Le procès du trader "indélicat" d'UBS débute vendredi

Le trader d'UBS, dont les agissements ont fait perdre 2,25 milliards de dollars à sa banque, risque 10 ans de prison. Après une première audience préliminaire, son procès débutera vendredi.
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Elégant comme lors de chacune des nombreuses audiences préliminaires de son procès, Kweku Adoboli est également arrivé souriant hier lundi à la cour de justice de Southwark, dans le centre de Londres. A la pause de la première audience préparatoire, il s?est levé et est allé embrasser six ou sept de ses amis et anciens collègues, venus le soutenir moralement. Resté avec eux, il a même ri plusieurs fois de bon coeur. Le trader d?UBS de 32 ans, accusé d?«abus de position» et de «fraudes comptables» pour des agissements débutés en 2008 ayant provoqué une perte de 2,25 milliards de dollars pour sa banque, risque pourtant jusqu?à 10 ans de prison.

UBS décidé à collaborer avec la justice

Tout débute le 15 septembre. Dans la nuit, le jeune trader de nationalité britannique est arrêté à son bureau par la police: il aurait engendré des pertes records pour sa banque suite à des opérations illégales. Une affaire Kerviel bis débute et secoue une place de Londres loin d?être remise de la crise de 2008. Les autorités financières suisses et britanniques se portent d?emblée partie civile, tandis qu?UBS reste à l?écart mais assure collaborer entièrement avec les enquêteurs. Il en va en effet de sa réputation, «plus importante que n?importe quoi d?autre», comme l?a rappelé son nouveau directeur-exécutif Sergio Ermotti dans un courrier envoyé la semaine dernière à tous ses employés.

La dévaluation du franc suisse à l'origine de tout

Rapidement, deux accusations de «fraudes comptables» et deux autres «d?abus de position» sont déposées contre Kweku Adoboli. Les premières sont punissables d?au maximum dix ans de prison, les secondes de sept ans de prison. Comme Jérôme Kerviel, le Britannique, spécialiste en fonds indiciels dits ETF (Exchanged Traded Fund), aurait depuis octobre 2008 inventé des transactions servant de contreparties à de périlleuses prises de position. La décision brutale et inattendue le 6 septembre 2011 de la banque nationale suisse de dévaluer le franc suisse fait exploser ses expositions, déjà mal en point. La veille de son arrestation, il écrit sur le mur de sa page Facebook : «J?ai besoin d?un miracle». Il prévient alors sa hiérarchie, qui appelle rapidement la police. Depuis, l?ensemble de la direction de la banque a été remplacé. Ses supérieurs sont notamment critiqués pour ne pas avoir répondu aux alertes du système informatique du groupe qui les aurait prévenus des activités illégales en cours.

Vendredi, une fois les douze jurés choisis parmi les quarante-huit Londoniens convoqués lundi matin, le procès débutera véritablement. Au cours de cette journée initiale, l?accusation présentera les charges retenues contre l?inculpé, qui a plaidé non coupable à l?intégralité d?entre elles, et dès lundi prochain les premiers témoins défileront à la barre. Les jurés auront entre six et huit semaines pour se faire une opinion.

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Commentaires 2
à écrit le 11/09/2012 à 23:22
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Parce d'après vous il y aurait des traders " délicats " ?

à écrit le 11/09/2012 à 12:55
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UBS pleurer car trader indélicat faire perdre sous sous sans prévenir banque houin houin. Ces banquiers nous prennent vraiment tous pour des cons. Ils savaient tous et l'a ils vont encore nous faire ne numéro des étonnés.

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