Alstom confirme plancher sur le rachat de Bombardier

Un an après l'échec de la fusion avec Siemens, Alstom a confirmé lundi la tenue de discussions sur une potentielle acquisition des activités ferroviaires du canadien Bombardier.
(Crédits : DENIS BALIBOUSE)

La stratégie en solo que comptait dérouler le PDG d'Alstom Henri Poupart-Lafarge après l'échec l'an dernier de la fusion avec les activités ferroviaires de Siemens n'aura pas duré bien longtemps. Ce lundi, après la publication ces derniers jours d'articles de presse affirmant qu'Alstom était sur le point de racheter Bombardier Transport, le groupe français a confirmé étudier le rachat des activités ferroviaires de son homologue canadien, détenu à 67,5% par le groupe Bombardier et à 32,5% par la Caisse de dépôt et placement du Québec.

"Alstom confirme que des discussions sont en cours concernant une potentielle acquisition de Bombardier Transport par Alstom. Les discussions sont en cours. Aucune décision finale n'a été prise ", a indiqué Alstom dans communiqué.

Cette déclaration a fait grimper le cours de bourse du groupe. A 15 heures, l'action Alstom avait gagné 3,5%.

Selon des informations de presse, Alstom pourrait débourser jusqu'à sept milliards de dollars (environ 6,5 milliards d'euros).

Création d'un mastodonte

Une telle opération donnerait naissance à un géant du ferroviaire pesant près de 16 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Alstom et Bombardier Transport ont le même poids : 8,3 milliards de dollars américains (7,7 milliards d'euros au cours actuel) pour le canadien, 8,1 milliards d'euros pour le français. Les effectifs sont également équivalents avec 36.000 employés chacun. Du côté du carnet de commandes, la valeur de celui de Bombardier s'élevait fin 2019 à 35,8 milliards de dollars (33 milliards d'euros) celle d'Alstom à 43 milliards d'euros.

Concurrence chinoise

Cette opération permettrait au groupe français de mieux faire face à la concurrence du géant chinois CRRC (28 milliards d'euros de chiffre d'affaires), qui ne cesse de développer aux quatre coins de la planète.

Reste à savoir si elle sera validée par Bruxelles. Selon certains experts, ce mouvement de consolidation devrait soulever moins de problèmes de concurrence que le projet prévu avec Siemens, lequel conférait, aux yeux de la Commission européenne, une position dominante en Europe dans la signalisation ferroviaire et les trains à grande vitesse.

En France, Alstom et Bombardier disposent d'un quasi monopole sur le matériel roulant. Bombardier dispose à Crespin (Nord) de la plus grosse usine ferroviaire de France avec 2.000 employés. Il a réalisé en France un chiffre d'affaires de 813 millions d'euros en 2019. Répartis dans des sites plus petits que celui de Crespin, les effectifs d'Alstom en France s'élèvent à 9.500 personnes.

Vente par appartements

Bombardier, qui affiche une dette de neuf milliards de dollars, se vend donc par appartement. Dans l'aéronautique, le groupe canadien a vendu tous ses programmes d'avions commerciaux (les CRJ à Mitsubishi Heavy Industries, le CSeries à Airbus, ses turbopropulseurs à Longview Aircraft), mais aussi ses activités en Irlande du Nord, au Maroc et à Dallas à Spirit Aerosystems. Il va plus conserver que son activité de construction d'avions privés.

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