L'ouverture des magasins le dimanche dans le débat droite-gauche

S'il est élu, Nicolas Sarkozy élargira « les conditions d'ouverture des magasins le dimanche », a annoncé Frédéric Lefebvre, secrétaire d'Etat au commerce. François Hollande s'engage, lui, à « engager des négociations ».
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Frédéric Lefebvre a repris vendredi 17 février sa casquette de porte-parole de l'UMP. S'il est réélu, Nicolas Sarkozy veut «élargir les conditions d'ouverture des magasins le dimanche », a-t-il déclaré lors des Etats généraux du commerce qui se sont tenus au ministère des finances. Devant le conseil du commerce de France présidé par Gérard Atlan, les candidats aux élections présidentielles ont, tour à tour, présenté en vidéo leurs « ambitions pour le commerce ». Parmi eux figuraient François Bayrou, François Hollande, Nicolas Dupont-Aignan, Eva Joly et Corinne Lepage.

Mais la déclaration la plus remarquée aura été celle de Frédéric Lefebvre. Le secrétaire d'Etat a promis des « assouplissements » des ouvertures dominicales, avant de les détailler à l'AFP quelques heures plus tard. « Plusieurs solutions sont sur la table, a-t-il indiqué à l'agence de presse, dont l'extension du nombre de dimanches où les magasins peuvent ouvrir, de cinq actuellement à "8, 10, 12". Ce serait « vous donner plus de liberté, c'est de la croissance pour vos commerces, c'est de l'emploi pour les Français », avait-il assuré aux participants des Etats Généraux.

Les enseignes de bricolage dénoncent une concurrence déloyale

Les fédérations qui représentent les intérêts du commerce plaident, depuis des années, pour une simplification des règles en vigueur. Le loi sur le travail du dimanche du 10 août 2009 permet des ouvertures de magasins le dimanche qui varient en fonction du type de commerce et du lieu (communes touristiques ou périmètre spécifique). En dehors des cas prévus par cette loi, tous les magasins peuvent ouvrir cinq dimanches par an sur autorisation préfectorale. Le Conseil du commerce de France voudrait voir ce chiffre porté à « 10 à 12 » autorisations par an. Certaines enseignes plaident, elles, pour une uniformisation de la loi. Notamment les chaînes spécialisées dans le bricolage et l'électroménager.

Pour l'heure, sauf autorisations préfectorales, elles ne peuvent ouvrir leur magasin le dimanche, tandis que les enseignes d'ameublement y sont, elles, autorisées. Régulièrement, elles dénoncent cette concurrence déloyale. A Paris, les grands magasins parisiens eux dénoncent le caractère aberrant de leur situation. Leur chiffre d'affaires dépend majoritairement des touristes de passage à Paris. Or, faute de pouvoir y faire du shopping le dimanche, ces derniers ont tendance à écourter leur séjour dans la capitale pour filer à Londres.

Le spectre de la bronca de 2008
Cet assouplissement de la législation divise, y compris au sein de la majorité. Fin 2008, lors de l'examen de son texte, Richard Maillé avait soulevé une bronca des députés UMP : 48 d'entre eux avaient signé une tribune intitulé « Touche pas à mon dimanche » dans Le Figaro.
A gauche, les élus ferraillent aussi contre. Ce serait « une nouvelle régression sociale », a jugé vendredi le député PS du Rhône, Pierre-Alain Muet. L'extension proposée du travail du dimanche est "une mesure absurde, qui ne créera pas d'emplois, aggravera la condition de beaucoup de salariés, nuira aux petits commerces notamment de centre-ville car ce sont essentiellement les grandes surfaces qui profitent du travail du dimanche ", a-t-il précisé dans les couloirs de l'Assemblée nationale.

François Hollande souhaite une "bonne négociation"

Une position beaucoup plus tranchée que celle de François Hollande. Le matin même, devant le Conseil du commerce de France, le candidat socialiste s'était dite prêt à "négocier". Dans une intervention vidéo devant les Etats généraux réunis à Bercy, le socialiste François Hollande, favori des sondages, a plaidé de son côté pour "une bonne négociation, plutôt que de mauvaises lois", estimant que le système actuel "créé de l'instabilité" avec contestations syndicales et recours. Il s'agit de trouver "un équilibre entre les droits des salariés" et le souci des commerçants de "répondre à de nouvelles formes de concurrence", a-t-il expliqué, évoquant une nécessaire contrepartie pour les salariés en termes de rémunération.
 

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Commentaires 4
à écrit le 19/02/2012 à 18:04
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La promenade familiale,dominicale et gratuite insupporte la grande distribution.La consommation doit etre permanente,un jour sans est une perte.Apres les dimanches ,il y aura les nocturnes.

à écrit le 19/02/2012 à 10:19
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De toutes façons sarko ne sera pas réélu. Franchement, les gens s'emmerdent tant que ça le Dimanche pour ne pas rester en famille ? Ne laissons pas s'ouvrir cette porte au risque qu'elle se referme sur tous. Pensez à ceux qui seront "obligés" de dire...

le 19/02/2012 à 11:50
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Exact,on se demande comment faisait les gens avant

le 20/02/2012 à 15:09
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Dans ce cas faire fermer les boulangeries les épiceries de proximité les bars restaurants bref tout commerce le dimanche etc...si ça ne plais pas a certains les ouvertures de magasins le dimanche rien ne les obliges a y aller.

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