Immobilier : la maison ancienne perd de sa superbe chez les primo-accédants franciliens

EXCLUSIF. Lorsqu'ils en ont les moyens, les Franciliens se tournent davantage vers l'appartement neuf et de moins en moins vers la maison individuelle. C'est le constat pour le moins surprenant qui ressort d'une étude réalisée par Harris Interactive pour le promoteur, constructeur et bailleur social Procivis, auprès de 2.060 Franciliens.
(Crédits : REUTERS/Charles Platiau)

La maison individuelle fait-elle toujours rêver ? Selon le « baromètre habitat », une étude annuelle réalisée depuis 2020 par Harris Interactive pour le promoteur, constructeur et bailleur social Procivis, 75% des Français l'érigent en « logement idéal ». Ce sont 16 points de plus qu'en Île-de-France. En région parisienne, seuls 59% des 2.060 sondés souhaitent vivre en maison, contre 69% en 2021. A la place, 27% des Franciliens interrogés préféreraient en effet acheter un appartement neuf, contre 20% au niveau national.

Lire aussiImmobilier : les réservations de logements neufs poursuivent leur dégringolade

Que regardent les Franciliens avant d'acheter ?

Et pour cause, plus de la moitié (61%) des habitants d'Île-de-France regardent l'isolation thermique de leur futur logement avant de déménager. Et ce, devant la luminosité (59%), l'isolation phonique (58%) et le nombre de pièces disponibles (55%).

« La banque regarde de plus en plus l'étiquette énergétique avant d'accorder un emprunt. En effet, plus la classe du logement est basse, plus il y aura de travaux, et donc un besoin financier suppplémentaire », décrypte Yannick Borde, résident de Procivis et maire (Horizons) de Saint-Berthevin (Mayenne), auprès de La Tribune.

Il ne croit pas si bien dire. 39% des panélistes se sont ravisés sur un achat en voyant la facture des travaux. A l'heure où les taux d'intérêt dépassent les 4% et où les prêts à taux zéro (PTZ) sont principalement fléchés vers les appartements neufs en zone tendue, c'est-à-dire où l'offre est inférieure à la demande, les Franciliens se détournent de facto des logements anciens. Le calendrier d'interdiction à la location des passoires thermiques se resserre d'ailleurs progressivement. Dès 2025, avant 2028 et 2034, les habitats étiquetés G, F et E ne pourront plus être loués.

Outre la performance énergétique de leur futur habitat, 61% des Franciliens interrogés privilégient l'accès à un Internet très haut débit. Un critère que Yannick Borde de Procivis explique par « la demande de télétravail ». Depuis la pandémie de Covid-19, les résidents d'Île-de-France ont pris l'habitude de concilier télétravail et vie de bureau. Une routine qui les pousse à rechercher les meilleures conditions possibles pour travailler.

« Il y a une vraie attractivité autour des pôles gares, qui permettent un accès facilité vers la ville et le bureau », souligne Yannick Borde, commanditaire de l'étude.

Lire aussiTélétravail-bureau : les salariés franciliens veulent une organisation sur-mesure

Vers où se tourne leur attention ?

C'est pour toutes ces raisons que près de la moitié - 47% - des panélistes se tourne désormais vers le logement neuf. D'autant que leur envie de devenir propriétaire reste forte, avec 67% des Franciliens - et même 85% des moins de 35 ans - qui se fixent cet objectif. Une forte demande à laquelle les maires se doivent de répondre sous peine de perdre des habitants.

« ll faut construire pour maintenir la population. Les départs d'enfants, les séparations, le vieillissement... Il faut entre construire entre 1 et 1,5 logement neuf pour maintenir le rythme. Les maires qui ne veulent pas construire se trompent », affirme Yannick Borde.

Pour aller où ?

69% des sondés préfèrent, en outre, rester dans le même environnement, tandis que 13% souhaiteraient emménager dans une zone rurale. Annoncé lors du premier confinement du printemps 2020, l'exode des métropolitains n'a duré qu'un temps et reste aujourd'hui un phénomène marginal.

«  Les gens avaient envie de quitter un environnement hyper dense pour la campagne. Finalement, la réalité est plus modérée. Les Français veulent passer à des villes de strates inférieures, pas forcément à la ruralité. », indique Yannick Borde.

A condition, toutefois, de pouvoir en avoir les moyens économiques et financiers. Ce qui n'est pas chose aisée avec l'inflation qui grève le pouvoir d'achat des ménages.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 21/11/2023 à 7:31
Signaler
Trop chères, pas assez bien isolées maintenant je pense qu'une bonne vieille ferme de chez nous en bon état est aussi bien isolée voir mieux qu'une maison phœnix hein et autres maisons construites à la va vite, quand on voit comme c'est fait...

à écrit le 20/11/2023 à 19:31
Signaler
En neuf, les normes de constructions sont censées être 'modernes' (dont la catégorie du classement DPE) et les frais de notaire sont plus faibles en %. Y a 30 ans j'avais pu avoir une remise sur le prix demandé, le bâtiment était construit depuis 1 a...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.