
Pendant que l'hostilité entre Suez et Veolia perdure, Ardian travaille. Le fonds dirigé par la puissante Dominique Senequier est toujours intéressé par le lancement d'une OPA sur Suez, projet sur lequel il se penche main dans la main avec le conseil d'administration de sa cible, révèle ce vendredi Le Figaro.
Au début de l'automne, Ardian, qui affiche plus de 13 milliards d'euros d'actifs, avait d'abord constitué le principal espoir pour Suez, qui tentait de construire une offre alternative à celle de Veolia, prêt à acheter 29,9% de son capital à Engie. Il s'était toutefois ensuite retiré de la course, découragé par l'apparente détermination d'Engie à vendre à Veolia. Le jour même, le conseil d'administration d'Engie avait d'ailleurs accepté l'offre de ce dernier.
Depuis, les contacts entre Ardian et Suez ont repris, selon Le Figaro. Les deux sociétés échangent notamment des informations devant permettre à Ardian de construire une offre, tout en étant attentives à ne pas exposer Suez à une obligation de communication officielle aux marchés financier, avant que le projet ne soit suffisamment structuré.
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18,50 euros par action
Le plan d'Ardian serait de lancer une OPA sur 100% du capital de Suez, pour ensuite retirer le groupe de la Bourse. Le prix évoqué est de 18,50 euros par action: 50 centimes de plus de ce que Veolia a payé à Engie et promet aux autres actionnaires dans le cadre de l'OPA qu'il compte également lancer.
Les 11,6 milliards nécessaires pour réaliser l'opération seraient investis par un consortium d'investisseurs encore à définir, mais que Bercy veut à dominante française. Le retour sur investissement serait assuré par les dividendes que Suez promet d'accroître grâce à son plan stratégique "Shaping Suez 2030", ainsi que par "la plus-value attendue lors de la réintroduction en Bourse de la société, dans six à huit ans", explique Le Figaro, citant une source de Suez.
Dans un communiqué publié dans la matinée, Ardian confirme "être attentif aux différents scénarios qui pourraient résulter de la situation actuelle du groupe Suez, et évaluer son éventuelle participation à certains d'entre eux". Le fonds précise toutefois "n'avoir arrêté aucune position, ni mode opératoire", et n'avoir "donc formulé aucun prix".
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