Les "sorties" sur le marché du private equity sauvent le bilan des entrées en Bourse

Les cessions par des fonds de private equity ont représenté plus du tiers des fonds levés sur les marchés financiers au premier trimestre, à l'échelle mondiale.
Les fonds de private equity ont profité de l'embellie de la Bourse, au premier trimestre, pour céder des participations. Copyright Reuters

Le bulletin trimestriel des introductions en Bourse n'est guère brillant. Au cours des trois premiers mois de 2012, le montant des IPO (initial public offering) a chuté de 69%, dans le monde, selon le cabinet Ernst & Young. Mais, sans le coup de pouce donné par le capital-investissement, ce bilan aurait été encore pire. Car, sur les 16,4 milliards de fonds levés via ces IPO, plus d'un tiers (6,1 milliards de dollars) résulte de cessions de participations par des sociétés de private equity, d'après Ernst & Young. Les fonds n'ont pas laissé passer leur chance, après un second semestre 2011 marqué par une volatilité boursière telle qu'il leur avait été impossible de « sortir » sur le marché dans des conditions acceptables.

Un bond de 40% des sorties, en valeur

L'indice Dow Jones Euro Stoxx 50 et le S&P 500 américain ayant respectivement rebondi de 13,5% et de 10% entre leurs plus bas de janvier et leurs records de mars, les fonds se sont engouffrés dans cette fenêtre de tir : 36 sorties en Bourse ont été réalisées au premier trimestre, soit un bond de 33% par rapport au quatrième trimestre 2011, pour un montant de 6,1 milliards de dollars, en hausse de 40%. Il faut dire que les sorties constituent un maillon essentiel dans le cycle du capital-investissement. Sans cessions de participations, pas de plus-values pour les fonds, et donc pas de rémunération pour leurs actionnaires.

Des mises doublées, voire triplées

La plus importante sortie de ce trimestre a été la mise sur le marché du câblo-opérateur néerlandais Ziggo par les fonds Cinven et Warburg Pincus, pour 1,1 milliard de dollars. Une somme qui aurait permis au premier de doubler sa mise initiale et au second de la multiplier par plus de trois, selon les estimations de plusieurs experts. Des « track records » que les deux sociétés de private equity ne manqueront pas de faire miroiter aux investisseurs potentiels, lors de leurs prochaines levées de fonds.

Près de 2 milliards de dollars pour les VC's de Facebook

Mais, s'il est des VC's (capital-risqueurs) qui ont fait de bonnes affaires récemment, ce sont bien sûr les investisseurs de la première heure dans Facebook, qui a levé 16 milliards de dollars à Wall Street dans le cadre de son introduction en Bourse. Une opération non comptabilisée par Ernst & Young, puisqu'elle est survenue mi-mai. Le fonds de capital-risque Accel Partners a retiré près d'un milliard de dollars de la cession de 20% du capital du réseau social, et les 28% vendus par le fonds russe DST lui ont rapporté quelque 800 millions de dollars.

L'introduction de Formula One reportée par CVC

Hélas, la fenêtre de tir s'est aujourd'hui refermée. Les inquiétudes sur l'avenir de la zone euro ayant repris de plus belle, à la faveur des élections en Grèce et de la déroute des banques espagnoles, le Dow Jones Euro Stoxx 50 a rechuté de 9% au cours des quatre dernières semaines, et le S&P 500 a replongé de près de 7%. Les conséquences sur les sorties du capital-investissement ne se sont pas fait attendre : vendredi dernier, CVC a reporte sine die l'introduction en Bourse de Formula One, la structure qui gère la Formule 1, une IPO à 2,5 milliards de dollars. C'est dire si le bulletin du deuxième trimestre du marché des introductions en Bourse s'annonce mauvais.

 

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