Italie : enquête ouverte sur les prix élevés des compagnies aériennes en Sicile et en Sardaigne

L'Antitrust, le gendarme italien de la concurrence, a ouvert une enquête ce jeudi sur les prix élevés des vols du continent vers la Sicile et la Sardaigne. Le gouvernement Meloni avait déjà voulu réguler les tarifs des billets d'avions en Italie, mais les compagnies aériennes, en particulier Ryanair, s'y étaient farouchement opposées.
Le gouvernement ultra-conservateur de Giorgia Meloni avait déjà dévoilé en août un projet qui avait fait les gros titres, visant à plafonner à 200% du prix annuel moyen, les billets à destination et en provenance des îles.
Le gouvernement ultra-conservateur de Giorgia Meloni avait déjà dévoilé en août un projet qui avait fait les gros titres, visant à plafonner à 200% du prix annuel moyen, les billets à destination et en provenance des îles. (Crédits : Reuters)

Voyager à l'intérieur de l'Italie coûterait cher. Le gendarme italien de la concurrence, l'Antitrust, a annoncé ce jeudi 16 novembre l'ouverture d'une enquête sur les prix des vols vers la Sicile et la Sardaigne. Objectif : résoudre le problème des prix élevés des billets d'avion.

L'enquête, qui concerne les liaisons entre l'Italie continentale et la Sicile et la Sardaigne, fait suite à une hausse des prix des billets d'avion en période de pointe, pendant l'été. Elle pourrait alors déboucher sur de nouvelles réglementations nationales ou sur des mesures spécifiques aux compagnies aériennes, a précisé l'Antitrust.

Dans le détail, il indique dans un communiqué que son enquête concernera « les possibles effets négatifs » sur ce marché de l'utilisation d'algorithmes de prix par les compagnies aériennes ainsi que la manière dont les prix des billets d'avion et de leurs divers éléments sont communiqués aux voyageurs.

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Un projet pour plafonner les prix des billets mis sous le placard

Ce n'est pas la première fois que les prix élevés des billets d'avion sont pointés du doigt en Italie. Le gouvernement ultra-conservateur de Giorgia Meloni avait déjà dévoilé en août un projet qui avait fait les gros titres, visant à plafonner à 200% du prix annuel moyen, les billets à destination et en provenance des îles. Il a ensuite retiré discrètement ce projet à la suite de critiques, notamment de la part de la compagnie aérienne à bas prix Ryanair. Cette dernière, qui est la principale compagnie aérienne sur le marché italien en termes de liaisons et de vols, a estimé cette mesure illégale, tandis que la Commission européenne a également demandé davantage d'informations.

« Le décret est illégal car les règles européennes stipulent que les prix sont fixés par le marché », avait assuré le patron de la compagnie, Michael O'Leary, dans un entretien au journal Corriere della Sera. La Commission européenne « retoquera la mesure italienne. En attendant, nous ne respecterons pas ces conneries ».

Ryanair avait alors riposté au décret du gouvernement Meloni en annonçant en septembre son intention de réduire de 8% l'offre de ses vols vers la Sardaigne cet hiver et de 10% les vols nationaux vers la Sicile. « Nous devrons réduire l'offre sur les liaisons intérieures et augmenter les vols internationaux qui ne sont pas concernés par le décret », a expliqué le patron de Ryanair. Objectif affiché : faire augmenter les prix des vols intérieurs et baisser les tarifs des vols internationaux, tout le contraire de ce que souhaite le gouvernement...

Un amendement à la loi, déposé par le gouvernement en septembre, a donc supprimé ce plafond, le remplaçant par une vigilance accrue de l'Antitrust.

En septembre, Ryanair était déjà dans le viseur de l'Autorité de la concurrence et du marché. Selon cette institution, la compagnie utiliserait sa place de leader pour accroître sa position en offrant d'autres services tels que la réservation de chambres d'hôtels et la location de voitures, au détriment notamment des agences de voyages en ligne et traditionnelles ainsi que des consommateurs. Quatre compagnies aériennes dont Ryanair avaient également été soupçonnées d'entente sur les prix en Italie, en décembre dernier, par l'Autorité italienne de la concurrence et du marché.

Rachat d'ITA par Lufthansa, l'UE doit « rapidement » approuver cette opération demandent les syndicats

Plusieurs syndicats européens du transport aérien ont appelé jeudi 16 novembre la Commission européenne à approuver « rapidement » le rachat par le groupe allemand Lufthansa de sa concurrente italienne ITA Airways.

« Nous appelons la Commission européenne à rapidement approuver et soutenir le rapprochement » entre les deux compagnies aériennes « afin de maintenir la souveraineté européenne sur les infrastructures aéronautiques critiques », indique un communiqué commun de plusieurs syndicats italiens, allemands et autrichiens.

Après des années de négociations avec plusieurs racheteurs potentiels, ITA Airways, successeur d'Alitalia au bord de la faillite, doit être privatisé et cédé à 41% au groupe allemand Lufthansa, d'après un accord trouvé en mai dernier avec l'Etat italien. Le groupe allemand, leader européen du transport aérien, se réserve l'option de monter plus tard à 100% du capital à moyen terme, en fonction des objectifs financiers atteints par ITA.

Mais l'accord entre ITA Airways et Lufthansa reste suspendu au feu vert de la direction générale de la concurrence à Bruxelles, qui se fait toujours attendre, au grand dam du gouvernement italien.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 16/11/2023 à 18:13
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Bah suffit d'élargir les tunnels qu'ils dont du construire pendant tout ce temps pour rejoindre l'Italie non ? ^^

à écrit le 16/11/2023 à 17:30
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Et pendant que Méloni cherche à faire baisser le prix des vols intérieurs en Italie, ... en France, on se contente de les interdire !!!

le 16/11/2023 à 19:21
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Si vous construisez un pont vers la Sicile (c'est envisagé, à voir si ça va se faire, un serpent de mer) et un autre vers la Sardaigne, l'avion deviendra inutile. On peut prendre le ferry (déjà fait pour aller à Livourne depuis la Sardaigne en venant...

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