Après un octobre noir, le sentiment de marché est devenu en ce mois de novembre presque euphorique. Tous les indices boursiers sont repartis franchement à la hausse et les taux d'intérêt commencent à refluer en bon ordre, avec un taux sur « le dix ans » américain en-dessous des 4,5% et un Bund Allemand sous la barre des 2,6%.
A Paris, l'indice CAC 40 est bien campé au-dessus des 7.200 points et conforte son rebond (+6% sur un mois) alors que l'indice européen Stoxx 600 (600 premières capitalisations) gagne également 5 % sur le mois. A Wall Street, l'indice S&P 500 est parti pour réaliser son meilleur mois, avec un gain de près de 7% sur un mois glissant. Même les indices sur les petites et moyennes capitalisations repartent à la hausse.
L'heure est à la détente
Le fameux nouvel adage boursier « la mauvaise nouvelle est une bonne nouvelle » fonctionne toujours à plein. Des mauvais indicateurs sur l'activité manufacturière et des services, des signes de ralentissement sur le marché de l'emploi, un moral des consommateurs en berne et (surtout) une confirmation du mouvement de désinflation, surtout aux Etats-Unis, ont donné du tonus aux actions. Ni le risque géopolitique, avec la guerre en Ukraine et au Moyen-Orient, ou la fin du « price power » des entreprises ne semblent pas émouvoir les investisseurs.
Les récentes décisions des banquiers centraux de statu quo sur la politique monétaire laissent espérer la fin du cycle de hausse des taux. Plus personne ne croit à une nouvelle hausse des taux en décembre. Mieux, les investisseurs parient à nouveau sur une baisse des taux l'an prochain aux Etats-Unis et en zone euro, malgré le discours très prudent des banquiers centraux (qui agitent régulièrement la menace d'une nouvelle hausse, sans vraiment convaincre).
L'ombre de la récession
C'est même une probabilité de 100 % d'avoir deux baisses aux Etats-Unis d'ici juillet prochain, selon le consensus. La banque UBS prévoit même une baisse de 275 points de base des taux de la Réserve fédérale, ce qui est pour l'heure un scénario extrême. Mais, l'heure semble plutôt à la détente qu'au resserrement monétaire. C'est ce qui explique la baisse des rendements obligataires, qui est pourtant souvent le prélude à une récession.
Cette récession, qui est attendue aux Etats-Unis depuis deux ans, est certaine, selon les consensus des économistes, mais elle conserve toujours les contours « d'un atterrissage en douceur » tant souhaité par les marchés, mais qui n'a pas de précédent dans l'histoire ! C'est pourquoi les économistes de marché ou les stratèges de marchés restent sur une note très prudente et préfèrent s'arbitrer derrière le niveau élevé du portage du marché de crédit plutôt que revenir franchement sur les actions, quitte à louper une partie de la hausse de cette fin d'année.
Sujets les + commentés