Le transfert d'activité sur le réseau d'Air France et de sa filiale régionale HOP vers la filiale low-cost du groupe Transavia constitue l'élément majeur du plan de restructuration d'Air France.
Alors que Transavia est aujourd'hui empêchée par des accords de périmètre d'assurer des vols intérieurs, des négociations sont en cours entre la direction d'Air France et le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) d'Air France-Transavia pour retirer cette interdiction, et définir un nouvel accord de périmètre. Si l'issue de ces négociations n'est pas attendue avant fin juillet, Air France a déjà défini les lignes intérieures sur lesquelles elle entend positionner sa filiale low-cost. Celles-ci étofferont son réseau de destinations en Europe du Sud et dans les pays du Maghreb.
Six lignes intérieures à Orly
Sur sa base principale d'Orly, Transavia va reprendre la plupart des lignes assurées jusqu'ici par HOP, laquelle va arrêter la totalité de ses vols sur l'aéroport du sud de Paris pour se concentrer (pour la desserte de Paris) sur l'alimentation du hub de Roissy Charles-de-Gaulle (CDG). Ces lignes étaient, pour certaines, également assurées par Air France en fonction des remplissages des vols. À Orly, Air France conservera la desserte de Marseille, Nice, Toulouse et la Corse.
Selon un document interne communiqué aux représentants du personnel de HOP que La Tribune s'est procuré, Air France prévoit donc de positionner Transavia sur Biarritz, Montpellier, Pau, Perpignan, Toulon et Brest. La fréquence des vols n'est pas précisée, mais elle sera forcément inférieure dans la mesure où la capacité des avions de Transavia est beaucoup plus élevée que celle de HOP et d'Air France.
Transavia face aux low-cost sur les grosses transversales
Transavia est également appelée à se développer sur le réseau transversal (région-région). Si HOP va se concentrer sur la desserte de Lyon au départ de plusieurs villes régionales, c'est bien Transavia qui sera positionnée sur les lignes entre Lyon et Nantes, Bordeaux et Toulouse, trois grosses lignes sur lesquelles les compagnies low-cost étrangères comme Easyjet sont fortement présentes.
Reste à voir si Transavia effectuera d'autres grandes transversales hors Lyon. Le document ne le précise pas.
Le développement de Transavia aura de lourdes conséquences sociales. En effet, le transfert d'activité ne s'accompagnera pas d'un transfert des pilotes de HOP. Car seuls les pilotes d'Air France sont aux commandes des avions de Transavia. Le transfert d'activité vers Transavia aura en revanche un impact élevé sur le personnel en escale d'Air France qui traite des vols d'Air France et de HOP. Parce que Transavia sous-traite ces tâches.
Transavia va recevoir un grand nombre de créneaux de décollage à Orly
Malgré cette percée sur les vols intérieurs, l'activité domestique de Transavia restera marginale par rapport aux vols vers les destinations européennes et du Maghreb de la compagnie. En plus de recevoir à Orly les créneaux horaires de décollage correspondant à la reprise d'activité d'Air France et de HOP sur le réseau intérieur (dont la totalité ne sera pas utilisée pour les vols intérieurs du fait d'une capacité des avions qui empêche d'avoir une fréquence de vol similaire), Transavia va hériter des nombreux créneaux horaires laissés vacants par l'abandon par Air France-HOP des lignes intérieures sur lesquelles il existe une alternative ferroviaire en moins de 2h30 (hors CDG) : soit Bordeaux, Nantes et Lyon. S'ajouteront également les créneaux de la ligne Clermont-Ferrand-Orly, qui sera arrêtée même si le train relie la capitale auvergnate à Paris en plus de 3h30 heures. Transavia va devenir le premier opérateur d'Orly à la place d'Air France.
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