L'offre de Kraft sur Cadbury souligne le grand retour des OPA

Après des mois de calme plat, les opérations de fusions-acquisitions, avec ce lundi l'offre (rejetée) de Kraft Food sur Cadbury, reviennent en force ces dernières semaines. Sont-elles signe d'un certain regain de confiance ou d'une volonté de se renforcer avant une éventuelle rechute?

Quel que soit le secteur, les OPA et les grandes opérations de rachat font leur grand retour depuis la fin du mois d'août. Aux Etats-Unis d'abord, avec une fusion à 5,5 milliards dans le parapétrolier et le rachat de Marvel, l'éditeur de Spider Man, par le géant Disney. Mais la France n'est pas en reste, avec la reprise de Cegelec par Vinci.

La dernière proposition en date est celle de l'américain Kraft Food sur son homologue britannique, le groupe agroalimentaire Cadbury. Dans l'ensemble, les entreprises britanniques font l'objet de nombreuses convoitises, mais aucune opération n'a dépassé le stade de l'offre pour le moment.

Aux Etats-Unis, le groupe parapétrolier Baker Hugues a pris le contrôle de son compatriote BJ Service pour 5,5 milliards de dollars (3,84 milliards d'euros). Le prix de la transaction représente une prime de 16% par rapport au dernier cours de Bourse de BJ Service et Baker Hugues, qui s'est lancé dans une politique drastique de réduction de coûts, espère que son acquisition sera relutive dès 2011.

Autre fusion d'importance outre-Atlantique, celle du géant Disney avec le Petit Poucet Marvel. L'éditeur de Spider-Man, des X-Men ou encore de Hulk, s'est laissé passer la bague au doigt pour 4 milliards de dollars. La prime versée par le roi du divertissement atteint 29% du dernier cours de Bourse de Marvel, un montant justifié par le "portefeuille sans égal d'actifs dans le divertissement" de Marvel et sa structure d'entreprise adaptée.

Offre rejetée de Kraft Food sur Cadbury

En France, Vinci n'est pas en reste. Le groupe de construction a repris le groupe d'ingénierie Cegelec au groupe qatari Diar. La transaction s'est conclue par un échange d'actions. A terme, Diar devrait devenir le deuxième actionnaire de Vinci avec 3 à 5% du capital, derrière le fonds des salariés, qui possède 8,2% du capital du groupe de construction. Là encore, Vinci table sur intégration rapide de Cegelec et estime que l'opération sera relutive dès l'année prochaine.

Un certain nombre de projets de rachat se multiplie également. Ce matin, l'américain Kraft Food a fait une offre de 10,2 milliards de livres (11,7 milliards d'euros) sur son homologue britannique Cadbury. Le groupe, très implanté en France avec des marques comme Carambar, Kréma, Poulain ou encore Carte Noire, a su présenter des fondamentaux solides face à la crise. Kraft Food espère pouvoir constituer un leader du marché des snacks et des confiseries en s'alliant avec lui.

Pour le moment, Cadbury a rejeté l'offre de l'américain, mais ce dernier ne s'avoue pas vaincu et espère toujours convaincre le groupe britannique de se marier avec lui. A la Bourse de Londres, Cadbury est en effet une des rares valeurs a présenté un solde positif sur un an. Depuis septembre 2008, le cours de son action a en effet progressé de près de 25%.

Le cas du confiseur fait un peu figure d'exception. Depuis un an, l'économie britannique est malmenée et les entreprises en difficulté sont légion. A l'image de l'opérateur de téléphonie T-Mobile UK. Propriété de l'allemand Deutsche Telekom, la filiale britannique est en grande difficulté. Et comme sa maison-mère ne se porte pas vraiment mieux, elle se voit dans l'obligation de s'alléger si elle ne veut pas s'écraser.

Deutsche Telekom a donc fait part de son intention de vendre sa filiale, suscitant la convoitise des trois autres principaux opérateurs britanniques. Vodafone et l'espagnol Telefonica ont chacun déposé une offre de 3,5 milliards de livres (4 milliards d'euros). Mais ce montant aurait été jugé trop faible par Deutsche Telekom, selon le Sunday Times. Celui-ci envisagerait maintenant d'intégrer sa filiale dans une société commune avec Orange UK, troisième prétendant à la reprise, d'après le Handelsblatt.

BA et Virgin lorgnent les créneaux de BMI à Heathrow

Dans le secteur sinistré du transport aérien, on retrouve un peu le même cas de figure. La compagnie allemande Lufthansa a finalisé en juillet la reprise de British Midland Airllines (BMI), mais déjà la compagnie britannique susciterait la convoitise du géant British Airways.

Toujours d'après le Sunday Times, Martin Broughton, président de British Airways, aurait déjà entamé des discussions avec les Allemands. Fin août, des informations de presse évoquait déjà la possibilité d'une cession de BMI à une autre compagnie britannique: Virgin Atlantique. Dans le cas de cette opération, plus que l'entreprise, ce sont ses créneaux à l'aéroport d'Heathrow que lorgnent les concurrents.

Enfin, dans le domaine des matières premières, Lonmin, dont la capitalisation boursière a fondu de 47% depuis un an, est courtisé par Xstrata, déjà propriétaire de 24% du capital. Le géant minier préparerait une offre de 3 milliards de livres (3,4 milliards d'euros), sur le spécialiste du platine, selon l'hebdomadaire The Observer.

En France, la très rentable filiale Transmission & Distribution d'Areva est au cœur des attentions. Le japonais Toshiba serait sur le point d'offrir 3,8 milliards d'euros pour prendre le contrôle de la filiale. Mais il pourrait se retrouver en compétition avec Axa Private Equity et également un consortium regroupant Alstom et Schneider Electric. De plus, selon des informations de La Tribune, une proposition n'est pas à exclure du côté de l'américain General Electric avec les fonds CVC et Apollo.

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Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Et bien, revoilà le temps béni des fusions et de leurs lots de bonus et qu'apprend, on? que les entreprises qui fusionnent ont l'intention de gagner très vite de l'argent, de voir leurs opérations bénéficiaires très vite Des plans d'économies sont mi...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Bien, voilà un commentaire presque exhaustif. Vous ne parlez pas de la prime de 31% sur le dernier cours coté que Kraft propose pour l'acquisition de Cadbury. Ca en dit long sur le niveau de dépréciation des cours et l'incapacité de la bourse actuell...

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