Un nouveau responsable pour chapeauter les conseils de surveillance d'UBS et Credit Suisse

La fusion entre les deux banques suisse va engendrer une fusion de leurs organes de surveillance, aujourd’hui séparés. Roger von Mentlen, un cadre d’UBS aura la charge de chapeauter les deux conseils, jusqu'à ce que ceux-ci ne fassent qu'un.
La branche suisse d'UBS et la branche suisse de Credit Suisse disposent chacune de leur propre conseil de surveillance qui vont continuer de fonctionner séparément jusqu'à leur fusion légale.
La branche suisse d'UBS et la branche suisse de Credit Suisse disposent chacune de leur propre conseil de surveillance qui vont continuer de fonctionner séparément jusqu'à leur fusion légale. (Crédits : DENIS BALIBOUSE)

Le géant bancaire suisse UBS avance dans l'intégration de la branche helvétique de Credit Suisse en confiant à Roger von Mentlen, un cadre qui s'appuie sur 40 ans de carrière chez UBS, la responsabilité de leurs organes de surveillance.

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La branche suisse d'UBS et la branche suisse de Credit Suisse disposent chacune de leur propre conseil de surveillance qui vont continuer de fonctionner séparément jusqu'à leur fusion légale, indique dans un communiqué UBS, qui doit procéder à une intégration complexe après le rachat de Credit Suisse. Cette fusion de leurs branches helvétiques sur le plan légal devrait intervenir « en 2024 », précise le communiqué.

Une fusion complexe

Pour coordonner leur intégration, ces deux organes vont être restructurés et harmonisés. A compter du 1er novembre, UBS Suisse et Credit Suisse (Schweiz) seront chacune dotée d'un organe de surveillance identique, avec les mêmes membres. Roger von Mentlen s'en verra confier la présidence afin de chapeauter les deux.  Il remplacera Markus Ronner, qui présidait la branche suisse d'UBS depuis 2022 et Peter Derendinger qui présidait de son côté la branche helvétique de Credit Suisse depuis 2019.

En plus de cette fusion des organes de surveillance, l'absorption de Credit Suisse par UBS va également être marquée par le rapprochement de deux stratégies environnementales « différentes », a reconnu le 2 octobre, le patron d'UBS à qui échoue la lourde tâche de faire le ménage dans les activités de son ex-rivale.

« Mettre en commun deux banques systémiques signifie aussi rassembler deux politiques différentes sur comment parvenir aux objectifs pour 2050 », a déclaré Sergio Ermotti lors d'une conférence à Genève sur la finance durable.  « Les deux banques avaient chacune défini des objectifs. Mais la façon dont chacune avait décidé d'y parvenir est différente », a-t-il ajouté, expliquant que l'objectif de ses équipes est désormais de mettre en place un projet « cohérent ».

Une banque dans la tourmente

Pour rappel, Credit Suisse, l'ex-numéro deux du secteur bancaire helvétique, a été confronté à une grave crise de confiance en mars, et un effondrement de son cours de bourse, qui a poussé les autorités suisses à négocier dans l'urgence son rachat par UBS.  Le géant bancaire n'a déboursé que 3 milliards de francs (une somme équivalente à l'époque en euros) pour reprendre sa rivale. Mais après avoir officiellement scellé son rachat en juin, UBS doit maintenant s'atteler à un gigantesque travail d'intégration.

Car après avoir soupesé plusieurs options, dont celle d'une scission, UBS a choisi, fin août, d'« intégrer totalement » sa rivale Credit Suisse en Suisse, dont l'enseigne va disparaître, a annoncé ce jeudi 31 août le géant bancaire. La banque veut parachever l'essentiel de son intégration d'ici à fin 2026. Elle espère à cette date plus de 10 milliards de dollars d'économies provenant de cette fusion.

« Deux mois et demi après l'acquisition de Credit Suisse, nous travaillons d'arrache-pied pour mettre en œuvre l'une des fusions bancaires les plus importantes et les plus complexes de l'histoire », a déclaré Sergio Ermotti, le patron d'UBS, le 31 août.

UBS va en particulier devoir faire le ménage dans la banque d'affaires de Credit Suisse, à l'origine de nombreux scandales, mais a d'ores et déjà pris une décision concernant la branche helvétique de Credit Suisse, qui regroupe sa banque de détail, prêts hypothécaires et crédits aux entreprises en Suisse.

Cette absorption va aussi entraîner la suppression de 3.000 postes en Suisse, dont 1.000 d'ici fin 2024, ce qui a suscité des remous dans le pays alpin. Ensemble, les deux banques employaient environ 120.000 collaborateurs fin 2022, dont 37.000 en Suisse.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 20/10/2023 à 15:32
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40 ans de carrière chez UBS: en voilà un qui connait tous les trous du gruyère et un bon nombre de cadavres dans les coffres de la vénérable institution.

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