Article mis à jour le 21 mars à 10h30
Après La Compagnie, HOP et Transavia, c'est au tour de Corsair, une autre compagnie française, de suspendre la totalité de son activité.
"Tous les vols s'arrêteront la semaine prochaine", explique à La Tribune, Pascal de Izaguirre, le PDG de Corsair. "A l'exception des Antilles et de la Réunion", a-t-on précisé ultérieurement.
La quasi-totalité du personnel sera mis en chômage technique, dont le coût pour rappel sera entièrement pris en charge par l'Etat. Corsair compte 1.200 salariés.
Une reprise d'activité en juin n'est pas certaine
Aucune prévision sur une reprise d'activité n'est donnée, mais Pascal de Izaguirre considère les mois d'avril et de mai comme "morts", et n'est pas sûr que le trafic reparte en juin. Et si tel était le cas, "la demande repartira très lentement" prévient-il, en prédisant que la clientèle loisirs "ne va se bousculer pour prendre l'avion cet été pour partir en vacances à l'étranger" et que le marché de la clientèle affaires "ne repartira pas avant octobre". Ces prévisions sont plus pessimistes encore que celles partagées par la fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam), -dont est membre Corsair- et les autorités, qui tablent sur une reprise en mai, une montée en puissance en juin et un retour à la normale des opérations en juillet.
De facto, le lancement par Corsair de la ligne Paris-New York le 10 juin a du plomb dans l'aile et sera probablement reporté.
"Un plan Marshall pour le transport aérien"
Face à un tel choc, Corsair se retrouve en risque sur sa trésorerie et demande une aide à l'Etat français.
"La situation pour le secteur est catastrophique. Le report de charges n'est pas suffisant. Il faut des aides d'Etat pour toutes les compagnies aériennes, pas seulement pour Air France, sous forme de recapitalisation ou de prêts. Ainsi qu'une exonération des taxes spécifiques au transport aérien pendant six à douze mois. Il faut un plan Marshall pour le transport aérien français", indique-t-il.
Pascal de Izaguirre s'insurge par ailleurs contre les recommandations de Bruxelles sur les droits de passagers en cas d'annulation des vols en raison de la pandémie de coronavirus. Plutôt que de proposer un remboursement, les compagnies demandaient la possibilité de proposer un report du voyage, une nouvelle réservation ou un avoir. Mais la Commission européenne a indiqué que les passagers pouvaient choisir entre le remboursement du prix du billet ou un réacheminement vers leur destination finale ultérieurement.
"Si les compagnies doivent rembourser, la sortie de cash les mettrait à terre", fait valoir le PDG de Corsair.
Sujets les + commentés