Immobilier : le budget 2024 insuffisant pour arrêter l’hécatombe dans le neuf, tacle un rapport

Le député Horizons François Jolivet a publié ce lundi un rapport parlementaire sur la crise que la construction et le logement neuf subissent. A ses yeux, le projet de budget 2024 ne permettra pas « de répondre à la crise nationale de la production de logements neufs ».
La Fédération des promoteurs immobiliers a annoncé une chute des réservations de logements neufs au deuxième trimestre de 30% sur un an, particuliers et professionnels compris.
La Fédération des promoteurs immobiliers a annoncé une chute des réservations de logements neufs au deuxième trimestre de 30% sur un an, particuliers et professionnels compris. (Crédits : Reuters)

Le gouvernement, n'en fait pas assez pour le logement neuf, en proie a une profonde crise. Voilà ce qui ressort d'un rapport parlementaire, publié ce lundi 13 novembre, centré sur le projet de budget 2024 adopté en première lecture à l'Assemblée nationale la semaine passée.

« Les mesures budgétaires connues au jour de la rédaction de ce rapport ne permettront pas de répondre à la crise nationale de la production de logements neufs », affirme le député Horizons François Jolivet, rapporteur spécial du texte.

Lire aussiBudget 2024 : les parlementaires interpellent le gouvernement sur la crise du logement

Quatre milliards d'euros de TVA pourraient ainsi manquer à l'État « dans le meilleur scénario », selon ce rapport, tandis que les collectivités, avec les départements en première ligne, risquent de souffrir de la chute des transactions immobilières, qui leur rapporte des droits de mutation (DMTO) compris dans les « frais de notaire ».

Forte chute des réservations de logements neufs

Et pour cause, le 14 septembre dernier, la Fédération des promoteurs immobiliers a annoncé une chute des réservations de logements neufs de 30% au deuxième trimestre sur un an, particuliers et professionnels compris. Une estimation qui rejoint celle du ministère de la Transition écologique, qui faisait état, au deuxième trimestre, d'une chute de 40% des réservations de particuliers.

Lire aussiImmobilier : faut-il plafonner les prix de vente des logements neufs pour résoudre la crise ?

A l'origine de cette crise majeure, la baisse de pouvoir d'achat des acquéreurs. La remontée des taux directeurs opérée par la Banque centrale européenne (BCE) au dessus de 4% a entraîné une remontée brutale du coût du crédit. Couplé à une augmentation des coûts de construction, il a amené de nombreux acheteurs à renoncer à leur projet d'immobilier neuf.

Lire aussiImmobilier: pourquoi le recentrage du PTZ et la suppression du Pinel font débat

« Cela fait environ trois ans que nous voyons les signes avant-coureurs de cette crise, et nous constatons que les réponses apportées par les décideurs, nos gouvernants, ne sont pas à la hauteur des enjeux de la filière », avait fustigé fin juillet le PDG du groupe Vinci, Xavier Huillard.

Entre 150.000 et 300.000 emplois menacés

Le coup de froid sur le marché du neuf devrait avoir des répercussions sur les emplois dans le secteur de la construction. Ainsi, François Jolivet, craint 180.000 destructions d'emplois dans la filière immobilière en 2024. La Fédération française du bâtiment (FFB), elle, table sur 150.000 emplois menacés d'ici à 2025 tandis que ce chiffre monte à quelque 300.000 emplois selon la FPI.

C'est surtout pour éviter une telle casse sociale que le député Horizon « appelle de ses vœux un plan de sauvetage de la production neuve », a-t-il déclaré dans son rapport.

De son côté, Pascal Boulanger, le président de la FPI réclame une aide « d'urgence », pouvant prendre la forme d'une exonération de droits de succession sur l'achat de logements neufs, et des incitations financières à la construction pour les communes quand la FFB, elle, réclame notamment le redéploiement du PTZ sur 40% du territoire et la revalorisation de ses barèmes.

La fiscalité des Airbnb pointée du doigt par le rapport

La crise du neuf n'est pas la seule problématique immobilière pointée par le rapporteur spécial. Celui-ci déplore également le manque d'ambition de la réforme de la fiscalité des meublés touristiques type Airbnb comprise dans le projet de loi de finances, adopté sans vote par l'Assemblée nationale via l'usage de l'article 49.3 de la Constitution. Le gouvernement a annoncé une réforme plus profonde de la fiscalité locative pour 2025.

Le rapport se félicite en revanche des financements supplémentaires débloqués par le gouvernement pour les bailleurs sociaux (400 millions d'euros par an pendant trois ans) et du maintien du nombre de places en hébergement d'urgence à un niveau élevé (environ 200.000).

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 8
à écrit le 14/11/2023 à 8:09
Signaler
Concernant l'article sur le coût des constructions neuves et en dehors des hausses des taux de crédits et des matériaux, vous avez oublié de cité les énormes contraintes écologiques (et pas forcément justifiées) que l'on impose aux personnes voulant ...

à écrit le 13/11/2023 à 18:15
Signaler
pas besoin d'etre expert compable pour comprendre : des taux d'empruns tres eleves sans compter l'assurance des prix a la contruction qui augmentent des salaires qui ne suivent plus plus l'incertitude internationale le tout conjugue sa coince a ...

à écrit le 13/11/2023 à 15:37
Signaler
Il n'est pas surprenant qu'Horizons demande des aides, le fonds de commerce de la droite classique depuis des décennies consistant depuis un bon demi-siècle à creuser les déficits pour subventionner la rente et la spéculation immobilière...

à écrit le 13/11/2023 à 14:58
Signaler
"Entre 150.000 et 300.000 emplois menacés" Moins de poste en tension donc.

à écrit le 13/11/2023 à 14:17
Signaler
être propriétaire en France est un vrais supplice de Sisyphe tous les ans . Foncier , taxe , loyer, norme , agence , impôt , CSG , réparation, mise au norme , changement de législation ,EDF ,EAU , assurances , vol , dégradation ,squat ... Tous le...

le 13/11/2023 à 15:36
Signaler
Il n'est pas surprenant qu'Horizons demande des aides, le fonds de commerce de la droite classique depuis des décennies consistant depuis un bon demi-siècle à creuser les déficits pour subventionner la rente et la spéculation immobilière...

le 13/11/2023 à 17:00
Signaler
Cela a déja été fait avec les terres agricole par les Safer, c'est une nationalisation forcée de type URSS

à écrit le 13/11/2023 à 13:09
Signaler
Ce député Horizons devrait s adresser directement à Macron, car si les causes décrites sont exactes, c est surtout la volonté de fer de Macron d empêcher l immobilier (même et surtout par les plus riches), qui est le problème de fond : les Français ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.