Grâce à l'envolée du trafic aérien, Ryanair renoue avec les bénéfices

La compagnie aérienne irlandaise, la première d'Europe en termes de nombre de passagers, affiche un bénéfice après impôts de 170 millions d'euros pour le trimestre clos fin juin. C'est son premier bénéfice trimestriel en trois ans, toutefois bien en deçà des niveaux d'avant la pandémie de Covid-19. Le groupe enregistre normalement la plus grande partie de ses bénéfices annuels au cours des deux trimestres estivaux.
Ce bénéfice trimestriel positif de Ryanair, le premier depuis trois ans, reste néanmoins nettement inférieur aux 243 millions d'euros de bénéfice nets publiés par la compagnie pour son premier trimestre 2019-2020.
Ce bénéfice trimestriel positif de Ryanair, le premier depuis trois ans, reste néanmoins nettement inférieur aux 243 millions d'euros de bénéfice nets publiés par la compagnie pour son premier trimestre 2019-2020. (Crédits : Paul Hanna)

Portée par la forte reprise du trafic aérien, et malgré les mouvement sociaux et la hausse des prix du kérosène, Ryanair a renoué avec les bénéfices pour son premier trimestre décalé. En raison d'une accumulation d'incertitudes tant sanitaires que géopolitiques, entre autres, la compagnie irlandaise estime néanmoins qu'il est encore trop tôt pour faire des prévisions de bénéfices pour son exercice complet. Mi-mai, après deux ans de pertes, Ryanair tablait pour cette année sur un retour à une « rentabilité raisonnable ».

Avec 45,5 millions de passagers transportés sur un an, soit plus de cinq fois plus que l'an passé, la compagnie irlandaise affiche un résultat positif de 170 millions d'euros après impôts pour le trimestre clos fin juin, contre une perte nette de 273 millions un an plus tôt. Les analystes interrogés par la compagnie tablaient sur un bénéfice après impôts de 157 millions d'euros.

C'est son premier bénéfice trimestriel en trois ans, toutefois bien en deçà des niveaux d'avant la pandémie de Covid-19. A cause notamment de prix des billets plus faibles, le résultat reste en effet encore nettement inférieur aux 243 millions d'euros de bénéfice nets publiés par la compagnie pour son premier trimestre 2019/2020.

La compagnie aérienne irlandaise, la première d'Europe en termes de nombre de passagers, a dit qu'il était trop tôt pour fournir des prévisions de bénéfice significatives pour son exercice financier, qui se termine le 31 mars 2023. Le groupe enregistre normalement la plus grande partie de ses bénéfices annuels au cours de ses deux trimestres estivaux.

« Une reprise très forte mais encore fragile »

« Alors que le trafic s'est fortement redressé », rebondissant même au-delà de ses niveaux prépandémie, « l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février a pesé sur les réservations et les tarifs » lors des vacances de Pâques, a déploré le patron de la compagnie « low cost », Michael O'Leary, cité dans un communiqué. La compagnie précise être « protégée contre la montée en flèche du coût du carburant », tiré notamment par la guerre en Ukraine, car elle a couvert 80% de ses achats de kérosène pour l'exercice en cours.

« Si nous gardons l'espoir que le taux élevé de vaccinations en Europe permettra à l'industrie du transport aérien et du tourisme de se rétablir complètement et de mettre enfin le Covid-19 derrière nous, nous ne pouvons pas ignorer le risque de nouveaux variants à l'automne 2022 », a déclaré le directeur général de Ryanair, Michael O'Leary, encore échaudé par l'apparition d'Omicron en novembre dernier.

« Toute orientation est susceptible de changer très rapidement en raison d'événements inattendus qui échappent largement à notre contrôle au cours de ce qui reste une reprise très forte mais encore fragile », a-t-il ajouté.

Négociations salariales

Confrontée à une pénurie de main-d'œuvre qui touche tout le transport aérien, alors que le secteur a vu ces derniers mois son activité fortement redécoller après deux ans de restrictions liées à la pandémie de Covid-19, plusieurs compagnies, dont la rivale britannique Easyjet ont dû réduire leur capacité de transport sur la période estivale.

De son côté, Ryanair, se targue d'avoir manœuvré autrement. La compagnie, qui avait même mis en place des vols supplémentaires pour récupérer les voyageurs victimes d'annulations, estime que sa stratégie de négocier des réductions de salaires avec les syndicats pour traverser la crise sanitaire lui permet de disposer aujourd'hui du personnel nécessaire, là ou des concurrents, qui avaient massivement licencié, peinent à recruter pour absorber la reprise du trafic.

Néanmoins, cette stratégie n'a pas empêché l'activité de Ryanair d'être perturbée ces dernières semaines par des grèves pour de meilleures conditions de travail et salaires dans plusieurs pays, en particulier en Belgique et en Espagne. Même si la compagnie a minimisé l'impact de ces mouvements, elle précise négocier avec les syndicats depuis le printemps pour restaurer les salaires au fil de la reprise, ajoutant avoir trouvé des accords en ce sens avec les organisations représentant 80% des pilotes et 70% du personnel de cabine.

(Avec AFP et Reuters)

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Commentaires 2
à écrit le 25/07/2022 à 11:12
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Les vrais défenseurs du transport aérien ne sont pas ceux qui applaudissent à l'évolution tragique à laquelle nous assistons ces dernières années. Les compagnies «bas-coûts/bas-prix» sont un drame pour celui-ci. En multipliant les vols et en faisant ...

le 25/07/2022 à 13:02
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@saint-ex C'est exactement mon point de vue depuis des années. En conséquence je ne prends plus l'avion depuis une quinzaine d'années écœuré par le modèle Transport aérien de masse/Tourisme de masse.

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