L'État va ponctionner 20% des créneaux de décollage d'Aigle Azur à Orly

Selon nos informations, l'État a officiellement indiqué au gestionnaire des créneaux horaires en France, Cohor, qu'il préempterait 20% des quelque 9150 créneaux ("slots") que détenait Aigle Azur à Orly. Les 7300 créneaux restants ne seront pas distribués début novembre, comme prévu initialement, mais début décembre.
Fabrice Gliszczynski

Le gâteau diminue. Il y aura moins de créneaux horaires de décollage d'Aigle Azur à  Orly à partager. L'État va rafler les 20% des quelque 9150 créneaux laissés en jachère depuis la disparition d'Aigle Azur fin septembre. Selon des proches du dossier, l'État a en effet indiqué à Cohor, l'association qui gère les créneaux en France, qu'il préempterait 20% du « pool » de créneaux disponibles pour les attribuer à des liaisons d'obligation de services publics jugées stratégiques pour le désenclavement de certaines régions françaises. L'État va ainsi ponctionner plus de 1.800 créneaux soit l'équivalent de 2,5 vols quotidiens.

Lire aussi : Aigle Azur : l'histoire trépidante d'un fiasco

Distribution en décembre

Il ne restera donc que 7300 créneaux à distribuer pour les autres compagnies aériennes, soit l'équivalent de 10 vols quotidiens. Le calendrier a changé. Initialement prévue début novembre, la distribution a été décalée à début décembre, soit après la conférence que tiendra l'association internationale du transport aérien (IATA) sur les créneaux horaires,  du 12 au 15 novembre à Brisbane en Australie. Ces créneaux horaires sont très précieux à Orly en raison du plafonnement de l'aéroport à 250 000 mouvements par an.

La moitié des créneaux (3650) sera distribuée aux nouveaux entrants (parmi lesquels figurent aussi les compagnies qui n'ont que quelques vols à Orly) comme ASL Airlines par exemple. L'autre sera partagée entre les transporteurs déjà installés comme Air France, sa filiale low-cost Transavia, Easyjet, Vueling, Air Caraïbes, French Bee, Corsair, Level, La Compagnie... Contrairement à ce que pensent certains, cette partie des créneaux n'est pas distribuée au prorata de la part de marché des compagnies. Le risque d'émiettement est par conséquent très fort.

Les déçus seront nombreux

Les déçus seront forcément nombreux dans la mesure où le nombre de demandes de créneaux sera à coup sûr supérieur au volume disponible. Pour mémoire, la redistribution des créneaux d'Air Lib en 2003 concernait 30% environ de la capacité d'Orly (75 000 créneaux). Or la somme des demandes équivalait à la totalité des mouvements annuels de l'aéroport (250 000 créneaux). Autrement dit, il y avait trois fois plus de demandes de créneaux que de créneaux disponibles.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 6
à écrit le 07/11/2019 à 13:16
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L'état est un voleur sans vergogne : CQFD

à écrit le 07/11/2019 à 0:12
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l'Etat qui fait préemption sur 20% des créneaux disponibles pour des vols intérieurs dits "des liaisons d'obligation de services publics jugées stratégiques pour le désenclavement", c'est le même que celui qui souhaite réduire voire interdire les vol...

à écrit le 06/11/2019 à 20:51
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Notre Blum en marche a la vue longue mais la mémoire courte. Croissance quasi 0, chômage 7%, dette 120%. Tout est bon pour payer la dépense publique et la croissance de la charge du personnel de l'état +5%. Au nom de la qualité du service public bien...

à écrit le 06/11/2019 à 19:19
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Ce gouvernement touche à tout sauf à la Dépense Publique.

à écrit le 06/11/2019 à 18:32
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l'etat va aussi ponctionner 80% des revenus de fdj, apres la privatisation rien de neuf, l'etat socialiste a besoin d'argent pour ses rentiers

le 08/11/2019 à 3:35
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Vous oubliez dans votre bilan la charge des subventions diverses et tres variees distribuees a tout va aux necessiteux helas fort nombreux.

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