Industrie : la production française se maintient mais subit encore les coûts de l'énergie

La production industrielle française a crû de 1,1% en décembre par rapport à novembre d'après l'Insee. Un deuxième mois consécutif de hausse dû à un net regain de production dans la branche des industries extractives, de l'énergie et de l'eau. Malgré ces bons résultats, la production industrielle a reculé de 0,2% au quatrième trimestre 2022 comparé à la même période un an plus tôt. L'explosion des coûts de l'énergie qui se poursuit impacte toujours fortement le secteur.
Malgré les bons résultats enregistrés en novembre et décembre, la production industrielle du quatrième trimestre 2022 recule de 0,2% par rapport à celle de la même période en 2021.
Malgré les bons résultats enregistrés en novembre et décembre, la production industrielle du quatrième trimestre 2022 recule de 0,2% par rapport à celle de la même période en 2021. (Crédits : LISI NIESNER)

Le secteur de l'industrie reprend de petites couleurs pour le deuxième mois consécutif. La production a en effet augmenté de 1,1% en décembre, d'après des chiffres publiés ce vendredi 3 février par l'Insee. Mais toutefois à un rythme inférieur qu'en novembre (+2%).

Composante majeure de la production industrielle, le secteur de la construction a connu un léger repli (-0,1%). Et ce lui de la production manufacturière a modestement progressé en décembre (+0,3% sur un mois). Ce alors que l'activité manufacturière s'est repliée dans le pays. L'indice PMI du cabinet S&P Global, qui sert de référence, a en effet atteint 49,2 points pour l'ultime mois de l'année 2022. C'est mieux qu'en novembre et octobre - il était à respectivement 48,3 et 47,2 - mais un inférieur à 50 signifie néanmoins une contraction de l'activité. Les raisons de cette décélération n'ont pas changé depuis plusieurs mois : « L'inflation, le ralentissement de l'activité économique et la hausse des prix de l'énergie », selon le cabinet.

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Au sein du secteur manufacturier, la production de matériels de transport a bondi en décembre de 8,3% par rapport à novembre, celle de l'industrie agroalimentaire reculant à l'inverse de 1,7%.

Les industries extractives, de l'énergie et de l'eau enregistrent aussi une bonne performance en décembre (+6% après -0,3% en novembre). Cela s'explique notamment par « une nette augmentation (...) dans la distribution de combustibles gazeux » et dans la production d'électricité, alors que plusieurs réacteurs nucléaires ont redémarré en décembre après des mois d'arrêt. EDF avait en effet réussi à atteindre 40 réacteurs en marche sur le dernier mois de 2022, contre 24 fin août. D'autres ont encore été remis en route depuis puisque l'énergéticien comptait 44 réacteurs en fonctionnement en janvier, sur ses 56.

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Un quatrième trimestre en recul

Malgré les bons résultats enregistrés en novembre et décembre, la production industrielle du quatrième trimestre 2022 recule de 0,2% par rapport à celle de la même période en 2021. « Du fait du recul de la production dans l'énergie », détaille l'Insee. C'est toutefois nettement moins qu'envisagé par le gouvernement. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, s'appuyant sur une estimation de France Industrie, avait en effet envisagé mi-octobre une chute sur un an nettement plus brutale, de 10%.

Selon les chiffres publiés ce vendredi par l'Insee, entre le dernier trimestre de 2021 et celui de 2022, la production de la branche industries extractives, énergie et eau a plongé de 14,5%. Une chute insuffisamment compensée par les progressions enregistrées dans l'industrie manufacturière (+2,6%) et la construction (+3%). La production industrielle du quatrième trimestre 2022 est également légèrement inférieure (-0,7%) à celle du trimestre précédent.

Au troisième trimestre 2022, la production industrielle était restée quasiment stable, avec un léger fléchissement de 0,1%.

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L'explosion des coûts de l'énergie toujours en cause

Le secteur industriel subit toujours de plein fouet l'explosion des coûts de l'énergie. Ils avaient augmenté de +15,1% sur un an en décembre et ont encore progressé de plus de 16% en janvier, toujours selon l'Institut national de la statistique et des études économiques.

D'après l'institut, les prix de l'énergie « rebondiraient du fait de la hausse des prix des produits pétroliers, en partie due à la fin des remises sur les carburants, et de celle, encadrée, des prix du gaz ». La fin de la remise à la pompe de 10 centimes d'euros par litre a, en effet, pris fin. Une mesure à laquelle s'est ajouté le passage du plafonnement de la hausse du prix du gaz de 4% à 15% depuis le premier janvier 2023.

Cette accélération des prix de l'énergie serait en tout cas l'une des raisons de la légère hausse de l'inflation en France au mois de janvier, considère l'Insee. La hausse des prix à la consommation a atteint 6% sur un an en janvier, soit plus qu'en décembre où l'inflation était tombée à 5,9%, selon une première estimation publiée ce mardi.

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(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 03/02/2023 à 17:20
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Quand le gouvernement,voudra bien sortir du marché européen de l'énergie ,on dirait qu'il préfère que les entreprises ferme , comme d'habitude il ont un train de retard,mes c'est plus important de faire la réforme de la retraite, Mr Lemaire préfère ...

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