Une crise historique : la régulation remise à plat

Le séisme Lehman oblige à une révision des règles du jeu sur les marchés. La machine est en marche.

Plus jamais ça. Avec la chute de Lehman Brothers, inimaginable jusqu'à la veille de sa faillite, les autorités politiques et de régulation ont découvert avec stupeur l'ampleur de certains marchés mal connus. Le segment des dérivés de crédit, entre autres, évalué à 60.000 milliards de dollars à l'été 2008, a donné des sueurs froides aux gendarmes boursiers du monde entier. N'ayant aucune visibilité sur des pans entiers de marchés non régulés, les superviseurs n'ont pas vu les risques s'accumuler.

Au lendemain du séisme Lehman Brothers, les membres du G20 ont voulu taper fort : établir une surveillance stricte des agences de notation et des hedge funds, assurer la transparence et la sécurité sur les marchés de produits dérivés, harmoniser les normes comptables et revoir les pratiques de rémunération. Depuis, certaines pratiques de marché sont montrées du doigt. Un monde « d'après Lehman » est en train d'émerger.

La volonté est là. Qui aurait imaginé entendre un patron du gendarme boursier anglais, la FSA, s'interroger sur le caractère socialement utile des activités du secteur financier ? Certains chantiers ont bien avancé, mais les résistances sont fortes. Le dossier des bonus en témoigne. Aux États-Unis, les réformes prônées par l'administration Obama sont dans les mains du Congrès. De son côté, Bruxelles doit encore produire sa proposition législative sur la supervision et avancer sur les dérivés échangés de gré à gré. Cela prendra du temps. Avec le risque que, la sortie de la crise aidant, l'audace ne s'émousse.

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