Supply chain : « 2024 va rester compliqué pour ATR » (Nathalie Tarnaud Laude, PDG d'ATR)

Pour la présentation des résultats commerciaux d'ATR en 2023, la PDG du leader mondial de l'aviation régionale, Nathalie Tarnaud Laude, a accordé une interview à La Tribune dans laquelle elle indique que l'avionneur devra encore lutter en 2024 contre les dysfonctionnements de sa chaîne de sous-traitance. Pour autant, ATR maintient le cap de son ambition de croissance à partir de 2025 après une année de stabilisation en 2024.
« Nous avons pour objectif de livrer plus de 40 avions cette année et d'atteindre un book-to-bill (ratio commandes/livraisons) supérieur à 1 » (Nathalie Tarnaud Laude, PDG d'ATR).
« Nous avons pour objectif de livrer plus de 40 avions cette année et d'atteindre un book-to-bill (ratio commandes/livraisons) supérieur à 1 » (Nathalie Tarnaud Laude, PDG d'ATR). (Crédits : ATR)

LA TRIBUNE - Lors de la présentation des résultats 2022, vous prévoyiez au moins 40 appareils livrés en 2023. Les difficultés récurrentes de la « supply chain » ne vous ont-elles pas permis d'atteindre cet objectif ?
NATHALIE TARNAUD LAUDE -
Nous avons eu effectivement une problématique de supply chain mais aussi des difficultés avec certains de nos clients, qui ont vécu une année difficile sur le plan financier. S'ils n'ont pas pu recevoir leurs appareils, c'est en raison de l'augmentation des taux d'intérêt qui a compromis les financements de ces avions. La tension sur les taux d'intérêt a renchéri de manière significative le coût de ces appareils pour les clients et a rendu la fin de l'année plus compliquée que prévue. ATR cherche actuellement des solutions de financement en partenariat avec ces compagnies aériennes. Sans ces difficultés, nous aurions atteint notre objectif : 40 appareils livrés (36 livraisons en 2023, ndlr). Les derniers appareils ne seront livrés qu'avec quelques semaines de retard. Nous avons d'ores et déjà livré en janvier deux avions supplémentaires à Indigo et Sky Express, qui étaient prévus en 2023. La livraison de ces deux appareils a été perturbée par des problèmes de supply chain. Enfin, les deux avions pour lesquels nous cherchons des solutions de financement, devraient être livrés très prochainement. Soyons très clair, nous n'avons pas été très loin de notre objectif. Je ne vais pas minimiser les efforts qu'il a fallu réaliser pour arriver à ce résultat avec une chaîne d'approvisionnement dont la gestion est restée extrêmement tendue toute l'année 2023.

Votre chaîne de sous-traitance va-t-elle être plus performante cette année ?
Nous nous attendons à une année également tendue, notamment au premier semestre. Pour ATR, 2024 va donc rester compliqué. Néanmoins, nous constatons des éléments d'amélioration. Sur les appareils livrés en début d'année, certains équipements pour lesquels nous avons eu des difficultés l'année dernière, arrivent dans les délais. La tendance à une amélioration pour certains équipements est positive. J'ai bon espoir que le deuxième semestre 2024 montre une amélioration de la situation. Nous avons beaucoup travaillé avec nos sous-traitants, qui ont pour leur part sérieusement pris ces problèmes avec beaucoup de détermination. C'est d'ailleurs pour cela que nous prévoyons en 2024 une année de stabilisation en raison des problèmes liés à notre chaîne de sous-traitance.

Et en 2025 ?
Avec ce travail au quotidien, j'ai bon espoir que 2025 déroule un scénario beaucoup plus positif qu'en 2024. Mais est-ce que 2025 sera plus fluide que 2024 en termes de chaîne de sous-traitance ? Je vais rester très, très prudente car j'avais espéré en 2023 que la chaîne de sous-traitance s'améliorerait de façon significative en 2024. En revanche, je maintiens le cap de notre ambition de croissance à partir de 2025. L'année 2024 devrait résoudre les sujets d'approvisionnement pour nous permettre de préparer notre « ramp up » (montée en cadence de la production, ndlr) tel que nous le souhaitons en 2025. C'est ce scénario que nous avons en tête.

Quel est l'objectif de livraisons en 2024 ?
Nous avons pour objectif de livrer plus de 40 avions cette année et d'atteindre un « book-to-bill » (ratio commandes/livraisons) supérieur à 1.

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