de 19 milliards d'euros d'encours) et obligatoire (plus de 12 milliards d'euros d'encours), que les PER individuels (plus de 49 milliards d'euros d'encours et plus de 3 millions de titulaires) », détaille Bercy.
Une sortie en capital qui a forgé le succès le PER
Le PER est un produit qui s'envisage sur le long terme, avec un capital très largement investi en unités de compte ou en actions. Le pactole n'est pas récupérable avant l'âge de la retraite, sauf exceptions (invalidité, surendettement, fin de droits...). Généralement, plus le client est jeune, plus la proportion en unités de compte est importante (plus de 90%).
C'est le produit qui ressemble le plus à ce que pourraient être les fonds de pension à la française, toujours annoncés mais jamais assumés par les pouvoirs publics. Le sujet a même soigneusement évité pendant les débats sur la réforme des retraites.
Reste que le PER a pleinement profité de l'inquiétude croissante des Français à l'égard de leur retraite. Le succès du produit tient également aux deux options de sortie qui sont proposées : une sortie en capital (ce qui tranche avec les produits plus anciens, comme les contrats Madelin) ou une sortie en rente. Pour l'instant, ce sont les assureurs qui profitent à plein de la collecte des particuliers sur le PER. A fin mars 2023, les PER assurance comptabilisent 4 millions d'assurés pour un encours de 51,4 milliards d'euros, investis à 46 % dans des unités de compte.
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