
Article réactualisé avec BPCE
Après les États-Unis, le Brésil, l'Australie, le Royaume-Uni ou encore les Pays-Bas, c'est en France qu'Apple lance son service dédié aux commerçants. Cette fonctionnalité, baptisée « Tap to Pay », leur permet d'utiliser un iPhone en guise de terminal de paiement. Il suffit aux professionnels d'installer une application compatible quand, côté client, tout passe par l'application « Cartes » et Apple Pay.
« Comme avec Apple Pay, Apple n'a aucune information sur ce qui est acheté ou sur la personne qui a effectué l'achat », précise le groupe dans un communiqué ce mardi 14 novembre.
Ce service sera compatible dans un premier temps avec les cartes sans contact des principaux réseaux comme American Express, Discover, Mastercard et Visa. Apple négocie dans les semaines à venir pour la prise en charge de CB (Cartes Bancaires), réseau le plus utilisé dans l'Hexagone.
Un créneau qui attire
Avec ce service, le géant américain fait une nouvelle incursion dans les services financiers, près de dix ans après le déploiement de sa solution de paiement Apple Pay lancée en 2014. Apple rejoint par ailleurs les nouveaux concurrents des terminaux de paiement classiques, allant des boîtiers bon marché des groupes britannique SumUp, suédois Zettle ou américain Square, aux applications qui transforment les smartphones Android en terminaux de paiement, lancées notamment par Zettle et Square en 2022 et 2023.
Certains autres GAFAM lorgnent aussi sur ce marché. Cet été, Elon Musk a déclaré que X (anciennement Twitter) devrait devenir une super-application capable de gérer un service de paiements. De son côté, Amazon a annoncé fin juillet qu'il allait élargir le paiement sans contact avec la paume de la main aux États-Unis. Ce service, déjà disponible dans 200 de ses supermarchés Whole Foods, une chaîne rachetée en 2017, sera étendu à l'ensemble de ses 500 points de vente, ainsi qu'à d'autres établissements (la chaîne américaine de restauration rapide Panera Bread, des salles de spectacle, des points de vente en aéroport...).
Les banques s'inquiètent
Le fait que les géants américains de la tech s'intéressent de près au marché des paiements inquiète particulièrement les banques.
« La concurrence très claire des banques commerciales sont les "big techs", les acteurs extra-européens », a souligné mi-octobre Alexandre Stervinou, directeur des études à la Banque de France.
Les « big techs » sont des concurrents « à risque » pour les banques, car « elles sont à la fois fournisseur de services d'infrastructure (le cloud) et de l'interface client puisqu'elles ont des solutions de proximité avec le grand public très performantes », a renchéri début novembre Nathalie Aufauvre, secrétaire générale de l'ACPR, l'autorité de contrôle de la banque et de l'assurance. « Elles veulent concurrencer des Visa, des Mastercard, des Amex, qui prennent des commissions extrêmement élevées », a-t-elle ajouté.
BPCE à la manœuvre
Après avoir été la première banque à proposer en France Apple Pay, le groupe BPCE (Banque Populaire Caisse d'Epargne), qui détient 20 % de part de marché sur les commerçants, sera également la première banque à réseau à lancer la fonction tap to pay d'Apple. D'autres banques devraient suivre cependant rapidement. Déjà, la fintech SumUp ou la néobanque Revolut ont déjà annoncé proposer ce service à leurs clients professionnels.
BPCE compte proposer service gratuitement d'ici la fin mars avant d'appliquer un abonnement de 4,9 euros par mois (qui s'enclenche à utilisation) auquel s'ajoute une commission de transaction fixe de 15 centimes et la commission carte bancaire de 1,25%. Cela revient, selon la banque, à 52 centimes à charge du commerçant, pour un achat de 30 euros. Quant à la nature de la relation commerciale entre BCPE et Apple, «ce sont des choses qui ne sont jamais communiquées à l'extérieur»,convient Yves Tyrode, directeur général innovation et digital chez BPCE. De nombreuses banques avaient pris habitude de dénoncer les conditions imposées par Apple pour utiliser le service Apple Pay, avant de se résoudre d'accepter et de payer face au succès grandissant du paiement mobile.
2 commerçants sur trois
Le dirigeant rappelle que deux clients commerçants sur trois sont équipés d'iPhone et que les paiements sans contact sont devenus la norme depuis le relèvement du plafond à 50 euros. Ce nouveau service devrait donc vite trouver son public, aux côtés des autres offres de terminaux de paiement, plus sophistiqués.Dans les prochaines semaines, BPCE devrait également proposer un service tap to pay sur Android.
Les usages sont multiples, estime Hélène Madar, directrice générale Banque de proximité chez BPCE, du professionnel libéral à l'artisan, du créateur d'entreprise à tous les métiers mobiles (marchés, foodtrucks...) ou même les grands magasins ou les restaurants avec des pics d'activités.
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