Naval militaire : consolidation allemande entre Lürssen et German Naval Yards Kiel

Lürssen et German Naval Yards Kiel ont réussi à trouver un accord historique en vue de se rapprocher au sein d'une société commune.
Michel Cabirol
Le milliardaire français Iskandar Safa au centre d'un rapprochement dans l'industrie navale militaire allemande
Le milliardaire français Iskandar Safa au centre d'un rapprochement dans l'industrie navale militaire allemande (Crédits : Privinvest)

La consolidation des chantiers navals militaires allemands étaient attendue. Elle est désormais en marche. Lürssen et German Naval Yards Kiel (GNYK) ont réussi à trouver un accord historique cette semaine en vue de se rapprocher au sein d'une société commune, laissant pour le moment (?) à quai ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS), qui faisait partie des négociations. Cette société sera dirigée par Lürssen, un groupe familial basé à Brême et qui construit des navires de guerre et des yachts de luxe. Il est à noter que les industriels allemands n'ont eu aucun état d'âme à se renforcer sur le plan national.

Les modalités du rapprochement entre Lürssen Group et GNYK (groupe Privinvest), propriété du milliardaire Iskandar Safa, qui possède également le chantier naval français CMN (hors du périmètre de l'opération), ne sont pas connues précisément. Mais l'objectif du rapprochement coule de source : renforcer l'efficacité des chantiers allemands à l'export et améliorer la structure des coûts afin de mieux satisfaire le client allemand. Cette opération, très fortement poussée par les autorités allemandes, reste encore soumise aux autorités de la concurrence.

Électrochoc

Le succès du chantier naval néerlandais Damen sur le projet de la marine allemande de frégates lourdes MKS-180 pourrait être un électrochoc salvateur pour l'industrie navale militaire germanique, aujourd'hui classée comme technologie clé par le gouvernement allemand dans le cadre du document de stratégie pour le renforcement de l'industrie allemande dans le domaine de la sécurité et de la défense. D'ailleurs, les négociations se sont déroulées avec l'appui et la participation de Norbert Brackmann, le coordinateur des dossiers navals pour le gouvernement allemand, qui a soutenu ce projet. Cette nouvelle entité va bénéficier d'une loi en vigueur depuis le 2 mai dernier exemptant d'appels d'offres les projets défense et sécurité jugés sensibles, dont les programmes navals.

L'Europe de l'industrie naval militaire se divise en deux. D'un côté, les chantiers navals privés se regroupent au nord de l'Europe ; de l'autre côté au sud de l'Europe, les chantiers navals étatiques se sont rapprochés (Naval Group et Fincantieri). Mais TKMS pourrait rapprocher les deux Europe. En parallèle des discussions menées avec Lürssen et GNYK, le groupe allemand négocie un rapprochement avec Fincantieri, pourtant déjà allié avec Naval Group. Les pourparlers avec le chantier naval italien portent sur l'hypothèse d'une coentreprise à 50-50 qui réaliserait un chiffre d'affaires combiné de quelque 3,4 milliards d'euros. Fincantieri apporterait ses activités de défense, qui ont généré un chiffre d'affaires de 1,6 milliard d'euros l'an dernier.

Michel Cabirol

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 5
à écrit le 15/05/2020 à 5:13
Signaler
German Naval Yards Kiel, si même les entreprises germaniques si mettent a avoir des noms anglais pour être a la mode...

à écrit le 14/05/2020 à 10:38
Signaler
"et qui construit des navires de guerre et des yachts de luxe." Bon ça va on est tranquille c'est pas comme ça qu'ils vont reconquérir leur empire. C'est qu'en ce moment, en cette période de crise sérieuse il faut les surveiller les allemands...

le 14/05/2020 à 20:07
Signaler
N'oubliez pas TKMS quand même le danger vient de là, l'Allemagne ayant réussi à mettre la main sur l'aéronautique et le terrestre français, il ne lui reste plus que la marine pour réaliser un de ses vieux rêves.

le 15/05/2020 à 10:09
Signaler
Facile avec notre vieille oligarchie collaborationniste.

à écrit le 14/05/2020 à 2:19
Signaler
.Fusion entre Allemands. Ce pays est trop puissant pour que Bruxelles censure. .Fusion entre Français : ce serait NON

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.