Grève dans l'automobile aux Etats-Unis : Ford renvoie temporairement 330 travailleurs supplémentaires

Le constructeur pointe les conséquences de la grève qui paralyse par ricochet plusieurs lignes de production. Ces 330 renvois temporaires s'ajoutent à 600 autres mi-septembre.
Ces « renvois » sont effectifs à partir du 30 septembre pour le site de Chicago dans l'Illinois et du 2 octobre pour celui de Lima dans l'Ohio.
Ces « renvois » sont effectifs à partir du 30 septembre pour le site de Chicago dans l'Illinois et du 2 octobre pour celui de Lima dans l'Ohio. (Crédits : USA TODAY NETWORK via Reuters Connect)

Le conflit social chez Ford se durcit. Le constructeur automobile américain, touché comme ses concurrents General Motors et Stellantis depuis mi-septembre par une large grève, a confirmé ce lundi le renvoi temporaire de centaines d'employés supplémentaires en conséquence de ce mouvement social.

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« Notre système de production est hautement interconnecté, ce qui signifie que la stratégie de grève ciblée de l'UAW (syndicat United Auto Workers, NDLR) entraîne des effets par ricochet sur des sites n'étant pas directement visés par l'arrêt de travail », a déclaré le groupe.  « Il a été demandé à environ 330 employés de ne pas venir travailler », a indiqué Ford. Ces « renvois » sont effectifs à partir du 30 septembre pour le site de Chicago dans l'Illinois et du 2 octobre pour celui de Lima dans l'Ohio.

L'arrêt de travail dans une usine Ford de Chicago « affecte directement », selon les mots du constructeur, les opérations d'une usine d'emboutissage, également située à Chicago, et un site de fabrication de moteurs à Lima. Ces deux derniers fournissent en effet des pièces détachées pour approvisionner la production du premier.

Plusieurs vagues de licenciements déjà observées

Ces 300 « renvois temporaires » s'ajoutent aux 600 personnes déjà renvoyées temporairement faute d'activité par Ford depuis le 15 septembre, au début du mouvement de grève. De même, Stellantis et General Motors ont également coupé dans les effectifs de plusieurs sites pour les mêmes raisons. Ces licenciements partiels, s'ils peuvent se justifier par la baisse réelle d'activité industrielle, constituent aussi un argument - voire une menace - de poids des constructeurs pour convaincre les syndicats d'hâter la fin du mouvement social.

Dans un premier temps, l'UAW avait appelé près de 13.000 de ses 146.000 adhérents au sein des trois constructeurs à cesser le travail. Progressivement, quelque 5.600 se sont ajoutés une semaine plus tard faute d'avancée dans les négociations, puis 7.000 supplémentaires la semaine suivante. Aujourd'hui, près de 25.000 travailleurs ont arrêté de travailler pour suivre la grève. Malgré le dernier appel de vendredi, la majorité des 146.000 personnels syndiqués au sein des trois grands constructeurs continuent toutefois à travailler à leur poste.

Les discussions se poursuivent

Selon une source proche des négociations, les discussions se sont poursuivies lundi avec les trois constructeurs dans ce qui ressemble de plus en plus à un bras de fer. Le dossier est désormais scruté au-delà des bastions des constructeurs, jusqu'à la Maison Blanche. Les grévistes ont reçu le soutien du président Biden en personne qui s'est rendu sur l'un de leur piquet de grève du Michigan la semaine dernière.

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Le chef de l'Etat a publiquement soutenu que le syndicat pouvait légitimement réclamer une hausse de salaire de l'ordre de 40% sur la durée de la nouvelle convention, soit quatre ans, en raison des profits réalisés par les constructeurs. Candidat déclaré à la présidentielle de 2024, l'ancien président Donald Trump s'est rendu lui aussi dans la région, où il a tenu une réunion publique sur un site de fabrication de pièces détachées, qui n'appartient à aucun des trois grands constructeurs et qui ne comprend pas de syndicat.

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Commentaire 1
à écrit le 03/10/2023 à 8:44
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C'est mal barré pour l'augmentation de 40%...

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