Inflation : E.Leclerc dit attendre trois mois avant de répercuter les hausses de prix des industriels et a gagné 800.000 clients

Les hausses des prix accordées aux industriels fournisseurs des centres E.Leclerc ne sont répercutées en magasin qu'après un délai de trois mois, permettant au distributeur d'être plus compétitif pendant cette période. Michel-Edouard Leclerc , président du comité stratégique, estime que cette politique commerciale a permis aux magasins de gagner 800.000 clients depuis janvier.
Michel-Edouard Leclerc, comme d'autres grands distributeurs, espère aussi un moratoire, pendant la période de forte inflation, sur l'entrée en vigueur de la loi Descrozaille.
Michel-Edouard Leclerc, comme d'autres grands distributeurs, espère aussi un moratoire, pendant la période de forte inflation, sur l'entrée en vigueur de la loi Descrozaille. (Crédits : CHARLES PLATIAU)

Un sursis pour le consommateur et une arme commerciale redoutable pour les magasins E.Leclerc. Pour « toute augmentation de tarif d'un fournisseur, on attend trois mois avant de l'appliquer », a déclaré dimanche sur LCI Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique du groupe de distribution éponyme. « Donc on a trois mois de meilleurs prix par rapport aux concurrents qui l'appliquent » dans des délais plus brefs, et « le consommateur, quand il va voir la publicité comparative, il va tout de suite voir la différence, même par rapport à Lidl, Système U, ou Intermarché ».

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En suivant cette feuille de route, Michel-Edouard Leclerc détaille avoir gagné « 800.000 clients supplémentaires dans les centres Leclerc depuis janvier ». Les supermarchés négocient chaque année entre décembre et le 1er mars avec leurs fournisseurs agro-industriels les conditions de vente de leur production qui sera ensuite écoulée dans les rayons. Dans un communiqué publié vendredi, intitulé « les Français ont besoin de baisses de prix rapides », la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD) a appellé vendredi « solennellement le Parlement à voter en faveur du projet de loi qui permet d'accélérer la clôture des négociations commerciales annuelles avec les plus grandes entreprises multinationales ».

Supprimer les marges d'au moins 10% sur les produits alimentaires des grands industriels

En verve, vendredi soir, le médiatique patron, sur BFM TV, a aussi demandé la suppression de l'obligation pour la grande distribution de pratiquer des marges d'au moins 10% sur les produits alimentaires des grands industriels. Cette disposition doit être maintenue au moins jusqu'en avril 2025 par la loi Descrozaille, qui entre en vigueur le 1er mars. Michel-Edouard Leclerc s'est dit « d'accord de respecter la loi pour que le paysan breton puisse avoir de meilleurs revenus ». « Mais quand c'est Procter & Gamble, Unilever, Nestlé. On nous oblige à prendre une marge de 10% sur du chocolat qu'on ne produit pas en France, sur de l'eau minérale, dites-moi comment ça arrive aux agriculteurs », a-t-il poursuivi, estimant que cette disposition « pouvait faire sens pendant les vingt ans de déflation », mais pas actuellement. « Qu'on supprime ces obligations de marger sur des produits dont l'agriculture française ne bénéficie pas », a-t-il lancé, rappelant ironiquement « qu'il y a quinze jours on nous demandait de vendre de l'essence à perte et que là on nous oblige à prendre cette marge de 10% ».

Demande d'un moratoire sur la loi Descrozaille

Michel-Edouard Leclerc, comme d'autres grands distributeurs, espère aussi un moratoire, pendant la période de forte inflation, sur l'entrée en vigueur de la loi Descrozaille. La FCD a aussi appelé dans un communiqué, « la représentation nationale à permettre le maintien, pendant un an, de promotions supérieures à 34% sur les produits de droguerie et d'hygiène, vendus par les grandes marques internationales », appelant ainsi les parlementaires à différer d'un an l'entrée en vigueur de la loi Descrozaille, prévue pour le 1er mars. Or, cette loi est issue d'une proposition de loi, et non d'un projet de loi gouvernemental, et seuls les parlementaires peuvent la modifier.

Le 12 septembre sur France Info, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet avait paru défavorable à ce moratoire : « je ne suis pas de celles qui veulent défaire ce que l'on vient de faire » avait-elle dit. Réponse de Michel-Edouard Leclerc, sur la même antenne : « il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis ». Il a ensuite assuré qu'il n'avait pas compris « que le propos était personnalisé, je suis désolé, je n'avais pas à parler comme cela, je m'en excuse publiquement ».

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 02/10/2023 à 16:05
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et les quelques baisses, elles seront répercutées de suite ou trois mois après ? :-) Les grandes marques étrangères de tous types produits ont des usines en France ou importe-t-on leurs articles (bon, le chocolat il vient de loin, mais peut être gér...

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