« Je ne m'attends pas à une vague de défaillances d'entreprises » (Daniel Baal, Crédit Mutuel Alliance Fédérale)

RENCONTRES ÉCONOMIQUES D'AIX-EN-PROVENCE. En direct de son studio en plein air, La Tribune reçoit les décideurs économiques et politiques pendant les trois jours des Rencontres Economiques d'Aix, le Davos provençal. Ce dimanche, le directeur général de Crédit mutuel alliance fédérale, Daniel Baal a expliqué qu'il n'anticipait pas de hausse massive des faillites malgré la hausse des taux d'intérêt.
Maxime Heuze
Daniel Baal affirme que  il affirme que « depuis ces dix dernières années, les entreprises ont renforcé leur résilience ce qui est un atout pour affronter la nouvelle période difficile dans laquelle nous sommes aujourd'hui »
Daniel Baal affirme que il affirme que « depuis ces dix dernières années, les entreprises ont renforcé leur résilience ce qui est un atout pour affronter la nouvelle période difficile dans laquelle nous sommes aujourd'hui » (Crédits : DR)

Dure période pour les entreprises. Après les Gilets jaunes, le Covid-19 et l'inflation, puis la hausse des taux d'intérêt des crédits, les commerçants et les entreprises françaises ont connu des années très compliquées. Pourtant, jusqu'ici, les faillites d'entreprises sont restées à des taux très faibles, en grande partie grâce aux aides d'Etat comme le Prêt garanti par l'Etat (PGE)

Mais après une période de maintien de la santé des entreprises, les défaillances repartent à la hausse depuis plusieurs mois. Alors que la Banque de France n'avait recensé que 33.750 faillites entre juillet 2021 et juin 2022, l'institution en compte 48.673 entre juillet 2022 et juin 2023 et constate que « le nombre de défaillances poursuit le rattrapage amorcé à l'automne 2021 ». Une situation inquiétante mais qui doit être relativisée au regard des 59.342 faillites par an, comptabilisées en moyenne pré-pandémique.

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Faut-il donc craindre un retournement de la santé économique des entreprises? Ce n'est pas ce qu'estime Daniel Baal, le directeur général de Crédit Mutuel Alliance Fédérale.

« Je ne m'attends pas à une vague de défaillances d'entreprises »

Si le patron reconnaît que « davantage d'entreprises rencontrent des tensions de trésorerie qu'il y a un an encore », avec une inquiétude notamment pour le secteur l'immobilier qui « souffre particulièrement », il affirme que « depuis ces dix dernières années, les entreprises ont renforcé leur résilience, ce qui est un atout pour affronter la nouvelle période difficile dans laquelle nous sommes aujourd'hui ».

Dilemme entre maîtrise des risques et accompagnement des clients

Dans cette période d'incertitude sur l'avenir de certaines entreprises françaises, le banquier explique sa stratégie pour concilier les aides aux clients et la maîtrise du risque. « La première chose que nous avons à faire, c'est d'anticiper les difficultés de nos clients. Pour le reste, nous gérons nos risques et nous devons être responsables de la maîtrise du coût du risque, tout en veillant à faire le bon accompagnement surtout dans cette période difficile », a-t-il expliqué.

Au premier plan des difficultés actuelles, les dégradations et pillages liés aux émeutes qui ont touché une dizaine de centres commerciaux, 200 magasins de la grande distribution, 250 bureaux de tabac et 250 agences bancaires, selon un premier bilan du ministère de l'Economie. Ainsi, le Crédit mutuel recense une quarantaine d'agences victimes de dégradations et des clients impactés.

Pour venir en aide à leurs clients, et ainsi éviter au maximum les faillites et les impayés, « nous avons demandé à nos commerciaux d'aller faire un point avec l'ensemble des commerçants victimes et nous avons décidé des reports d'échéance et des crédits de trésorerie adaptés, en courte durée. Puis, en tant qu'assureur, nous avons apporté les premières avances sur sinistre dès mercredi », détaille Daniel Baal. Si le directeur de banque n'a pas chiffré les aides qu'il allait accorder à ses clients, France assureur a déjà dressé un premier bilan de 280 millions d'euros de réparations.

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Maxime Heuze

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Commentaires 2
à écrit le 10/07/2023 à 13:43
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Daniel BAAL, c'est le pseudo de Bruno Le Maire?

à écrit le 09/07/2023 à 19:02
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Une veritable entreprise s'adapte, une "multinationale" se coupe le bras ! ;-)

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