ProLogium va toucher 1,5 milliard d'euros de subventions pour construire son usine de batteries à Dunkerque

Le projet d'usine de l'industriel taïwanais prévoit au total 5,2 milliards d'euros d'investissements, dont 1,5 milliard d'euros de subventions publiques. La construction du site doit débuter au second semestre 2024, pour un lancement de la production prévu à la fin de l'année 2026.
Vincent Yang, PDG de Prologium, et Emmanuel Macron en juillet dernier lors du sommet Choose France à Paris.
Vincent Yang, PDG de Prologium, et Emmanuel Macron en juillet dernier lors du sommet Choose France à Paris. (Crédits : POOL)

C'était la dernière grande inconnue autour de la future usine de batteries ProLogium à Dunkerque (Nord), dont l'implantation a été confirmée au printemps a l'occasion d'une visite sur place d'Emmanuel Macron. Le montant de la subvention versée au fabricant taïwanais de batteries se chiffre désormais à 1,5 milliard d'euros, a annoncé Prologium ce jeudi 3 août, dans un communiqué.

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La subvention et son montant ont été validés par la Commission européenne pour qu'elle colle aux règles européennes en matière d'aides d'Etat à la recherche, au développement et à l'innovation (RDIF), a indiqué le groupe.

Le projet dunkerquois contribuera à « promouvoir une chaîne de valeur innovante des batteries pour véhicules électriques en Europe, tout en limitant les éventuelles distorsions de concurrence », a souligné Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la Concurrence.

Le versement d'1,5 milliard d'euros s'étale en plusieurs tranches jusqu'en 2029, pour un investissement total de 5,2 milliards d'euros, avec à la clef 3.000 emplois dans l'usine et 12.000, indirects, pour le territoire.

L'enveloppe doit servir « de soutien solide au projet de ProLogium pour la recherche et le développement d'une nouvelle génération de batteries pour véhicules électriques ainsi que pour l'installation d'une gigafactory de 48 gigawattheures à Dunkerque », ce qui doit permettre d'équiper 500.000 à 750.000 véhicules électriques par an.

Technologie expérimentale

Le groupe taïwanais compte produire des batteries à électrolyte solide, une solution prometteuse en termes de performance et de sécurité. Les batteries solides sont censées pallier plusieurs limites des batteries lithium-ion actuelles : plus d'autonomie, plus de sécurité, moins d'incendies, et un temps de charge plus rapide. Mais leur production à grande échelle n'est pas totalement maîtrisée. La première chaîne de démonstration à grande échelle de ProLogium doit commencer à tourner à la fin de l'année, à Taoyuan (Taïwan).

A Dunkerque, la construction de l'usine doit débuter au second semestre 2024, pour un lancement de la production prévu à la fin de l'année 2026. Le site sera situé non loin de l'usine de batteries de Stellantis, inaugurée fin mai, mais aussi de celles de Renault et Verkor. ProLogium cherche également un emplacement pour son centre de recherche et développement.

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Trois autres projets d'usines sont prévus en France, toutes dans le Nord et le Pas-de-Calais. La première, construite par ACC (coentreprise de Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz) doit ouvrir dans les prochains mois à Douvrin près de Lens (Pas-de-Calais). Une usine du groupe sino-japonais AESC-Envision doit produire des batteries pour Renault à Douai (Nord) à partir de début 2025 et un troisième site de la startup grenobloise Verkor doit entrer en production à Dunkerque à partir de mi-2025, avec également Renault pour principal client.

(Avec AFP)

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Commentaires 12
à écrit le 04/08/2023 à 14:57
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Donner 1.5 milliard euro de pourboire à une société taiwanaise pour refaire l'image de salvateur international macron et apaiser les chinois en même temps ?

à écrit le 04/08/2023 à 9:28
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Que de négativité dans les commentaires. Le taïwanais arrive aves 3.7 milliards d'argent frais et crée 3000 emplois locaux sur une technologie annoncée en recherche intensive depuis des années et dont la France ne peut même pas rêver. Tiamat est le s...

à écrit le 04/08/2023 à 9:00
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Une drôle de notion de défendre une souveraineté industrielle, certains pays donne dans la recherche fondamentale de haut niveau alors que d'autres sont dans la subvention et son corolaire la dette. Supprimons sciences-Po ça sera un bon début pour in...

à écrit le 04/08/2023 à 8:41
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Cela sent encore les avions renifleurs sous Giscard ! Toujours aussi stupide avec l'argent public !

à écrit le 04/08/2023 à 8:37
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Individualisation des gains et socialisation des pertes notre économie est entre les mains de pures ploucs.

le 04/08/2023 à 18:31
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Ils vont être content les actionnaires. Leur investissement est valorisé de presque 30% sans pratiquement aucun risque. C'est une rentabilité incroyable et tellement facile que je suis persuadé que les actions sont déjà pré-vendues. Et nous, quand on...

à écrit le 04/08/2023 à 7:35
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la ' reindustrialisation dans la souverainte juste et bienveillante a la francaise', c'est que plus aucun francais ne veut investir en france y subir lois normes impots et insultes bien a gauche donc bien tolerants, c'est plutot des groupes etrangers...

à écrit le 04/08/2023 à 7:14
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Ils vont toucher la subvention et on connait la suite après .

à écrit le 03/08/2023 à 17:25
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on va piquer ce fric aux entreprises Françaises qui n'auront d'autre solution que de délocaliser

à écrit le 03/08/2023 à 17:18
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comme toujours on va se vanter de l'attractivité de la FRANCE mais en CACHANT que bien souvent ces entreprises subventionnées repartent à l'étranger au bout de 5 ans

à écrit le 03/08/2023 à 17:04
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La frénésie des implantations en Europe donne le tourni. Dans la prochaine décennie il faudra gérer les fermetures pour deux raisons. Nous sommes au début de la techno des batteries. La recherche très active va modifier les matériaux et pire être mêm...

le 04/08/2023 à 2:37
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Et qu'est ce que vous proposez ? Que ce soit l'état qui décide quelles entreprises doivent investir et sur quelles technologies ? Et ce alors que ce sont des capitaux privés investis qui rapportent énormément d'argent à l'état (les 1.5 milliards étan...

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