Bonus : Goldman et les Néerlandais jouent les vertueux, l'Allemagne se rebelle

Les banquiers multiplient les déclarations de bonne volonté au sujet de leur rémunération, à quelques jours du G20 de Pittsburgh. Seuls quelques établissements allemands refusent de faire profil bas.

La colère de la population à l'encontre des banquiers est "compréhensible" et "appropriée" a déclaré le PDG de Goldman Sachs à Francfort hier. Lloyd Blankfein adopte ainsi une attitude contrite avant la réunion du G20 à Pittsburgh (Pennsylvanie) les 24 et 25 septembre prochains. La question de la rémunération des banquiers y sera au cœur des débats, et plus particulièrement les montants faramineux de leur part variable, les fameux bonus.

Face à la détermination de certains gouvernements d'encadrer et de limiter ces rémunérations variables- la France et l'Allemagne ont même réussi à convaincre Londres d'adopter une position commune sur le sujet - les banquiers se font tout petits et vertueux.

Le PDG de Goldman Sachs, un établissement qui n'est pas réputé pour la maigreur de ses salaires, appelle à la suppression pure et simple des contrats où les bonus sont garantis sur plusieurs années. De plus, il estime que ces rémunérations variables ne devraient pas être calculée sur la seule base des performances individuelles des traders, car cela encourage la prise de risque et réduit les capacités de travail en équipe.

Il rejoint dans ce sens le secteur bancaire néerlandais, qui a décidé d'adopter un code de bonne conduite en matière de rémunération. Son association, la NVB, qui réunit 90 établissements financiers (dont les filiales de banques étrangères comme BNP Paribas ou la britannique HSBC) a annoncé qu'il entrera en en vigueur en 2010 sous le contrôle d'une commission indépendante.

Les banquiers allemand relancent la polémique

Ce code prévoit de limiter à un an de salaire les bonus et indemnités de départ des membres de leurs conseils d'administration. En outre, le "salaire total" des membres des conseils d'administration des banques devra être "légèrement inférieur" au salaire médian perçu "pour des positions comparables dans et en dehors du secteur financier". Quant aux traders, Ils ne pourront lever leurs stock-options que trois ans après les avoir reçues. "C'est une avancée unique au monde", s'est félicité le ministre des Finances Wouter Bos.

Mais au milieu de ce paysage emplit de premier de la classe, les banquiers allemands se rebellent. Ainsi, selon le Financial Times, 72 banquiers de la City (Londres) qui travaillent pour la banque allemande Dresdner, récemment cédée par l'assureur Allianz à la Commerzbank, poursuivent leur employeur en justice en lui reprochant de ne pas leur avoir versé 33 millions d'euros de bonus.

Martin Blessing, le patron de la Commerzbank (photo), a indiqué ce mercredi lors d'un colloque à Francfort que son établissement préparait un nouveau système de rémunération de ses salariés indexé sur la rentabilité à long terme avec paiement en plusieurs fois des bonus, sur des comptes séparés. Les dirigeants seraient, eux, davantage rémunérés en actions qu'ils devront conserver sur une période plus longue qu'auparavant.

La Commerzbank a par ailleurs remboursé à l'Etat fédéral allemand 5 milliards d'euros sur les quinze milliards garantis par Berlin et a informé le fonds fédéral d'aide au secteur bancaire (Soffin) de son intention de restituer 5 milliards supplémentaires.

L'alliance européenne se fissure

De son côté, le président du directoire de Deutsche Bank, le suisse, Josef Ackermann a déclaré que la "guerre" des primes dans les banques pour débaucher les talents battait "de nouveau son plein". "L'opinion publique se focalise trop sur le sujet en ce moment". Il plaide pour des règles souples concernant les banques, craignant le carcan excessif d'une régulation post-crise.

Cette rébellion allemande risque de fissurer l'alliance franco-allemande nouée la semaine dernière a sujet des bonus. Elle avait permis, avec le soutien du Royaume-Uni, de nouer un compromis à minima le week-end dernier lors de la réunion des ministres des finances du G20 à Londres, qui préparait la conférence de Pittsburgh.

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Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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On aura nos BONUS !!!!!!!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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C'est clair... C'est que de la propagande ce qu'ils font!!!!

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