
L'ex-patron historique du fabricant de matériel électrique Legrand, Gilles Schnepp, va prendre la tête du conseil d'administration de Danone, a annoncé l'entreprise dans un communiqué paru aujourd'hui. En attendant de trouver un nouveau directeur général « d'envergure internationale », un duo intérimaire a été désigné « pour assurer la continuité de l'opérationnel ».
Un diplômé d'HEC Paris
Fait chevalier de la Légion d'honneur en 2007, M. Schnepp, marié à une psychologue et père de trois enfants, a été promu officier de l'Ordre National du Mérite en 2012.
Diplômé de l'Ecole des Hautes Etudes Commerciales (HEC) en 1981, Gilles Schnepp a commencé sa carrière en 1983 chez Merrill Lynch France. Il rejoint dès 1986 Legrand, où il grimpe les échelons jusqu'à devenir directeur général en 2004, puis PDG en 2006. Il en cède ensuite la direction en deux temps : d'abord la direction générale, reprise en 2018 par Benoît Coquart, puis la présidence du conseil, confiée en 2020 à l'Espagnole Angeles Garcia-Poveda.
Il y a toutefois conservé un siège d'administrateur, comme dans d'autres entreprises du CAC 40 : il est également administrateur de Saint-Gobain depuis 2009 et membre du conseil d'administration de Sanofi depuis 2020. Il est aussi président de la Commission Transition Ecologique et Economique du MEDEF.
Pour un partage des pouvoirs
À 62 ans, la candidature de ce natif de Lyon a été soutenue par les fonds activistes Bluebell Capital et Artisan Partners. Ces derniers militaient pour un partage du pouvoir à la tête de l'entreprise. Artisan Parters appelait notamment à nommer « immédiatement » un président « vraiment indépendant ».
L'ayant déjà expérimentée chez Legrand, M.Schnepp est un partisan de la séparation des pouvoirs : « La dissociation a pour vocation de permettre au directeur général de se concentrer pleinement sur la gestion de l'entreprise (...) de la stratégie à la mise en oeuvre », avait-il expliqué à l'époque où il dirigeait encore Legrand.
Objectif rentabilité
Avec M. Schnepp à sa tête, Legrand a connu une croissance régulière sans faire de bruit et s'est notamment développé à l'étranger, principalement dans les pays émergents. Un développement qui a permis au groupe de faire son retour au sein des entreprises du CAC 40 en 2011.
Ce faisant, la rentabilité du groupe s'est améliorée : avant la pandémie de Convid-19, le bénéfice net avait progressé de plus de 8% en 2019, et ses ventes de plus de 10%, avec une marge opérationnelle autour de 20%.
Adepte de la croissance internationale
Une source syndicale chez Legrand, interrogée par l'AFP, lui reproche d'ailleurs d'avoir donné la priorité à la croissance externe du groupe au détriment de l'emploi en France.
« Ce n'est pas quelqu'un qui revendique à tout prix la production en France. Quand je suis rentré chez Legrand il y a 20 ans, à Limoges, on était 4.000 ou 3.000, aujourd'hui on est 1.800. On était 10.000 en France, on est 5.000 aujourd'hui », a déclaré cette source, qui a requis l'anonymat.
Portée par cette annonce, le titre Danone prend 3,17% à 59,960 euros à 16h31, un cours à relativiser néanmoins par-rapport à son point le plus haut à 61,500 euros.
(Avec AFP)
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