
Le commerce extérieur français reste toujours à la peine. Selon une récente étude de la direction générale des entreprises (DGE), le solde des produits manufacturés a reculé encore de 7,1 milliards d'euros en 2017 pour atteindre un déficit cumulé de 51 milliards d'euros, un record depuis le début des années 2000. En dépit d'une conjoncture bien plus favorable et d'un taux de croissance exceptionnel de 2,3% en 2017, l'industrie française continue de connaître d'amples difficultés malgré les différents plans d'aide au secteur imaginé par tous les gouvernements successifs ces dernières décennies. Les différentes politiques économiques censées soutenir le secteur semblent obtenir bien peu de résultats favorables au regard des efforts consentis et des sommes investies.
Une accélération des importations
Les auteurs de l'étude expliquent que cette dégradation repose avant tout sur une accélération des importations (+5,8% en valeur après 1,4% en 2016). Cette hausse n'a pas été compensée par un rebond suffisant des exportations (+4,7% après -0,2% en 2017). Encore en excédent en 2004, le solde n'a cessé de se dégrader jusqu'en 2011, où il s'est établi à -46,8 milliards d'euros. Le solde s'est par la suite nettement amélioré en 2012 (hausse de 9,4 milliards d'euros), avant de se stabiliser jusqu'en 2015. Entre 2015 et 2017, l'écart entre les importations et les exportations n'a cessé de s'amplifier.
Malgré ce creusement du déficit, les échanges de produits manufacturés ont tendance à croître ces dernières années dans le contexte d'une accélération du commerce mondial de marchandises (4,7% en volume après 1,8% en 2016), ce qui correspond à la plus forte hausse depuis 2011.
"Cette accélération du commerce mondial a notamment été portée par la croissance de l'investissement et le dynamisme des activités d'assemblage. Elle a concerné l'ensemble des continents, comme l'Asie (+ 8,2%, après 2,9% en 2016), l'Amérique du Nord (+ 4,1%, après + 0,4% en 2016) et l'Europe (+ 3,0%, après + 2,1% en 2016)" rappelle l'étude.
Dans sa note de conjoncture de juin dernier, l'Insee rappelait que le solde manufacturier s'est aussi bien dégradé pendant les récessions ou ralentissements économiques que durant les phases d'expansion. Pour expliquer ce creusement exceptionnel de 2017, l'institut de statistiques publiques indique que :
"Les approvisionnements exceptionnels de certaines branches manufacturières tout au long de l'année 2017 ont pesé sur le solde manufacturier en 2017. Ainsi, en 2017, malgré l'envolée des exportations manufacturières par rapport à 2016 (+5,0% après +1,9%), la vive croissance de la demande intérieure de la France a empêché une réduction de son déficit commercial manufacturier."
Dégradation du solde avec l'Union européenne
Le solde de la France s'est particulièrement dégradé avec les pays de l'Union européenne. Cette détérioration des échanges extérieurs est particulièrement visible avec l'Allemagne (baisse de 3 milliards d'euros du solde à - 17 milliards d'euros). Les mauvaises performances commerciales ont particulièrement été marquées avec le Royaume-Uni dans le contexte du Brexit. La dépréciation de la livre Sterling, le ralentissement de la demande intérieure et les incertitudes relatives aux négociations entre l'UE et le royaume ont contribué à diminuer les performances des entreprises françaises. La crise politique qui mine actuellement le gouvernement britannique pourrait encore aggraver les relations commerciales entre les deux pays.
Hausse de la production
Malgré ces mauvais résultats dans les échanges, l'industrie manufacturière a connu une hausse de sa production manufacturière entre 2016 et 2017 de 2,8% (contre 0,3% l'année précédente et 1,4% en 2015). Une première depuis la phase de croissance du milieu des années 2000 (+1,2% entre 2003 et 2007). L'année dernière, le niveau de la production manufacturière française se situait 8,4% au-dessus de son niveau de 2009, mais 9,7% en deçà de celui de 2007. Le secteur de l'industrie a été particulièrement frappé par la crise économique et financière de 2008/2009, et n'a que partiellement rebondi en 2010 et 2011. La crise des dettes souveraines en zone euro a fini par plonger l'industrie manufacturière dans de graves difficultés pour plusieurs années.
Depuis le troisième trimestre 2016, l'activité manufacturière a retrouvé des couleurs. Tirée par une demande intérieure en produits manufacturés, l'activité industrielle a vu son activité croître régulièrement depuis, soutenue par "une augmentation de la demande de consommations intermédiaires adressée par l'ensemble des entreprises et les administrations publiques (+ 3,2%, après + 2,8% en 2016.)"
Une amélioration de la compétitivité-prix
La hausse de la production s'est accompagnée d'une amélioration de la compétitivité-prix de l'industrie manufacturière. La hausse des prix à la production en 2017 (2,2%) a été moins élevée que dans la zone euro (+2,7%) malgré la remontée des prix du pétrole et des taux de change parfois défavorables.
Sur le front de l'emploi, les effectifs salariés intérimaires ont augmenté pour la quatrième année consécutive en 2017 (+13,8%, soit 34.800). Cette évolution de l'emploi salarié intérimaire a entraîné le premier rebond de l'emploi salarié dans l'industrie manufacturière depuis 2001 mais cette embellie est loin d'être idyllique pour le tissu industriel français.
Une désindustrialisation en marche
En dépit de quelques indicateurs favorables, le poids de l'industrie dans l'économie française ne cesse de se dégrader depuis des années. Et malgré le plan de soutien du gouvernement français prévu pour ce secteur et une embellie de l'activité économique l'année dernière, il semble que le processus de décomposition du tissu industriel soit inéluctable. Les derniers chiffres du ministère de l'Économie indiquent qu'entre 2000 et 2016, le poids de l'industrie dans l'économie française est passé de 16,5% à 12,5% du produit intérieur brut.
Du côté de l'industrie manufacturière, l'évolution est quasi similaire à celle de l'industrie en général. Dans une perspective historique plus large, les données de la Banque mondiale illustrent parfaitement la perte de vitesse de l'industrie dans la valeur ajoutée française depuis plusieurs décennies.
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Et bien en France c'est ce qui se passe tous les jours par le biais des participations de l'état et de ses "ex(futures)-nationalisées. L'état-arbitre se mêle du jeu sans vergogne et du fait de son poids titanesque tue les PME/PMI/ETI en leur interdisant de participer, aidé en cela par des syndicats et fonctionnaires félons.
Nos grands groupes français ont joué la mondialisation avec une approche tactique de finance à court-terme, que l'on retrouve aux USA, et ce depuis les années 80.
Ce n'est pas le capitalisme qui est en cause, car on trouve un capitalisme entrepreneurial (et souvent familial) en Allemagne, en Italie, en Suisse.
Dans les années 80 donc, on a connu l’explosion des marchés export (c'était la mondialisation quand ça rapportait aux Français, mais à l'époque ne nous gênait pas, au contraire), puis pour maximiser les gains on a produit de plus en plus à l'extérieur, quitte à épuiser au préalable le tissu des PME françaises, toujours là pour prendre les risques. Et tout en transférant petit à petit des savoir-faire et des emplois.
Dans le même temps, et là tout le monde est responsable (pas seulement les politiques et les industriels), on s'est de plus en plus tourné vers des services ou de la production dématérialisée, en partie liés à une évolution des besoins, mais également parce que tout le monde préférait avoir des bureaux ou un centre commercial à côté de chez soi, plutôt qu'une usine !
Et puis on a chargé un peu plus avec les 35H, avec des syndicats toujours aussi coopératifs, et des gouvernants toujours aussi loin des réalités de l'entreprise.
On se retrouve dans les années 1999-2000 où la nouvelle économie devient la seule activité qui vaille le peine, l'ancienne économie n'étant qu'un vilain souvenir à chasser.
On a voulu se précipiter vers ce qui semblait le plus facile : le fab-less, le service, la distribution...
Sauf que, pour payer des services et des biens de consommations, il faut des salaires, et tous ces salaires ne peuvent être ceux d'ingénieurs ou de cadres du tertiaire avec de bonnes rémunérations.
Le plus gros du travail était fait, les gouvernements de droite comme de gauche n'ayant pas grand-chose à envier les uns aux autres : panem et circenses ; un peu de social (justifié à mon sens, mais souvent mal utilisé et mal orienté), du sport et de la téléréalité.
On a dépensé tout ce que l'on pouvait en voitures allemandes et en électronique/Hifi/TV asiatique pour se réveiller autour de 2010.
Dans la même période, l'extraordinaire avantage que l'UE pouvait représenter est devenu un cheval de Troie, tant on a promu un libre-échangisme naïf.
Arrive Montebourg qui voulait redynamiser des filières industrielles qui avaient disparu (manque de bol) et faire du protectionnisme primaire, que Trump ne renierait pas.
Et voici qu'en 2015 (sauf erreur), on se retrouve avec une production industrielle qui représente -15% du PIB, pire qu'en Grande-Bretagne, pourtant un bel exemple de désindustrialisation.
On a refusé de voir que tout cela était complexe, et préféré mettre ça sur le compte de l'Euro.
Mais tout ceci n'est pas grave, on préfère se mobiliser contre une limitation à 80km/h et débattre sur un défilé des Bleus pour une foule composée en majorité de supporters de la dernière heure...
Mais comme d'après la presse nous avons un génie parfait dans ce ministère, tout va tés bien...
Ce qui crée la richesse d'un pays, c'est bien des emplois dans de nouvelles ETI et PME.
Certains n'ont toujours pas compris et le plus grave dans tout ça, c'est l'incapacité à changer cette gouvernance sclérosée ...et la décomposition du tissu industriel.
Mais comment font nos voisins allemands ???????
J'entends déjà les réponses de parano...
A ce propos, si vous ne le savez pas, les allemands sont aux 35 heures depuis plus longtemps que les français, et cela ne leur porte pas tort.
Mais les allemands ont mis à leur tête une scientifique (Mme MERJEL)à , c'est-à-dire quelqu'un en prise avec la réalité, et non pas des avocats dont la fonction est de transformer la réalité et de mentir au moins la moitié du temps.
A ce propos, si vous ne le savez pas, les allemands sont aux 35 heures depuis plus longtemps que les français, et cela ne leur porte pas tort.
Mais les allemands ont mis à leur tête une scientifique (Mme MERKEL)à , c'est-à-dire quelqu'un en prise avec la réalité, et non pas des avocats dont la fonction est de transformer la réalité et de mentir au moins la moitié du temps.
Vous pouvez dire ce que vous voulez, c'est accablant pour la France...
Je rejoins les propos de "Socnet1984" qui ont beaucoup de bons sens.
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Ben oui,, y'en a plus "made in France"...
Courage parce que ça va durer encore 4 ans le truc là...
Les politiques menées sur les thèmes du développement de notre industrie, le soutien à l'exportation et la réduction de l'importation sont totalement déficientes ; en fait, on peut se poser la question : a-t-on traité (sérieusement) ces sujets ? NON !
Lorsque l'on analyse la courbe du taux de couverture annuel de la France (rapport exportations/importations), nous nous apercevons que la situation est véritablement CATASTROPHIQUE sur la période 2005-2017, au regard par ex. des périodes 1980-1990 et 1992-2002.
Source : lekiosque.finances.gouv.fr (rubrique synthèse & indicateurs/synthèse annuelle)
Faut d ailleurs pas tout mettre sur le dos de nos dirigeants. Non seulement on les a elu mais en plus c est un choix collectif. Qui prefere investir dans l industrie plutot que dans la pierre ? Pourquoi un Ingenieur competant devra arreter la technique et faire du management ou du commerce s il veut avoir une carriere et gagner plus ? Et je parle meme pas des SSII qui rendent le metier repulsif
Ya pas à dire la mondialisation heureuse qu'est ce que c'est bien.
Ah mais attendez, vous avez élu un banquier à la présidence.
PS : A mes détracteurs, le protectionnisme réfléchi et une politique des prix diminueraient certes les possibilités de profit, mais ça aurait le mérite de contrôler la création d'emploi. Bisous.
Enfin je boycotte toujours les taxis parisiens, ils se sont tellement moqués de nous lors de leur monopole...
l'industrie s'écroule à 80 kms/heure ... les 10zaines millions de travailleurs de la route en savent la réalité.
bref, le gouvernement Macron Philippe avec l'appui des LaREM aggravent MASSIVEMENT le désastre engAgé depuis 20 ans
quelle surprise!!!!!!
l'industrie est intensive en capital, la france fait la chasse au grand capital qui exploite des syndicalistes a 3 briques par mois et des fonctionnaires misereux (!!!!)
le grand capital va voir ailleurs......... et tout le monde s'etonne des chiffres!
fichtre, ce pays tombe bien bas!