Loi de programmation militaire : un gros effort réalisé en partie après le départ de Macron (1/2)

Le ministère des Armées dévoile la montée en puissance des annuités budgétaires de la future loi de programmation militaire présentée mardi en conseil des ministres : + 3,1 milliards d'euros en 2024, + 3 milliards par an en 2025, 2026 et en 2027 et, enfin, 4,3 milliards par an en 2028, 2029 et 2030. Le budget des armées atteindra près de 69 milliards en 2030. Une hausse inédite.
Michel Cabirol
Si l'effort est colossal, il sera en grande partie réalisé en fin de LPM (12,9 milliards entre 2028/2030), c'est-à-dire une fois le second quinquennat d'Emmanuel Macron terminé (contre 12,1 sur les quatre premières années de la LPM).
Si l'effort est colossal, il sera en grande partie réalisé en fin de LPM (12,9 milliards entre 2028/2030), c'est-à-dire une fois le second quinquennat d'Emmanuel Macron terminé (contre 12,1 sur les quatre premières années de la LPM). (Crédits : POOL)

Enfin... On connaît les marches budgétaires de la loi de programmation militaire (LPM) sur la période 2024/2030. Des marches budgétaires qui vont progressivement permettre d'atteindre un montant de 69 milliards d'euros en 2030 pour le budget du ministère des Armées. Un effort inédit. Cela va passer par une hausse continue des budgets des armées durant les sept années que couvre cette LPM : 47 milliards en 2024 (+ 3,1 milliards), 50 milliards en 2025 (+ 3 milliards), 53 milliards en 2026 (+ 3 milliards), 56 milliards en 2027 (+ 3 milliards), 60,3 milliards en 2028 (+ 4,3 milliards), 64,6 milliards en 2029 (+ 4,3 milliards) et, enfin, 68,9 milliards en 2030 (+ 4,3 milliards). Le budget des armées s'élève à 43,9 milliards d'euros en 2023. Soit une croissance vertigineuse de près de 57% entre 2023 et 2030.

Si l'effort est colossal, il sera en grande partie réalisé en fin de LPM (12,9 milliards entre 2028/2030), c'est-à-dire une fois le second quinquennat d'Emmanuel Macron terminé (contre 12,1 sur les quatre premières années de la LPM). « On atteint 2 % du PIB en termes d'effort de défense en 2025 », explique-t-on toutefois dans l'entourage du ministère des Armées, Sébastien Lecornu.

Une trajectoire qui s'arrête à 400 milliards ?

On notera également que le ministère des Armées va présenter une trajectoire budgétaire de... 400 milliards d'euros, qui va continuer à intégrer une provision annuelle de 800 millions d'euros pour financer les opérations extérieures. C'est cette trajectoire qui sera proposée au Parlement, explique un porte-parole. Mais l'enveloppe financière consacrée aux armées s'élèvera à 413 milliards d'euros sur sept ans, dont 13 milliards de recettes extra-budgétaires. « Ces 413 milliards ne permettent pas de dessiner à eux seuls le nouveau visage de nos armées pour le siècle qui commence mais ils amorcent un investissement inédit, un changement profond qui sera ensuite irréversible », avait annoncé Emmanuel Macron en janvier à Mont-de-Marsan.

Cette somme, dont toute la provenance reste encore à déterminer, ne financera pas le soutien de la France à l'Ukraine, a tenu à préciser un porte-parole du ministère. « Il y a bien une ressource budgétaire qui est complètement sanctuarisée pour nos armées et qui ne peut en aucun cas être impactée par l'évolution du soutien que l'on apportera à l'Ukraine », se justifie-t-on au ministère. On y assure toutefois que « cette trajectoire budgétaire est véritablement conçue comme une trajectoire plancher ». On la compare à « un plancher en titane ». Et non plus comme souvent lors des LPM précédentes à l'exception de celle de 2019-2025 comme « une trajectoire plafond ».

D'ailleurs, on rappelle au ministère que le budget des armées va bénéficier cette année d'une rallonge budgétaire de 1,5 milliard d'euros, dont une partie servira à remonter les stocks de munitions et à se doter d'un arsenal destiné à protéger les Jeux Olympiques de Paris en 2024, si effectivement le Parlement vote cette disposition en loi de finances rectificative.

Michel Cabirol

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 13
à écrit le 04/04/2023 à 18:48
Signaler
"en partie après le départ de Macron" Ça dépend si le septennat revient ,actuellement des juristes macronistes planchent sur le sujet, rien ne l’empêchera de se représenter et si la mère Le Pen est de nouveau en face de lui au deuxième tour ,il a ...

à écrit le 04/04/2023 à 18:00
Signaler
Toujours cette même politique comme les anciens présidents. On vide les caisse et on laisse le maximum des dépenses au remplacent...

à écrit le 04/04/2023 à 9:55
Signaler
Avant de vouloir dominer le monde qui de fait est devenu multipolaire n'en déplaise à...Commençons par faire le ménage chez nous dans nos quartiers, quelque chose de simple la question du Crack à Paris et des Squats, ensuite nous nous occuperons de n...

à écrit le 04/04/2023 à 1:35
Signaler
Le pays France n'existe plus, c'est desormais une province europeenne.

à écrit le 03/04/2023 à 23:26
Signaler
"Après le départ de Macron", donc évidemment en 2023 à la suite d'un Référendum (évidemment décisionnaire) du Peuple pour sa destitution !

à écrit le 03/04/2023 à 20:46
Signaler
Et ils auraient été bien mieux investi dans la gestion de l’eau et des adaptations climatiques.

le 04/04/2023 à 0:41
Signaler
Si vous voulez que les décisions qui vous importent se prennent à Paris, non.

à écrit le 03/04/2023 à 20:43
Signaler
Quel est notre ennemie ? L''arme nucléaire ne suffit elle pas, la seule arme qui tue aussi bien ceux qui sont à l' origine des guerres que les sans dents que l'on envoi se faire tuer. La guerre classique ne tue ni les affairistes, ni les militaires d...

le 04/04/2023 à 0:45
Signaler
Si 1000 soldats prennent un poste militaire dans les pays baltes vous lancez notre arsenal nucléaire sur Moscou? Vous ne faites rien? Si un ennemi coule une frégate dans le Golfe, vous le vitrifiez? La plume et l’épée ont pendant des siècles fait bo...

à écrit le 03/04/2023 à 20:34
Signaler
Manu l'a joué fin ce coup-là il fait plaisir aux militaires en augmentant le budget des armées tout en refilant la patate chaude à son successeur qui devra trouver les moyens financiers pour honorer les engagements de son prédécesseur .

à écrit le 03/04/2023 à 19:25
Signaler
Excellent article mais les 13 milliards ont toujours été hors crédits budgétaires donc pas de surprise quand on ne les retrouve pas dans les budgets des 7 ans

à écrit le 03/04/2023 à 19:23
Signaler
Que doit on en penser ? Plus de souveraineté, endetter artificiellement, pas de recherche de paix et terrorisme, cela fait un cocktail qui ne porte pas à la confiance !

à écrit le 03/04/2023 à 19:20
Signaler
Trop lent, trop peu. Il faut donc arrêter de critiquer la Russie et la Chine : on ne peut pas faire grand chose contre eux... Quant aux djihadistes au Mali, on avait tellement peur de faire des dommages collatéraux qu'on s'est fait mettre dehors...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.