Grenoble instaure une ZFE à temps partiel pour les particuliers

L'agglomération iséroise vient de publier un arrêté instaurant une zone à faibles émissions pour les particuliers. Elle ne concerne pour l'instant que les véhicules Crit'Air 5 et ne s’applique que du lundi au vendredi. Dans le même temps, le gouvernement assouplit les restrictions. La qualité de l'air s’étant améliorée l’an dernier à Grenoble justement mais aussi à Toulouse et Reims, ces métropoles sont dispensées de renforcer davantage les restrictions de circulation liées aux Zone à faibles émissions.
La métropole grenobloise instaure une ZFE pour les particuliers, trois ans après avoir mis en place des restrictions pour les utilitaires et poids lourds, cette fois à temps complet.
La métropole grenobloise instaure une ZFE pour les particuliers, trois ans après avoir mis en place des restrictions pour les utilitaires et poids lourds, cette fois à temps complet. (Crédits : DR)

C'est un arrêté qui ne passe pas inaperçu alors que, depuis plusieurs semaines, les tensions se cristallisent autour des ZFE, ces zones à faibles émissions où les véhicules les plus polluants sont progressivement interdits. La métropole grenobloise vient d'instaurer sa ZFE pour les particuliers. Cela ne concerne pour l'instant que les véhicules Crit'Air 5, avec une période de « pédagogie » de six mois pendant laquelle aucune verbalisation ne sera appliquée. Au 1er janvier 2024, l'interdiction s'étendra aux véhicules Crit'Air 4, puis au 1er janvier 2025 aux Crit'Air 3.

Mais la métropole a aménagé les restrictions de circulation. Elles ne seront pas permanentes. Elles s'appliqueront uniquement du lundi au vendredi, de 7h à 19h. Cette ZFE ne concerne par ailleurs que 13 des 49 communes de la métropole grenobloise. Certains axes seront également exemptés : voies desservant les parking-relais et les gares, voies rapides, voies d'accès à certains centres hospitaliers, et voies d'accès aux massifs montagneux.

« Nous voulions permettre plus de flexibilité et accompagner les changements de comportement », a souligné Cécile Cénatiempo, conseillère déléguée à la qualité de l'Air de la métropole grenobloise, lors d'une conférence de presse.

La métropole avait déjà mis en place, il y a trois ans, une ZFE pour les utilitaires et poids lourds, cette fois à temps complet.

Nombreuses dérogations

D'autres dérogations seront appliquées, notamment en faveur des « petits rouleurs » (moins de 5.000 km par an), des travailleurs en horaires décalés, des véhicules d'intérêt général... Un passe journalier, utilisable 12 fois dans une année, sera aussi disponible pour tous. Des « évolutions » et des « ajustements » pourront se faire sur ces éléments pendant la mise en œuvre de la ZFE, a indiqué Cécile Cénatiempo, mentionnant une « clause de revoyure » d'ici à 2026.

Lire aussiLa métropole de Lyon abandonne l'idée d'étendre sa ZFE

Une manière pour la métropole grenobloise de répondre aux critiques de part et d'autre du spectre politique. La majorité écologiste de la ville de Grenoble avait réclamé des mesures « plus ambitieuses » tandis que les opposants, élus ou citoyens, ont dénoncé une mesure « inefficace écologiquement et injuste socialement ».

Il est vrai que le sujet divise et pourrait se transformer en bombe sociale au niveau national. Dans ce contexte, un rapport formulant « 25 propositions pour allier transition écologique et justice sociale » a été remis ce lundi au ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. Un rapport co-écrit par Jean-Luc Moudenc, président divers droite de Toulouse Métropole, et Anne-Marie Jean, élue écologiste de la Métropole de Strasbourg. Il vise une application « plus juste » et « plus cohérente » des zones à faibles émissions (ZFE). Le document propose notamment des mesures supplémentaires pour aider les plus modestes à changer de véhicule. Le gouvernement a annoncé préparer des mesures « d'acceptabilité sociale » pour l'automne.

Assouplissement des restrictions décidé par le gouvernement

Cet arrêté de l'agglomération grenobloise intervient alors même que le gouvernement annonce dispenser justement Grenoble, mais aussi Toulouse et Reims, de renforcer davantage les restrictions de circulation liées aux Zone à faibles émissions (ZFE). Selon des chiffres publiés ce lundi par le ministère de la Transition écologique, la qualité de l'air s'est améliorée l'an dernier dans ces trois agglomérations.

Lire aussiZFE : « Il ne faut pas jouer avec les peurs » (Clément Beaune, ministre des Transports)

Elles basculent cette année « en zone de vigilance », selon une nouvelle classification présentée aujourd'hui par le gouvernement. Ce qui veut dire qu'elles peuvent ainsi « décider de suspendre les prochaines étapes de leur calendrier de restrictions ». Reims avait pris les devants en mars avec un moratoire sur les Crit'air 3, qui donne un répit jusqu'en 2029 aux véhicules équipés de cette vignette.

« Tordre le cou à des rumeurs et aux fake news »

Avec cette nouvelle classification, le gouvernement entend « préciser les règles applicables » et « tordre le cou à des rumeurs, des +fake news+ », a souligné le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu lors d'une conférence de presse. Selon lui, le RN comme LR, qui ont proposé de supprimer les ZFE, et les Insoumis, qui ont proposé un moratoire, surestiment l'effet de ces zones sur les automobilistes.

Cinq métropoles dépassent encore « de manière régulière »  les seuils réglementaires de qualité de l'air : Paris, Lyon, Aix-Marseille, Rouen et Strasbourg. Ces dernières sont désormais classées comme « territoires ZFE » et doivent ainsi continuer à appliquer progressivement les restrictions fixées par la loi : interdiction des Crit'Air 4 au 1er janvier 2024 (voitures diesel de plus de 18 ans), puis des Crit'Air 3 en 2025 (voitures diesel de plus de 14 ans et voitures essence de plus de 19 ans).

(Avec AFP

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Commentaires 2
à écrit le 11/07/2023 à 9:57
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La question suivante qui va se poser à l’Etat va être comment compenser la perte de recettes fiscales sur la vente de carburants issus du pétrole qui se situe à plus de 40 milliards d’Euros. lorsque le parc de véhicules en circulation va basculer de ...

à écrit le 10/07/2023 à 18:48
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"Oh Pu...n! Ça fait ch..r"!... Mais comment faire autrement ? Grenoble, par exemple, aujourd'hui dans sa cuvette, sans vent + la pollution des industries et véhicules...un avant goût de l'enfer.

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