Le fret fluvial est en recul. Les résultats d'Haropa Port, qui gère l'axe Seine, avaient déjà donné la tendance. Ceux de Voies navigables de France (VNF), ce vendredi, l'ont confirmé. Le recul sur l'ensemble du territoire est en effet de 10% en 2023 par rapport à l'année précédente, selon le gestionnaire du réseau fluvial.
Il a été limité à 43,4 millions de tonnes transportées. Dans son communiqué, VNF se félicite tout de même que « le transport fluvial aura permis d'éviter l'émission de 390.000 tonnes de CO2 », soit l'équivalent de 2.170.000 camions.
Recul sur les principales branches
Là aussi, en concordance avec les annonces d'Haropa, c'est le ralentissement du secteur du BTP qui a le plus pénalisé le trafic, ainsi que la baisse des exportations de céréales. Or, le BTP et les céréales constituent les deux plus importantes filières : elles représentent les deux tiers des marchandises transportées par transport fluvial en France.
Sur les céréales, la direction d'Haropa Port rappelait lors de ses résultats que la saison s'étendait jusqu'en juin et qu'il s'agissait surtout d'un décalage. Au vu du bon mois de janvier réalisé, elle estimait ainsi qu'un rattrapage était possible en se basant sur les douze derniers mois glissants plutôt que sur l'année calendaire.
A l'inverse, la logistique urbaine a connu « une envolée » en 2023, selon VNF, avec « près de 150.000 tonnes transportées sur l'aire parisienne, soit 10.000 camions retirés des routes ». Cela représente une hausse de cette activité de 40% par rapport à l'année précédente.
« L'activité a été multiplié par 2,2 en cinq ans et se développe sur l'ensemble des bassins : Paris, Strasbourg, Lyon et bientôt à Rouen et Mulhouse », s'est félicité VNF.
Au global, cela reste tout de même la seconde année consécutive de baisse d'activité pour le transport fluvial en France, comme le rappelle l'AFP. Il avait déjà régressé de 6,6% en 2022.
Des investissements en recul
Les investissements « pour entretenir, moderniser et développer le réseau fluvial », qui compte 6.700 km de voies navigables, eux, vont repartir à la baisse après la trajectoire ascendante amorcée depuis le début des années 2020. Ils restent tout de même sensiblement supérieurs à ce qu'il pouvait se faire au cours de la décennie précédente.
VNF va devoir se contenter de 310 millions d'euros pour 2024, après avoir dépensé près de 320 millions, puis 330 millions et 340 millions d'euros les trois années précédentes. Cette accélération budgétaire avait notamment été permise par l'apport du plan France relance, qui prévoyait de mobiliser 175 millions d'euros entre 2020 et 2023.
Une nouvelle trajectoire d'investissement de 4,3 milliards d'euros d'investissement a ainsi été définie sur dix ans, au travers du Contrat d'objectifs et de performance signé l'an dernier avec l'Etat. Celui-ci est le principal contributeur de ce budget, via l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (l'AFITF).
(Avec AFP)
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