Italie : Ryanair sous le coup d’une enquête pour abus de position dominante

Le gendarme italien de la concurrence a ouvert une enquête contre la compagnie aérienne irlandaise. Ryanair est soupçonnée d'abus de position dominante aux dépens des agences de voyage et des consommateurs. Une annonce qui intervient alors que la compagnie est en plein conflit ouvert avec le gouvernement italien depuis cet été, suite à la décision de ce dernier de plafonner le prix des billets d'avion sur des vols nationaux.
Selon l'Autorité de la concurrence et du marché, Ryanair utiliserait sa place de première compagnie aérienne d'Italie pour accroître sa position.
Selon l'Autorité de la concurrence et du marché, Ryanair utiliserait sa place de première compagnie aérienne d'Italie pour accroître sa position. (Crédits : Christian Hartmann)

Première compagnie aérienne de l'Italie, Ryanair est dans le viseur de l'Autorité de la concurrence et du marché. Selon cette institution, la compagnie utiliserait cette place de leader pour accroître sa position en offrant d'autres services tels que la réservation de chambres d'hôtels et la location de voitures, au détriment notamment des agences de voyages en ligne et traditionnelles ainsi que des consommateurs.

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Dans son communiqué, l'Autorité note que « Ryanair semble entraver l'achat par les agences de billets directement sur leurs propres sites » et oblige les agences traditionnelles à passer par une plateforme intermédiaire pour acquérir des billets, « à des conditions bien moins favorables en termes de prix, de services disponibles et de gestion du billet après la vente ».

« La conduite de Ryanair, visant à limiter la capacité des agences de voyage à vendre des billets d'avion, qui en général est le premier achat effectué pour organiser des vacances et représente la "porte d'entrée" pour la vente d'autres services, aurait des effets non seulement sur les agences mais aussi sur les consommateurs finaux », estime l'Autorité de la concurrence et du marché.

Et ce notamment à travers « de moins bonnes conditions, tant en termes de qualité que de quantité, et des difficultés injustifiées dans la gestion des réservations », dénonce-t-elle.

Un plafond qui soulève des tensions

L'ouverture de cette enquête intervient alors que Ryanair est en conflit ouvert avec le gouvernement italien. Face à la hausse des tarifs des billets d'avion, ce dernier a décidé début août de plafonner le prix de ceux des vols nationaux, à destination de la Sardaigne et de la Sicile, « pendant les périodes de pic de la demande », c'est-à-dire pendant l'été essentiellement, à un maximum de « 200% du prix moyen » pratiqué sur ces lignes.

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La compagnie aérienne refuse de l'appliquer. « Le décret est illégal car les règles européennes stipulent que les prix sont fixés par le marché », a déclaré son patron, Michael O'Leary, dans un entretien au journal Corriere della Sera la semaine dernière. La Commission européenne « retoquera la mesure italienne », estime-t-il, ajoutant qu' « en attendant, nous ne respecterons pas ces conneries ».

Ryanair a par ailleurs riposté à ce décret en annonçant son intention de réduire de 8% l'offre de ses vols vers la Sardaigne cet hiver. Selon Michael O'Leary, les vols nationaux vers la Sicile devraient également baisser de 10%. « Nous devrons réduire l'offre sur les liaisons intérieures et augmenter les vols internationaux qui ne sont pas concernés par le décret. De cette manière, les tarifs des vols intérieurs augmenteront et les tarifs des vols internationaux baisseront, ce qui est exactement le contraire de ce que souhaite le gouvernement », a-t-il expliqué.

La réaction du gouvernement de Giorgia Meloni ne s'est pas fait attendre. « L'Italie est un pays souverain et ne cède à aucun chantage ! », a lancé le ministre italien du développement économique, Adolfo Urso.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 20/09/2023 à 11:57
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Quand on ne prend plus l'avion, on n'a pas ces problèmes. Quel intérêt d'ailleurs d'aller "visiter" l'Italie en Juillet et Août. "On " ne voit rien, les sites sont saturés, la vie locale empoisonnée par des hordes de "visiteurs" rythmée au son des ro...

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