Enfin... On connaît les marches budgétaires de la loi de programmation militaire (LPM) sur la période 2024/2030. Des marches budgétaires qui vont progressivement permettre d'atteindre un montant de 69 milliards d'euros en 2030 pour le budget du ministère des Armées. Un effort inédit. Cela va passer par une hausse continue des budgets des armées durant les sept années que couvre cette LPM : 47 milliards en 2024 (+ 3,1 milliards), 50 milliards en 2025 (+ 3 milliards), 53 milliards en 2026 (+ 3 milliards), 56 milliards en 2027 (+ 3 milliards), 60,3 milliards en 2028 (+ 4,3 milliards), 64,6 milliards en 2029 (+ 4,3 milliards) et, enfin, 68,9 milliards en 2030 (+ 4,3 milliards). Le budget des armées s'élève à 43,9 milliards d'euros en 2023. Soit une croissance vertigineuse de près de 57% entre 2023 et 2030.
Si l'effort est colossal, il sera en grande partie réalisé en fin de LPM (12,9 milliards entre 2028/2030), c'est-à-dire une fois le second quinquennat d'Emmanuel Macron terminé (contre 12,1 sur les quatre premières années de la LPM). « On atteint 2 % du PIB en termes d'effort de défense en 2025 », explique-t-on toutefois dans l'entourage du ministère des Armées, Sébastien Lecornu.
Une trajectoire qui s'arrête à 400 milliards ?
On notera également que le ministère des Armées va présenter une trajectoire budgétaire de... 400 milliards d'euros, qui va continuer à intégrer une provision annuelle de 800 millions d'euros pour financer les opérations extérieures. C'est cette trajectoire qui sera proposée au Parlement, explique un porte-parole. Mais l'enveloppe financière consacrée aux armées s'élèvera à 413 milliards d'euros sur sept ans, dont 13 milliards de recettes extra-budgétaires. « Ces 413 milliards ne permettent pas de dessiner à eux seuls le nouveau visage de nos armées pour le siècle qui commence mais ils amorcent un investissement inédit, un changement profond qui sera ensuite irréversible », avait annoncé Emmanuel Macron en janvier à Mont-de-Marsan.
Cette somme, dont toute la provenance reste encore à déterminer, ne financera pas le soutien de la France à l'Ukraine, a tenu à préciser un porte-parole du ministère. « Il y a bien une ressource budgétaire qui est complètement sanctuarisée pour nos armées et qui ne peut en aucun cas être impactée par l'évolution du soutien que l'on apportera à l'Ukraine », se justifie-t-on au ministère. On y assure toutefois que « cette trajectoire budgétaire est véritablement conçue comme une trajectoire plancher ». On la compare à « un plancher en titane ». Et non plus comme souvent lors des LPM précédentes à l'exception de celle de 2019-2025 comme « une trajectoire plafond ».
D'ailleurs, on rappelle au ministère que le budget des armées va bénéficier cette année d'une rallonge budgétaire de 1,5 milliard d'euros, dont une partie servira à remonter les stocks de munitions et à se doter d'un arsenal destiné à protéger les Jeux Olympiques de Paris en 2024, si effectivement le Parlement vote cette disposition en loi de finances rectificative.
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