La nouvelle était attendue : après l'annonce de Vinci et celle de Nexity, leader du logement neuf, Bouygues Immobilier annonçait, le 8 avril, à ses équipes réunies en comité social et économique (CSE) un plan de départ volontaire et un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). En jeu : 225 postes sur les 1.054 collaborateurs français.
« Ce processus fait l'objet de négociations avec les partenaires sociaux », a fait savoir, ce mardi matin, le directeur général adjoint et directeur financier du groupe Bouygues, Pascal Grangé, lors de la présentation des résultats trimestriels du géant du BTP et des médias.
Le nombre de PC vient d'atteindre son plus bas niveau depuis 30 ans
Alors que le nombre de permis de construire vient d'atteindre son plus bas niveau depuis 30 ans selon la Fédération française du bâtiment, Bouygues Immobilier « continue de faire face à un environnement de marché difficile », a poursuivi le dirigeant du groupe.
Les réservations dans le résidentiel restent néanmoins « globalement stables » sur un an en valeur - sans doute sous l'effet de l'inflation -, d'autant que « les ventes en bloc compensant à date la baisse des ventes à l'unité ».
« Les ventes aux particuliers, occupants ou investisseurs, sont toujours à la peine. Nous ne pensons pas que le projet de loi sur le logement abordable sera dimensionnant pour relancer la machine », a déclaré Pascal Grangé, DG adjoint et DAF du groupe, interrogé par La Tribune.
Bouygues Immobilier « poursuit ainsi sa nécessaire adaptation »
Dans l'immobilier d'entreprise, dit tertiaire dans le jargon, l'activité commerciale reste à l'arrêt. Le carnet de commandes accuse ainsi « un repli de 29% » sur les trois premiers mois de 2024 par rapport au premier trimestre 2023.
Dans ce contexte, « Bouygues Immobilier poursuit ainsi sa nécessaire adaptation au potentiel à court terme de son marché, ainsi qu'à son carnet de commandes et portefeuille d'opérations », a dit encore Pascal Grangé au nom du groupe.
Dès septembre dernier, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), qui porte la voix des professionnels du logement neuf, avait tiré la sonnette d'alarme. « Il n'y a plus personne qui embauche chez les promoteurs, il y en a qui commencent à préparer des PSE », avait déclaré Pascal Boulanger. « On s'attend d'ici à 2025 à 300.000 pertes d'emplois, à peu près 150.000 dans le bâtiment, et 150.000 dans tout ce qui gravite autour, bureaux d'études, promoteurs, assureurs, etc. », avait-il poursuivi.
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